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Le casseur de pédé

Noble visage et crinière léonine, mon père est un parfait imbécile. Majestueux quand il profère des vérités premières, il en impose beaucoup. C’est en toute confidentialité que je vous dis cela parce qu’il m’a fallu un sacré bout de temps avant de m’apercevoir que j’étais le fils du roi des cons.

Dès mon plus jeune âge, il m’a appris à remettre de l’ordre dans notre société en cassant du pédé. Que ce soit à bord de son 4X4 de pacotille ou en déambulant dans les avenues de notre ville, il me désigne d’un doigt justicier tous les hommes dont il trouve la démarche trop souple.

- Encore une tapiole de mes deux !!! Tonne-il, tel un Jupiter.

Mon paternel vote extrême droite car pour lui c’est l’unique moyen d’instituer la bonne morale et le patriotisme. Lui et ses copains, grands buveurs de bière, quand ils ne sont pas à un match de rugby, ils sont au Club de Jeanne d’Arc à laquelle ils vouent un véritable culte. Il y aurait en ce lieu sacré des reliquaires contenant le poudrier, le bâton de rouge à lèvres (fuchsia de chez Guerlain) et la petite culotte dentelle de la sainte guerrière.

Je ne peux pas vous donner davantage de précisions parce que je n’ai jamais été très fort en histoire de France.

Comme je ne suis pas un gars du genre compliqué, je ne me pose pas trop de questions. J’ai un bon job qui me permet de bien gagner ma vie. Je suis mécano et il paraît que je suis le meilleur pour le réglage des carburateurs de motos.

Pour moi tout est cool. Aujourd’hui, avant de rejoindre les copains au bar « Le tatoué », je bois les paroles de mon père qui m’explique qu’il est à deux doigts de retrouver le zippo qui a mis le feu au bûcher de Jeanne d’Arc. Ce sera pour lui l’occasion de monter en grade et d’être promu d’office porte-drapeau du Club. Je vais prochainement être le fils d’une célébrité. C’est la gloire !

Déjà sacrements imbibés d’alcool, mes potes m’accueillent au bar avec de grandes claques dans le dos. J’ai bien peur qu’un de ces quatre ils ne me décrochent les poumons. L’ambiance est bonne et nous évoquons nos faits de guerre. Combien de tapettes avons-nous déjà estourbies ?

Pas mal selon Ralph, beaucoup plus selon Fred. On se marre, on se tape sur le ventre (virilement), on se prend par le cou (virilement), on se touche la braguette (virilement) et on se bise encore plus virilement. Ne sommes-nous pas le redoutable commando des casseurs de pédé ?

Quelle rigolade que d’entendre les cris de pintade des tarlouzes terrifiées quand elles trottinent à petits pas saccadés pour tenter d’échapper aux vrais mâles que nous sommes…

La plupart de ces tapioles en sont quittes pour une jaunisse mais certaines finissent aux urgences.

On ne va quand même pas chipoter pour quelques petites bavures, la police en fait tout autant…

Bourrés comme des coings, nous déambulons dans les rues désertes en braillant à tue-tête. Il est tard dans la nuit mais il fait bon.

Arrivé à hauteur de la rue Hector Grenouillard, nous repérons deux mecs qui se roulent une pelle.

Je me surprends à trouver leur étreinte émouvante dans la pénombre de la ruelle.

Ralph, Jo, Fred, Bob et moi, tenons un bref conseil de guerre pour décider de mettre un terme à ce comportement inacceptable autant que provocateur. Nous devons donner une bonne leçon à ces deux dégénérés.

Épaules roulantes et ricanements à profusion nous avançons courageusement, tous les cinq, vers le couple de garçons enlacés. Quand ils nous repèrent, il est trop tard pour eux. Le plus grand, celui qui est adossé au mur, repousse l’autre mec et lui dit :

- Tire-toi vite !!!

Après un bref instant d’hésitation le garçon se carapate à toutes jambes. Jo et Fred veulent lui courir après mais le grand mec s’interpose en leur barrant la route.

C’est un grand type avec de larges épaules et des jambes longues. Il se met en garde, poings levés à la manière de Cassius Clay. C’est pas de jeu… nous il nous faut du pédé soumis et bien tendre !

Qu’importe, à cinq contre un on va peut-être y arriver… La bonne morale et de notre côté ! Pourtant Fred, lors du premier assaut, se retrouve cul par-dessus tête en se prenant un magistral pain dans la gueule. Du coup, pour égaliser le rapport de force, Bob et Ralph sortent leurs matraques télescopiques et Jo son coup-de-poing américain. Fred à quatre pattes cherche sa chaîne de vélo.

Le grand gaillard danse sur ses jambes et se bat comme un lion. Il a de la dynamite dans les poings et avance sur nous, déterminé, le visage fermé. D’un uppercut royal il expédie Jo dans une poubelle et cisaille Bob par deux crochets au corps mais il encaisse lui-même des coups de matraque féroces qui claquent sur son dos et sur son crâne.

