Pauvre Cyrillo
Ce texte ne sera probablement jamais édité sur le site de Cyrillo mais je m'en fous parce que cela me fait beaucoup de bien de l'écrire. Après avoir survolé bien des sites d'histoires gay français, anglais, américains... et même chinois (ils sont parfois très bons), je me suis perché, tel un vautour frustré sur le site de Cyrillo.
Il m'a accueilli gentiment sur son site et je l'en remercie.
Ce mec mérite d'être canonisé.
En effet, qui à part un saint peut avoir assez de courage et d'abnégation pour publier des histoires de sexe aussi nombriliques... je dirais plutôt " culiliques ".
Tout le monde connait les mots nombrilique, égotique et égocentrique, mais aucun académicien n'a encore proposé le mot culilique, dérivé de cul. Il y a pourtant de quoi faire.
Je sanglote en lisant les histoires de la majorité d'entre vous. Vous ne parlez que de votre cul.
Le narrateur, pour la plupart du temps, parle de lui comme si notre système solaire, tout entier, gravitait autour de sa rosette. Mais en s'en fout de ton trou, ma grande. Va te le faire ramoner par le beur ou le black de tes fantasmes.
Parce que - comme tu persistes à les nommer ainsi - les beurs et les blacks, ils n'en ont rien à foutre de ton fion de pintade. Crois-tu qu'ils vont perdre leur temps avec toi ?
Ils ont beaucoup mieux à la maison.
As-tu déjà essayé, pour changer, un grand chinois du nord ou un beau coréen ?
Non, bien entendu, puisque ton terrain de chasse s'arrête à ton palier.
Faut te secouer, mémère. Si tu veux faire soigner tes hémorroïdes, va donc faire un tour aux USA, au Canada ou tout bêtement en Provence. Tu m'en diras des nouvelles !
Tu me parles d'amour en me parlant de l'autre comme s'il ne s'agissait que d'un instrument.
Mais l'AUTRE, c'est lui l'amour !!!
Toi, tu n'as aucune importance à mes yeux... c'est l'autre qui m'intéresse. Parle-moi de lui, de son corps, de son regard, de son caractère, de son âme et de son coeur.
Parle-moi des bonheurs qu'il t'accorde et des douleurs qu'il t'inflige. Voilà qui m'intéresse !
Mais de grâce, colle ton trou égocentrique dans un tiroir et parle-moi de LUI.
Et, je t'en supplie, cesse de t'octroyer le beau rôle... parce que, pas une seconde, j'y crois.
À la fin d'un amour, il n'y a que des perdants. Deux, parfois trois... sinon plus... allons-y !
Si tu étais mon autre à moi, je t'apprendrais tout cela. Mais je doute fort que cela arrive.
J'ai été l'autre d'un homme et cet homme était mon autre. Mon mec, mon amour, il est mort.
Avec lui, j'ai appris que nous sommes insignifiants quand nous sommes seuls.
C'est l'autre qui nous fait exister.
C'est l'autre qu'il faut aimer et non pas notre minuscule ego de trou du cul.
Maintenant, j'aime dormir parce que parfois, dans mes rêves, son fantôme revient faire l'amour avec moi. En ce moment, je crois bien que c'est lui qui écrit pour moi. Parole !
Je ne viens pas vous faire la morale car je suis moi-même un très mauvais exemple.
Mais j'aimerais faire comprendre à certains qu'il n'existe pas de super marchés du sexe et qu'il y a un lourd tribut à payer si on ne pense qu'à son cul et que l'on n'attribue aux autres que le rôle de bouches trous.
Cyrillo va me passer un sacré savon, c'est sur !
" Non seulement il faut que je supporte la longueur et la violence de tes histoires, mais en plus il faut que tu viennes critiquer les histoires de mes fidèles abonnés !!! " Qu'il va me dire.
Il va me lourder ! Mais je continue quand même.
