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HISTOIRE

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Premier épisode | Épisode précédent

Découverte | 13

Fête patronale

Je donne un coup de main à mes potes qui s’occupent de cette animation traditionnelle dans mon village avec son corso fleuri et ses libations parfois, souvent en fait, excessives. Il faut accueillir les formations invitées et les amener aux vestiaires et là, au milieu des interpellations bruyantes, je reconnais Fernando qui descend de l’autocar du groupe folklorique portugais. Il est tout aussi surpris que moi mais, lui pourtant si discret d’habitude, secret même, me salue ouvertement et chaleureusement devant ses compatriotes.

Je les emmène tous jusqu’aux salles attribuées, guidant l’une, renseignant l’autre quand je vois Fernando revenir vers moi avec un demi sourire. Il est accompagné d’un autre homme et, instantanément, nos yeux se soudent. Les siens sont verts. Bon, ils sont verts, et alors, me direz-vous ? Je ne sais pourquoi, là, dans cette salle désaffectée et vétuste, dans cette agitation désordonnée, cette affluence sonore, dans l’urgence de la préparation, sous pression, je vois ses yeux, qu’ils sont verts, d’un vert spécial qui me retient, séduisants, uniques. Rapidement, je l’envisage. Il est sensiblement de la même taille que Fernando mais plus athlétique. Très brun, il a une chevelure courte et très drue, une barbe impressionnante et un très large sourire éblouissant, solaire, contagieux. Je soupçonne que Fernando l’a mis au parfum car il me regarde sans ambiguïté : je semble lui plaire et, je l’avoue, je le trouve d’entrée très à mon gout. Il me dit « comment tou t’appelles ? » et, en retour de mon « Julien », il répond « Paolo ». Sa voix flutée contraste avec sa stature imposante et son regard me parait s’insinuer jusque dans mon pantalon. Je suis saisi. Fernando, l’œil inquiet, nous enjoint des deux bras de trouver un ailleurs plus isolé et tranquille, ce dont ne manque pas ces locaux désaffectés dans lesquels le groupe se prépare. Sitôt la vieille porte repoussée sur nous, nos lèvres se soudent, magnétiques. Sa bouche est fraîche, mentholée et sa langue parle le langage que je préfère, universel, celui du plaisir. Fernando qui ne nous a pas lâchés, nous presse d’interrompre. Je me retourne vers lui et l’embrasse à son tour voracement tandis que la main de Paolo me moule la queue dans mon pantalon devenu cage de contention en me glissant « humm, tu as une belle queue » à l’oreille. Sans libérer Fernando, je me tourne vers Paolo que j’embrasse à son tour. Je suis au paradis entre ces deux poilus qui me caressent tout à tour et me pelotent la bite. D’éblouissantes perspectives érotiques s’ouvrent à moi et Fernando me glisse à son tour « il est très coquin » ce qui n’est pas fait pour me refroidir. Mais le devoir nous appelle.

Voici mes deux acolytes, chemise blanche, pantalon, gilet et chapeau noirs et large ceinture rouge, virevoltants avec leurs compatriotes dans les rues alors que j’arpente le long du trottoir pour sécuriser le cortège à leur hauteur. Les festivités se poursuivent dans une bonne humeur campagnarde où l’on boit volontiers un « petit coup ». Et moi, je bous, je calcule : comment vais-je trouver un lieu et un moment pour me retrouver seul avec les deux garçons ? A la fin du périple, je raccompagne le groupe aux vestiaires, sentant poindre une sombre désillusion quand je vois approcher Fernando toujours vêtu de noir et blanc. « Paolo est venu avec sa voiture, je ne repars pas dans le car. » Intense éclaircie ! Je le saisis par le poignet et l’entraine dans le refuge du début d’après-midi où je l’embrasse fougueusement. Je sens alors que l’on tente vigoureusement de repousser la porte contre laquelle je m’étais appuyé pour nous protéger et aussitôt je me paralyse, me tétanise, sidéré d’être surpris et démasqué jusque dans mon propre village.