À un moment il me balance un direct foudroyant qui me catapulte contre un mur. À moitié assommé et tout flasque je lève les yeux vers lui alors qu’il me tient fermement par le col. Je suis mort ! Pendant une fraction de seconde qui me semble une éternité, il me dévisage mais ne me frappe pas. Presque dédaigneusement il me rejette pour faire face à Raph qui l’attaque témérairement par derrière à coups de matraque.

La lumière glauque des lampadaires de la ruelle nous révèle par moments la beauté virile du visage de notre proie. Un visage farouche aux méplats énergiques. Acculé dans une porte cochère le mec se défend toujours avec vaillance mais s’affaiblit.

Si j’avais des lettres je vous dirais qu’il me fait songer à La mort du loup d’Alfred de Vigny. Face à notre sinistre croissant de lâches, il est magnifique de courage. Contre des matraques, des bagues de fer et une chaîne de vélo, il n’a pourtant que ses poings nus.

Toujours collé à mon mur, j’ai la nausée quand le jeune homme tombe à genoux et que mes héroïques copains l’achèvent à coups de pieds dans le ventre et dans le dos.

C’est un massacre.

Je suis brutalement saisi d’un spasme nauséeux qui m’oblige à vomir tripes et boyaux tandis que mes comparses déboutonnent leurs braguettes pour pisser triomphalement sur leur victime assommée.

À quatre pattes au-dessus du caniveau je n’ai pas fière allure, je suis devenu la honte de la troupe des braves. Mes comparses sont loin d’être intacts. Fred et Jo sont salement amochés.

Les quatre glorieux s’éloignent en clopinant non sans m’avoir auparavant écrasé de lourds regards de mépris. Dorénavant, je ne suis plus digne de faire partie de leur commando. Rejeté, humilié mais comme libéré d’une chose pesante, je m’accroupis près de l’homme étendu sur le macadam.

Couvert de pisse et de sang il m’apparaît beau comme un jeune gladiateur de péplum. Il a le nez éclaté et la lèvre fendue. Il ouvre les yeux et me regarde intensément en grimaçant. Sans lui adresser un mot, je sors mon iPhone pour appeler le 18. J’explique brièvement, je donne l’adresse, je rabats ma capuche et je me casse, pas fier. Dans les maisons alentours, les bons bourgeois n’ont pas bougés d’une oreille.

Ma copine Dolly est très jolie. Tous mes copains disent que c’est un canon et qu’ils se la feraient bien si je n’étais pas aussi costaud. Faut dire que Dolly n’a pas sa pareille pour faire des pipes. Elle me bouscule les burnes et m’astique le manche comme ce n’est pas possible. Une tueuse !!!

J’ai beau avoir du répondant mais c’est très souvent que mon patron me demande d’où je sors, tellement j’ai les yeux creux. Je n’ai rien contre le fait de me faire vidanger deux fois par jour mais je voudrais bien passer à autre chose de moins monotone…

- Pas question me rétorque Dolly. C’est ça ou rien, je veux rester vierge pour le mariage !!!

N’importe quel autre mec aurait été chercher ailleurs mais comme vous avez déjà pu le constater je ne suis pas très futé. Alors j’attends que le vent tourne.

Il y a quand même de l’amélioration parce qu’aujourd’hui samedi, Dolly m’a invité à venir passer l’après-midi avec elle. Elle habite chez ses parents mais ces derniers sont partis faire les soldes. Ils en auront pour un sacré bout de temps… il n’y a pas de petites économies, surtout chez les rupins.

L’immeuble est cossu et l’appart very bourge. Ici, c’est cinq fois plus grand que chez mes parents.

Je ne suis pas très à l’aise mais Dolly est trop mignonne. Avec une jupette à ras la foufounette et un minuscule T-shirt à paillettes qui lui laisse la moitié du ventre à l’air.

Dolly a un fantasme. Celui du King Kong Girl. Rien ne l’excite davantage que de s’imaginer enlevée par un gorille de 17 tonnes au sommet de l’Empire State building… bof !

Je n’ai pas tout à fait le gabarit de King Kong mais elle a décidé que je ferais l’affaire pour aujourd’hui… je me transforme donc en gorille géant pour faire plaisir à ma petite copine qui se blottit dans un grand divan du living en couinant de terreur feinte. Je me frappe la poitrine à coups de poings en poussant des rugissements qui font vibrer les vitres.

Je suis excellent dans mon rôle et Dolly est aux anges quand je m’avance vers elle d’une démarche chaloupée de singe. Je me laisse tomber sur elle en poussant des grognements féroces. Elle et moi sommes alors pris d’un fou rire inextinguible que nous tentons d’étouffer dans les coussins épars.

Dolly frétille comme une anguille sous moi et m’enlace le torse pour me griffer gentiment le dos.

Elle est tellement excitée que je suis certain qu’elle va bientôt me ponctionner d’un litre de foutre.