Plus jeune, j'étais vraiment canon et je m'aimais beaucoup. J'étais très curieux et je jouais au jeu de quilles avec les tabous. J'ai commencé mon apprentissage en offrant mon corps à des seniors expérimentés. À celui qui aimait ma grosse queue, je donnais mon jus. À celui qui aimait mes lourdes couilles, je les lui donnais à bouffer, à ficeler et à tapoter. À celui qui aimait me caresser, je le laissais m'user la peau. À celui qui aimait le gutpunching, je lui offrais mes beaux abdos à boxer. À celui qui aimait mon cul ( nombreux) je le laissais parfois m'enfiler. À celui qui aimait ligoter, je le laissais me saucissonner. À celui qui aimait mes jolis pectoraux, je le laissais s'amuser. À celui... bon, j'arrête car la liste est trop longue.
Sauf le fist-fucking et le scato, tout y passé. Je me suis pris des pieds infernaux.
À part ma belle anatomie et ma grande patience, je ne donnais rien en échange. Pas une caresse, pas un mot de gratitude. J'étais le propre réceptacle de mon propre plaisir. J'étais le nombril de l'Univers. Comme vous, je pensais que mes fantasmes étaient très originaux et qu'ils seraient très intéressants de les conter. Or, nous avons tous, les mecs, à quelques détails près, les mêmes fantasmes.
J'étais alors et suis peut-être encore une grande salope impériale.
Si Cyrillo me permet de revenir parmi vous, je vous expliquerais ce qu'est une vraie salope.
Je ne vous parlerais pas de la petite salope de palier qui suce à perte, mais de la vraie de vraie, de la salope majestueuse. De celle qui ne vous laisse aucune chance de vous en sortir vivant.
Je dois ma presque rédemption à l'authentique plaisir que je connus en découvrant le goût de m'occuper des autres. De penser aux autres et de leur accorder autant de valeur qu'à moi.
De l'AUTRE. L'autre, dont le corps sinue sous vos mains quand elles lui dispensent, selon vos caprices, plaisir ou douleur mais surtout quand les deux sont amoureusement mêlés.
L'autre avec ses regards étrécis ou agrandis. L'autre qui demande. L'autre qui accorde.
Vous n'existez que parce que vous êtes en face d'un autre.
Il faut donc l'aimer et parler de lui. En priorité !!
Si je survis au courroux de Cyrillo et s'il m'accorde, dans son infinie bonté, le droit d'être publié, je lui demande d'afficher mon mail sur mon texte afin de pouvoir affronter les foudres des quelques outardes encore capables de lire ma littérature ampoulée.
De ce coté-là, je suis tranquille car la plupart des rares lecteurs qui auront la patience et les facultés de me lire jusqu'au bout, vont croire lire du javanais.
Je pourrais certes écrire en style SMS, pour me mettre à leur portée mais j'ai beaucoup trop de travail dans mon donjon pour perdre du temps en ces fariboles.
Mais pour les survivants à ce parcours initiatique, je signale que mon paratonnerre à petites salopes frustrées est très solide. Je suis un Saint Sébastien blindé et me ris de vos flèches.
Allez-y de bon coeur, mais n'allez pas croire, un seul instant, que je viendrais écarquiller vos petit sphincters fourbus pour vous punir. Faut pas rêver ! Ma bonté a ses limites !
Pauvre Cyrillo, pourquoi n'as-tu pas continué à éditer tes propres histoires plutôt que d'ouvrir ton site à tous ces ravagés du cul ???
Et voila que j'arrive, par-dessus le marché !!
Sur ta tombe, je ferais graver : " À celui qui a tenté le coup ". Mais, ne te fait aucune illusion, car tandis que ton âme pure (hum !) s'envolera, cette myriade de pintades continuera obstinément à déblatérer sur leurs croupions maigrement farcis de fantasmes inassouvis... et cela dans un français qui ferait frémir Xi Jinping lui-même.
Sais-tu, mon pote, qu'il y a eu beaucoup de suicides parmi les profs de français, cette année ??
Et que chez les psychiatres, c'est une hécatombe ?!?
Reste avec nous Cyrillo... tiens bon encore quelques petites semaines... ne cède pas au désespoir...car tu nous manquerais beaucoup.
À moi, en tout cas, cela est certain.