Puis une voix se fait entendre « c’est Paolo, ouvrez-moi »

Je le confesse, dans le baiser que nous échangeons ensuite entre d’abord un immense soulagement … et immédiatement le désir. Fernando, lui, s’est attaqué à ma braguette et dégage ma queue qui n’en peut plus. Elle reconnait instantanément son savoir-faire magistral alors que je dois également convenir de l’expertise de Paolo pour ce qui en est du dialogue de nos langues. Ma main droite a glissé dans son dos et pétrit sa fesse qu’il détend et contracte pour s’aider à se libérer de son pantalon qui tombe. Aussitôt ma main glisse dans son caleçon sur sa peau velue et il lâche ma bouche pour soupirer profondément quand j’effleure son étoile. Sa main écrase la mienne dans ce nid moite et mon majeur s’engage dans un murmure d’approbation. Je rêve, non ? Je suis entouré de deux poilus passifs qui se disputent mes caresses. Fernando s’est relevé et me fait tourner la tête pour m’embrasser à son tour et Paolo se casse en deux tenant mon doigt engagé en lui d’une main et attrapant ma bite baveuse de l’autre pour l’engloutir à son tour. Quel suceur ce mec ! Et il joue aussi de sa barbe pour caresser et agacer ! Un supplice bien doux auquel je souscris sans réserve !

Puis il se redresse pour venir quêter mon approbation d’un œil canaille. Fernando profite de la vacance pour s’emparer de ma queue et l’engloutis en me caressant les couilles. Comme je souris béatement, celui de Paolo s’élargit et il glisse sa barbe contre ma joue pour me confier à l’oreille « je veux que tu m’encules » avant de revenir m’embrasser. C’en est presque trop et, peu après, je sens que je monte irrésistiblement ! J’essaie de me retirer de la bouche avide qui m’administre d’aussi irrésistibles succions mais Fernando résiste et je me laisse aller à jouir à longs jets dans sa bouche sous le regard de Paolo qui me retient dans ses bras, toujours hilare. Puis il ajoute « moi je veux ton jus dans moi » La perspective de baiser ce nounours qui le réclame et s’en réjouit d’avance m’excite au plus haut point. Il appuie sur ma main pour me faire pousser mon doigt en lui alors qu’il resserre délicatement son œillet et demande « tu aimes baiser les portugais ? » avec son éternel sourire et ses yeux pétillants. Et cette vitalité, cette sexualité joyeusement assumée, cet appétit revendiqué font, un instant, tomber toutes mes barrières : oui, j’aime baiser avec un garçon et, je crois, aussi avec deux. A cet instant, Oui ! Je suis majeur, libre, gay, et j’aime ça. Fernando s’est relevé et je lui dis « merci » puis je le saisis par la nuque pour un bref baiser, puis un autre, et un autre avec la langue et ce gout poivré sur sa langue. On se rajuste et on va pour rejoindre la fête. Fernando me glisse « jamais sans capote, Julien » d’un air paternel et je suis surpris ! Car j’ai grandi avec la capote. L’enfiler, ou mieux, laisser mon partenaire me l’enfiler, est comme un signal, un objet qui engage le passage de la pipe à une sodo désirée par les deux partenaires, un rite de consentement et une cérémonie préliminaire souvent d’une grande sensualité. Pour moi, elle va « de soi ». Il est possible qu’elle m’ait sauvé la vie. Ils me proposent de rentrer avec eux « si je le souhaite » d’un air entendu et nulle offre n’était plus attendue, voire espérée.

Nous retrouvons le groupe de mes potes et je me sens galvanisé. Un peu de ce vin clairet qu’on sert un peu partout, un peu de la perspective de mon retour portugais. Moi qui suis plutôt réservé, me voilà à me réjouir bruyamment, à brasser, embrasser, même. Il y a là Christian, qui a deux ans de plus que moi. J’ai toujours senti une inclination pour Christian, sans que jamais nous ne manifestions plus que de la camaraderie, même aux rares occasions où nous avons été corporellement proches. Mais il n’a jamais eu de mouvement de retrait non plus. Alors, ce soir-là, dans cette ambiance de lâcher prise, dans l’anonymat bienveillant de la fête, j’ose ! Passer mon bras autour de son cou, l’attirer contre moi, descendre ma main sur son dos et la laisser couler sur sa fesse pour une caresse appuyée puis le serrer encore, frotter ma cuisse contre sa braguette puis, quasiment, me coucher sur lui pour atteindre un verre et lui laisser deviner mon érection... Il rit ! Mais ne fait rien ! Ni retrait, ni initiative en retour. Alors je le regarde dans les yeux et lui glisse « tant pis » à l’oreille. Puis je ris aussi et je pars chercher mon sac et retrouver mes deux comparses.

Amical72

amical072@gmail.com

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