Je n’ai pas le temps de réaliser ce qui m’arrive quand une poigne de fer me saisit par le col pour expédier mes 77 kg à l’autre extrémité du salon. Groggy, flageolant, je déplie mon mètre quatre-vingt pour me remettre debout. J’ai maintenant en face de moi un mec en survêtement à capuche qui me regarde avec des éclairs dans les yeux.

Mon agresseur est de ma taille, très carré, du genre très costaud. Sous le capuchon, le terrible regard qui me transperce est celui du jeune gladiateur de la rue Hector Grenouillard… celui-là même que mes anciens potes ont tabassé il y a deux semaines après un combat épique. Je suis dans de sales draps… je vais me faire fracasser !

- Arrête Florian !!! Ce n’est pas ce que tu crois, on jouait à King Kong avec Ismaël. C’est mon boyfriend !!! Intervient Dolly en jaillissant du divan.

Sans bouger les jambes, le costaud pivote le torse vers ma copine pour aboyer :

- Encore ton petit jeu à la con !!! Tu recherches le viol ou quoi ??? Qu’est-ce que ce mec fout là, Dolly ?? Tu sais bien que les parents ne veulent pas de ça ici. Aussi bien pour toi que pour moi !

Toute câline, Dolly fait sa chatte en se pendant au cou du dénommé Florian pour lui faire des bisous sur la joue. Moi, j’essaie de me faire tout petit car le costaud continu de me fusiller du regard. Il est clair qu’il m’a parfaitement reconnu et qu’il a le projet de me transformer en chair à saucisse…

- Allez Florian, sois sympa avec ta petite sœur. Si les parents reviennent tu n’auras qu’à leur dire qu’Ismaël est un copain à toi. Gazouille ma copine Dolly.

- Trouvez-vous un autre alibi que moi parce que le jour où ce quidam sera mon copain, les poules auront des dents. Gronde le frangin pas commode en me lançant pour la énième fois un regard noir.

Sur ce, le Florian se dégage gentiment mais fermement des bras de sa frangine pour récupérer un sac de sport et une paire de gants de boxe qu’il avait laissé choir sur le tapis. Il sort en grommelant pour s’éloigner dans un long couloir, nous laissant seuls, Dolly et moi.

Ding dong ! C’est la sonnerie de l’entrée. Dolly va ouvrir et j’entends les voix de ses deux copines qui ont l’air très excitées.

- Dolly ma chérie, le blouson bleu à strass qui t’avait fait kiffer est en solde à 50 % !!! Faut pas rater ça, il y a encore ta taille… Il est trop joli ce blouson !!! J’ai même failli l’acheter pour moi… mais comme tu es ma meilleure amie, je…

- Attendez-moi, j’arrive de suite !!! S’exclame ma pompeuse attitrée.

Elle déboule dans le salon, s’empare de son manteau et de son sac et repart à fond de train en me lançant par-dessus l’épaule :

- Toi, Ismaël, attends-moi ici, je reviens dans une heure au plus ! Il ne faut pas que je rate une occasion pareille ! Regarde la télé pour passer le temps ! Le bar est dans l’armoire et les toilettes sont au fond du couloir ! À plus chéri !!!

Me voilà seul comme un couillon dans un appart grand comme un aéroport avec quelque part dans cet appart un balèze qui aimerait bien me pulvériser. Je ne me sens pas trop bien…

Résigné, je m’écarquille dans le divan avec un coca et j’allume la télé qui est presque aussi grande que l’écran du cinéma Gaumont Italie. Après 20 minutes d’un documentaire animalier sur la propagation du charançon du blé en Europe centrale, il me prend une envie de pisser carabinée.

Avant de partir comme un pet sur une toile cirée, Dolly m’a dit que les toilettes étaient au fond du couloir. Qu’il est long ce couloir dans lequel je m’aventure !

Au fond, il y a une sorte de vitrail très déco qui représente des fleurs et des oiseaux. Ça pue le fric ici.

La dernière porte à droite me semble la bonne avec ses petites lettres discrètes. Je pisse mon bock dans une cuvette en porcelaine et me lave les mains en m’admirant dans un miroir au cadre doré à la feuille d’or. C’est vrai que je suis plutôt du genre beau gosse avec ma petite gueule de voyou et mes épaules de débardeur. Quand je suis à poil, Dolly n’arrête pas de me dire que je suis un vrai canon.

Soulagé et très satisfait de moi, j’ouvre la porte pour rejoindre mon charançon tu dois m’attendre avec impatience. La porte en face est grande ouverte. Dans une chambre aussi grande que le living de mon paternel, Florian est assis devant son ordinateur. Il est torse nu.

Je frissonne mais je suis mu par une pulsion imbécile qui me fait entrer dans la chambre ouverte.

- Florian… je voudrais te parler. Que je bafouille tandis qu’il tourne la tête pour me foudroyer d’un regard très menaçant.

- Tiens ! Voilà le casseur de pédé ! Qu’est-ce qui te permet de m’appeler Florian ? Nous n’avons pas été présentés que je sache… qu’est-ce que tu fous ici ? Gronde-t-il.

- Je regrette beaucoup tu sais… je…

Il ne me laisse pas finir ma tirade. Il est déjà debout, magnifique dans sa sveltesse athlétique. C’est un véritable Tarzan mais de vilaines ecchymoses bleuâtres strient son torse et ses flancs.

Les matraques des copains ont fait de méchants dégâts.

Il me saisit par mon T-shirt qu’il me ramène jusque sous le menton et me plaque au mur avec un grand boum. Il a de gros biscotos et des épaules noueuses. Il me soulève du sol et me colle son nez à 2 centimètres du mien. Je ne me défends pas et reste les bras ballants.

- Tu as du pot d’être le petit copain de ma frangine parce que sinon que je t’aurais éclaté la tête tout à l’heure. Casse-toi d’ici avant que je ne change d’avis ! Gronde le mec en me jetant comme un Kleenex morveux.

Mais je ne bouge pas, les pieds comme vissés au sol. Je ne peux pas partir. Quelque chose de plus fort que moi m’empêche de bouger. Bras ballants et tête baissée, j’attends que Florian me dérouille.

À bout de patience, il me saisit par le cou et me secoue cette fois si fort que ma tête cogne la cloison avec un bruit de gong. Il m’étrangle à moitié de ses poings crispés mais je ne bouge toujours pas.

- Casse-toi ou je t’explose !!! Rugit-il

- J’peux pas… Que je gargouille péniblement, les yeux hors de la tête.

- Comment ça tu ne peux pas ??? S’étonne le mec furieux

- Je veux rester avec toi ! Que je m’humilie comme une larve molle. Casse-moi la gueule si tu veux mais je ne bougerai pas d’ici. Je veux te parler.

Sidéré autant que je le suis moi-même, Florian relâche un peu la pression sur mon cou, ce qui me permet de reprendre ma respiration. Il me fixe avec des yeux que je découvre verts comme la liqueur de menthe Peppermint. Il a des agrafes à l’arcade sourcilière gauche, son nez est cassé et il aura toujours une cicatrice en forme de croc à la lèvre supérieure.

Je ne sais pas ce qu’il y a dans mon regard mais en tout cas cela le dissuade de me tuer. Tout, en me maintenant ferme par le kiki, il me demande :

- Qu’est-ce que tu veux me dire ?

- Je veux te dire combien je suis désolé. J’ai agi comme un con.

- C’est un peu tard pour dire ça, tu ne crois pas ? Regarde dans quel état vous m’avez mis la gueule toi et tes petits copains… beau travail n’est-ce pas ?

- Je suis vraiment désolé. Qu’est-ce que je peux faire pour te prouver que je regrette vraiment ce que j’ai fait ?

- Tu peux me sucer la queue pour commencer. Ricane amèrement Florian en me relâchant d’un geste désinvolte.

- Te sucer la… ?

- Ouais, tu as bien compris ! Me sucer la queue bien comme il faut. Ce sera un bon début pour te faire pardonner. Un début seulement parce que ce n’est pas demain la veille que je passerai l’éponge, mon gars. Mais tu peux toujours essayer… me démoralise-t-il.

Me demander ça à moi, Ismaël le viril ? Ce mec veut m’humilier à fond !? Et pourtant, que me reste-t-il d’autre à faire si je veux vraiment lui prouver ma sincérité ? Je préférerais faire un saut à l’élastique… sans élastique… plutôt que de sucer un mec.

Florian a refermé la porte de la chambre et m’observe, bras croisés avec un petit sourire mauvais sur ses lèvres blessées. Il doit lire sur mon visage le conflit dans lequel je me débats. Je crois bien que je suis devenu sa chose et il le sait bien. Je ne sais plus où j’en suis tout en le sachant. Ce n’est pas possible ! Venez à mon secours, lecteurs fidèles…

- Alors ? Interroge-t-il.

- Ok, je vais le faire… je vais te sucer… parce que… Que je bégaie.

- Parce que quoi ??? Tonne-t-il, sans pitié.

- Parce que… je dois le faire. Que je m’entends balbutier comme la plus plate des larves.

Il ne me répond pas mais déboucle son ceinturon et ouvre son jean. Sa queue raide semble être la jumelle de la mienne. Je n’ai donc pas le monopole des grosses bites ?

Je m’agenouille et il s’avance pour me saisir par les oreilles. Je comprends qu’il ne m’épargnera aucune humiliation… il m’enfonce son gros gland mouillé jusqu’à la glotte… directement. Vlof !

- C’est pas vrai ça, voilà que c’est un casseur de pédé qui me fait une turlutte.

On aura tout vu. C’est trop marrant !! Rigole-t-il.

Mon orgueil de mâle alpha fouetté jusqu’au sang, je recrache sa queue et me rejette en arrière.

- Ok mec, traite-moi comme une merde, c’est ton droit parce que je ne suis pour toi qu’un connard de casseur de pédé ! Mais lâche-moi les oreilles… je me suis assez humilié comme ça… tu ne crois pas ?

- Assez humilié ? Et moi alors, vous ne m’avez pas pissé dessus ?

- Pas moi !!! Et moi, je t’ai attaqué seulement à poings nus. Que je plaide lamentablement.

- Je sais, mais ça n’arrange pas beaucoup ton affaire. Pour moi, tu restes un putain de lâche. Suce-moi et ferme ta gueule !!!

A cela je ne peux rien répondre. Je me remets en position agenouillée mais cette fois-ci Florian ne rit plus et s’abstient de me tenir par les oreilles. Il s’adosse au mur et se cambre pour s’offrir à ma bouche.

Je suis bouleversé de découvrir le plaisir que je prends à sucer ce sexe d’homme turgescent et à saisir ces bourses douces et soigneusement rasées. Avec les nanas, c’est dans le creux que la langue doit chercher mais avec un mec tout est dehors. Offert, dur, souple et dense. On peut se remplir la bouche, on peut tout autant manger que sucer et s’emplir les narines de cette secrète odeur masculine, sèche et poivrée.

Entre mes dents, je sais que détiens tout à la fois la puissance et la fragilité d’un mec. Je peux tout aussi bien lui infliger une terrible douleur qu’un immense plaisir. Je suis à genoux mais Florian est maintenant bien plus vulnérable que moi. Cela me trouble et me fait triquer comme un malade.

Je m’applique et me concentre comme pour un examen de passage. Faudra que je remercie Dolly qui est un excellent professeur. Combien de fois ne l’ai-je pas observé tandis qu’elle manipulait mon fastueux trois-pièces. Mais, rien de tel pour apprendre que les travaux pratiques…

Au lycée technique, mes profs disaient que j’apprenais vite et bien. Et aujourd’hui je crois que je ne me débrouille pas trop mal pour un novice. Mes doigts sont habitués à des travaux qui demandent de la précision mais aussi de la fermeté. Je prends mon temps. Il ne faut pas que je me rate.

La respiration de l’athlétique garçon s’accélère, ses abdos ondulent et ses cuisses vibrent. Dans sa gorge j’entends des grondements. Parfois, quand je relève la tête, je croise un regard qui vacille.

Il a l’air un peu étonné le Florian… !

Je tiens entre mes mains la virilité d’un homme qui me considère comme son ennemi et cela est terriblement excitant. Je n’ai plus peur de lui parce qu’il va devoir me donner son jus et il le sait. Je le branle et je fais rouler ses boules. Seulement en appui sur la nuque et les talons, il se cintre soudain comme un arc et me balance toute sa purée sur le plastron.

Le corps secoué par un violent orgasme, il se vide en jets énormes en serrant les dents. Ses muscles sont comme des cordes qui se tendent. Putain, qu’il est beau ce mec !!!

J’ai joui dans mon caleçon et je souffle un grand coup avant de me remettre debout face à lui.

Les mains croisées dans le dos, j’attends son verdict. Au fond de moi, je suis certain de bien avoir réussi à lui bousculer les mécaniques mais je veux rester modeste…

- Pas mal pour un néophyte. Daigne dire le beau Florian en reboutonnant son jean.

Moi qui m’attendais à un petit début de pardon, je vais être bien déçu.

- Maintenant, la suceuse, tu te casses vite fait ! M’annonce-t-il en me lourdant comme un chien qui vient de pisser sur la moquette. Case départ, je me retrouve dans le couloir.

Réglée comme une pièce de boulevard, ma journée continue. La porte d’entrée s’ouvre au moment où j’arrive au living. C’est le retour de Dolly. Ravie, elle est boudinée dans un minuscule blouson aussi enguirlandé qu’un sapin de Noël. Je me demande comment elle arrive à respirer dans ce machin…

Avant que je ne puisse comprendre les tenants et les aboutissants de la mode féminine, ma copine braque des yeux écarquillés sur mon T-shirt noir. Je sais que je suis très beau dans ce T-shirt qui moule mes muscles et met en valeur mon dos en V. Je prends donc un air avantageux en gonflant la poitrine mais ce n’est pas cela qui intéresse Dolly pour le moment.

Tout accaparé par mon nouveau job de masturbateur je n’ai pas réalisé que Florian m’a copieusement aspergé de son foutre. Et comme il avait les couilles bien pleines, imaginez le résultat très artistique que cela donne sur mon beau T-shirt noir…

- Qu'est-ce que c'est que ça ? vocifère ma petite copine en pointant tout d’abord le doigt sur la profusion de sperme qui m’inonde le poitrail et ensuite sur l’indiscrète tache humide de mon entrejambe.

Comme Dolly est une experte en matière de foutre, il n’est pas nécessaire de lui faire un dessin…

Tandis que sa frangine furax me vire comme un malpropre, j’ai juste le temps d’apercevoir Florian accoté à l’angle du couloir qui arbore un sourire cruel.

Dolly claque la porte si fort dans mon dos qu’elle me catapulte dans l’escalier de l’immeuble.

Plus de potes, plus de Dolly, encore moins de Florian, me voilà tout seul dans la vie. D’une humeur massacrante, j’explique abruptement à mon père que je n’en ai plus rien à foutre de sa Jeanne d’Arc, de ses théories sur la pureté de la race française et de sa croisade contre les tapioles…

Je l’épargne cependant en ne lui révélant pas que je suis tombé fou amoureux d’un mec. Un mec qui me traite comme une sous-merde…

Je me loue un studio sympa et me replie dans une superbe solitude. J’ai mal mais je ne veux pas admettre pourquoi. Mais putain que j’ai mal.

Je n’en ai rien à foutre de mes anciens potes tarés, je n’en ai rien à carrer de Dolly la vidangeuse mais… sans arrêt je pense à Florian. À présent que je ne me fais plus traire deux fois par jour, j’ai de l’énergie à revendre. Je m’inscris dans une salle de gym pour me fusiller les muscles quatre fois par semaine. J’ai déjà une bonne base parce que malgré que je sois mince je suis très musclé. Au bout de trois mois, les résultats sont spectaculaires. Ne rêvez pas les filles, je ne suis pas pour vous.

Je suis bien dans ma peau. Je suis maintenant chef d’atelier et quand je me balade en débardeur, je sens une kyrielle de regards masculins qui me caressent. Mais j’ai toujours mal à cause de Florian. Parfois même, j’ai presque envie de pleurer quand je pense trop longtemps à lui.

J’ai repéré la salle de boxe où il va s’entraîner. Alors parfois, quand les horaires concordent, je vais me planter sur le trottoir d’en face et j’attends qu’il sorte. Il ne peut pas me rater et il me voit bien mais il m’ignore et s’en va sans m’accorder un seul regard. Ça me fait mal à chaque fois mais mon vestige d’orgueil m’interdit de lui courir après. Qu’il aille se faire foutre !

Je suis sous la douche quand j’entends la sonnerie. En grommelant, je me nouds une serviette autour des reins pour aller ouvrir. Florian est sur le palier, les mains dans les poches, bien campé sur ses longues jambes. Il me toise sans sourire et me dit :

- Salut.

Je ne sais pas comment il m’a retrouvé mais cela n’a pas d’importance. Je dois avoir l’air tellement décontenancé que cela lui arrache un sourire narquois. Essayant d’être digne, je l’invite à rentrer d’un signe de tête.

- Tu viens me casser la gueule ou tu viens prendre un verre ? Que je lui balance en claquant la porte à peine qu’il soit entré.

- Ni l’un ni l’autre qu’il me rétorque. Je viens te voir, c’est tout.

- Bah alors c’est fait ! Tu m’as vu, tu peux repartir maintenant ! Que je rétorque à mon tour… en regrettant déjà mes paroles.

Toujours les mains dans les poches, il me regarde avec un petit sourire en coin.

- Tu m’en veux, hein ? Me dit-il d’une voix très douce… presque suave.

Je me renfrogne dans ma bouderie et pourtant j’ai envie de sauter de joie tellement je suis content de le voir chez moi. Allez comprendre ? Je crois que je suis très vexé qu’il m’ait traité ainsi alors que dans le fond je méritais bien son indifférence… même si elle était feinte.

- Ouais, c’est vrai que je t’en veux. Mais tu étais dans ton droit, je ne méritais pas mieux. Suis-je obligé d’admettre.

- Finalement, tu es un mec bien, Ismaël. Dit alors Florian en me basculant sur mon lit d’un coup d’épaule.

Dans ma chute, ma serviette s’est dénouée et laisse voir tout mon bazar. Mon visiteur me contemple avec un regard appréciateur puis se déshabille sans piper mot. Putain qu’il est beau !!!

Il va fermer les rideaux dans un grand geste qui déploie ses muscles dorsaux puis se retourne et s’avance vers moi dans la pénombre, silhouette de rêve et démarche féline. Putain qu’il est beau !!!

Je ne sais pas si je bande ou pas quand il prend mon sexe dans sa bouche mais je sais que je frémis de la tête aux pieds. D’une main il repousse mon torse pour que je me couche à plat et de l’autre il saisit mes couilles. J’entends le pas des piétons dans la rue et au loin la sirène d’une ambulance. Dans un froissement d’ailes, des pigeons viennent se percher sur le rebord de ma fenêtre. Je suis si loin et si présent entre les mains de Florian… Je ne sais pas ce qu’il va me faire mais je m’en fous. Il pourrait me couper en deux que je le laisserais faire. Je crois bien.

Quand il m’écarte les jambes pour les placer sur ses épaules, je comprends qu’il va me falloir être courageux. Je ne veux pas le décevoir mais j’ai peur. Il doit le savoir parce qu’il me regarde avec un petit sourire méchant. Il jubile. Ses doigts aux ongles ras m’enduisent la rosette de la salive qu’il crache dans ses mains.

Ce n’est pas facile parce que si ma tête le veut bien, c’est mon cul qui n’est pas d’accord. Je sens un gros machin dur et chaud qui s’enfonce en moi en m’écartant les sphincters comme pour les déchirer. Je dois faire une drôle de grimace qui d’ailleurs ne l’émeut guère mais il me dit quand même de souffler fort. J’obéis et il rentre à fond dans mon trou.

Je suffoque et trouve juste assez d’air pour lui dire :

- Tu sais que je t’aime, Florian ?

- Tiens donc, et ça change quoi ? Rétorque-t-il d’une voix rauque.

- Rien pour toi… mais tout pour moi. Alors vas-y amuse-toi. Que je me résigne.

Il est maintenant tout entier en dedans de moi. Il est énorme et j’ai un mal de chien. Lentement, doucement, il commence à coulisser. Il me dit maintenant des mots gentils. Il me dit que je suis beau. Il me dit que je vais aimer. Je ne sais pas ce que sa queue trafique dans mes boyaux mais peu à peu je me ramollis sous lui et j’ai envie qu’il continue de me pistonner le trou… encore.

- Et si je me vengeais maintenant que je te tiens ? Ronronne Florian en accélérant la cadence.

- Non !!! Déconnes pas ! Tu t’es déjà vengé… que je parviens à articuler entre deux geignements pitoyables.

- Comment ça je me suis déjà vengé ? Explique-moi ! Exige-t-il en s’enfonçant encore plus profond.

- Tu me transformes en tarlouze… Ce n’est pas suffisant comme vengeance ??? Que je gargouille alors qu’il m’écrase de tout son poids en m’écartelant les cuisses à mort.

- Non, ce n’est pas suffisant ! Maintenant il faut que je te rôde le cul pour que je sois bien confortable dedans.

Pauvre de moi ! Là c’est la défonce pour de bon ! Il rigole pendant que je gueule ma détresse. Florian est un adepte du rodage à la japonaise. En tant que mécano, je ne suis pas un partisan de cette méthode brutale car je sais que si le piston n’a rien à craindre que c’est la chemise qui morfle !!!

Dans le cas présent, la chemise, c’est moi… et je morfle, croyez-moi, les filles !

Je ne vais pas vous expliquer ce qui se passe ensuite pour moi par ce que vous ne comprendriez pas. Toujours est-il que dans les bras de Florian je découvre quelque chose que je ne connaissais pas.

Ce fumier m’embarque dans un plaisir énorme qui me liquéfie et fait de moi une petite chose vagissante. Pourtant je sais que je reste un homme entier même si je consens à laisser ce mec se servir de mon cul comme d’une chatte. Cela tout simplement parce que j’aime ce putain de mec !

Peut-être est-ce pour cela que quand il me saisit la queue pour me branler, je jouis comme une bête.

Sur mes abdos noués je sens un flot de foutre jaillir tandis qu’un orgasme dingue m’anéanti.

Cette fois, je suis foutu pour de bon.

Si mon père voyait ça, il n’y survivrait pas ! Voir son viril et costaud de fils dont il voulait faire un chasseur de tapettes se faire laminer et défoncer par un homo provoquerait chez lui un infarctus du myocarde foudroyant et fatal. Je suis le pire des fils indignes !

Étalé sur le lit, les bras en croix, je me sens, à présent, aussi consistant qu’une gelée de groseilles.

À califourchon sur mon torse et assis sur mon ventre, Florian arrache sa capote et se branle sur moi.

Il m’a planté son regard vert dans les prunelles et son visage exprime tellement de choses que je ne parviens pas à les lire. Maintenant, il doit peut-être savoir que j’étais sincère quand je lui disais que je l’aime ? Sinon tant pis pour ma gueule, je me serais fait trouer le cul pour des prunes…

Putain qu’il est beau quand ses pectoraux se strient et qu’il feule comme un cougar en jouissant.

Il me balance tout son jus d’homme dans la tronche. Et croyez-moi ça fait une sacrée dose !

Soumission suprême, je passe ma langue sur mes lèvres pleines de son foutre. Jamais je n’aurais imaginé faire une chose pareille. Se rend-il compte de ce que je suis prêt à faire pour lui plaire ?

- Nous sommes quittes ? Que je lui demande en ouvrant un seul œil parce que l’autre est recouvert de sperme.

- Non, pas encore !! Tu ne crois quand même pas que tu vas t’en tirer à si bon compte. Pour chacune de mes cicatrices, il faudra que je te baise 10 fois. Compris ?

- Alors, il faudra que tu me fasses un échéancier que je rigole jaune.

Toujours à cheval sur moi, il a un geste gentil qui me fait fondre. Il se saisit d’un coin du drap et m’essuie le visage avec délicatesse. Pendant quelques secondes je suis comme un petit gamin que l’on débarbouille de sa confiture. Je chavire dans un vrai petit bonheur.

- Ne t’inquiète pas je vais t’offrir des draps convenables. Les tiens sont à chier. Murmure-t-il avec un sourire paternel. Ce qui est le comble parce qu’il a le même âge que moi.

Florian m’invite à dîner et m’emmène dans sa voiture dans un petit restaurant sympa manger un énorme couscous. Je n’ai pas sa culture mais avec lui j’ai l’impression d’être intelligent. Il parle de choses très intéressantes en termes très simples. Il me pose mille questions sur mon métier de mécano et je suis très heureux qu’il s’intéresse à moi.

Pour me faire rire, Florian me raconte que Dolly m’a remplacé par un culturiste qui lui semble dépassé par les événements. Aux dernières nouvelles le pauvre gars tiendrait à peine debout.

Le vampire femelle proclame maintenant haut et fort que personne ne peut égaler l’endurance de son Ismaël… son puissant mâle qui hélas a viré sa cuti…

Sur le chemin du retour, sans me regarder… presque timidement, il me demande s’il peut dormir avec moi cette nuit. Je pose ma main sur sa cuisse et je lui dis oui à condition qu’il n’en profite pas pour me zigouiller. Il rit et son rire est comme celui d’un enfant.

Nous sommes couchés côte à côte sur le lit froissé.

- Pourquoi m’as-tu dit que tu m’aime, Ismaël ? Questionne la voix grave de Florian dans l’obscurité.

Il pleut sur le boulevard et quelques rares voitures vont chuinter l’eau sous leurs pneus. Je pose ma main sur la poitrine de mon compagnon et la fait glisser le long de lui. Ses pectoraux sont comme des collines, ses abdominaux sont comme des pavés, son pubis est très doux.

- Parce que je t’aime. Que je réponds la gorge nouée.

- Depuis quand ?

- Depuis la nuit où nous t’avons attaqué, mes copains et moi. Tu étais magnifique et je n’avais encore jamais vu un homme aussi courageux que toi. Je m’en voudrais toujours d’avoir fait ça. J’espère qu’un jour tu me pardonneras.

Florian ne répond pas mais pousse un grand soupir en se tournant vers moi. Son souffle est chaud sur ma tempe est à son tour sa main se balade sur mon corps. Elle saisit ma queue et la branle d’une manière autant vicieuse qu’experte. Graduellement mon érection devient douloureuse parce qu’il l’exige. Je le supplie en me cabrant mais il n’arrête pas.

- Tu dois avoir encore beaucoup de jus dans les couilles, alors baise moi… je commence à te pardonner… peut-être même à t’aimer. Souffle-t-il dans mon oreille.

Quand je me glisse sur son large dos musclé, j’ai la même émotion que Christophe Colomb découvrant les Amériques. N’aurais-je donc vécu que pour connaître cet instant ?

S’écartelant sur le drap, Florian se donne totalement et quand je le pénètre de mon glaive guerrier, les anges m’emmènent sitôt au paradis. Si vous qui me lisez pouviez ressentir le quart de ce que j’éprouve, vous sauriez ce qu’est le plaisir de l’amour masculin et seriez heureux à tout jamais.

Quand je jouis à l’intérieur de lui en mordant à pleines dents sa nuque courbée, il me soulève comme une vague et m’emporte très loin avec lui dans un monde dont je ne reviendrai plus jamais.

Comme il l’avait décidé, je dois honorer mon échéancier quitte à souvent grincer des dents.

Mais parfois pour me récompenser de mon courage, il me permet de l’enculer. Il m’a offert de très jolis draps et il est venu vivre avec moi dans le studio qui est moins grand que son ancienne chambre.

Je me suis inscrit à la salle de boxe de Florian. Quelquefois, je lui sers de sparring-partner et je passe alors un mauvais quart d’heure mais j’apprends ainsi toutes les techniques de combat avec lui.

Il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas. Très tard ce soir, Florian et moi regagnons nos pénates. Épaule contre épaule nous marchons d’un bon pas. Devant nous, cinq mecs se sont déployés en éventail pour nous barrer la route.

Florian tourne vers moi son merveilleux regard et me dit : « Embrasse-moi ! ». Alors, je le saisis par les épaules, je le plaque à un mur et je lui roule la gamelle du siècle sous les quolibets hargneux du gang des casseurs de pédés. Notre baiser est le plus fantastique de ma vie. Je suis à Florian, Florian est à moi. Son amour sera toujours notre glaive, mon amour sera toujours notre bouclier.

Nous prenons le temps d’échanger quelques mots tendres avant de consentir à faire face aux loubards armés de matraques et nous leur sourions gentiment en enfilant nos coups-de-poing américains en acier trempé. À cinq contre nous deux, ils n’ont aucune chance.

Au premier uppercut, Florian a cassé la mâchoire de Ralph le caïd et au second crochet, j’ai cassé trois côtes à Fred, son lieutenant. La suite, je ne vous la raconte pas parce qu’il y a des âmes sensibles parmi vous. J’écrirais simplement qu’aux urgences ils eurent beaucoup de boulot pour rafistoler cinq gros durs qui prétendaient, mordicus, avoir été renversés par un train.

Romain

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