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Agriculteur | S9 Lecourt

12 | Sur mes deux jambes

Le récit de Lecourt

En bon terrien imprégné d’un paganisme atavique, je stationne volontairement le C15 à la même place que la fois précédente, devant la gare, pour ne pas contrarier les astres sans doute. Je mets la courte attente à profit pour m’enfoncer dans une légère torpeur anesthésiante.

- « Bonjour patron »

- « Bonjour Julien. Ta semaine ? »

- « Et à la ferme ? »

Rapides échanges de coups d’œil dans le rétroviseur, je le vois tendu.

- « Quelque chose m’a manqué, patron »

J’avais oublié … L’impétuosité de sa jeunesse.

Mais soudain, moi aussi ! Indéniablement.

Maintenant qu’il est là, la privation m’étreint, à l’intérieur. Ma paluche vient brièvement serrer son genou, comme en assentiment. D’impatience.

Un rapide détour et voilà la voiture engagée dans le chemin. Il descend, ouvre la barrière, la referme derrière, puis s’approche à grands pas. Sans plus attendre, je fais trois pas dans la grangette et, dans une grande inspiration, je laisse remonter cette vague en moi. Un alcool pur.

Alors, sitôt qu’il entre, je l’attire à moi dans la pénombre, et nous trouvons immédiatement l’entente parfaite, en miroir. Un bras entoure les épaules de l’autre, le serre contre soi et la seconde main vise à la braguette. Plus preste, j’ai tôt fait d’avaler sa belle queue. Quelques aller retour bien sentis puis je me redresse pour lui laisser le loisir de me rendre la pareille.

Mais lui ne semble pas vouloir se contenter de cette gâterie à la sauvette.

Il lèche, suce, mordille, remonte mon prépuce pour mieux me décalotter de ses lèvres, m’aspire et me déguste si habillement que je ne peux retenir mes soupirs, les jambes flageolantes et le cœur à cent vingt. Mais plus que sa science, c’est de découvrir son ardeur qui me transporte.

Alors, quand il se redresse à son tour, je saisis sa nuque, l’attire impérieusement à moi et le bâillonne de ma bouche, comme un goinfre, langue envahissante, grognements de sanglier vorace et fouisseur. Qui trouve aussitôt à qui parler ! Nos barbes crissent, nos lèvres s’y égratignent et se froissent, de la salive s’en échappe. Il y a une avidité démonstrative dans son élan éperdu. Et c’est éminemment contagieux.

Un peu effrayant aussi.

Je lâche sa bouche pour engloutir sa queue, bien déterminé à le faire jouir, cette fois, vite et sans escale. Pour mettre un terme à ce vertige. Alors je m’y emploie avec empressement, de la bouche et des deux mains, et bientôt, il se tend, sursaute, hoquette et je me vois sur le point de remporter l’affaire quand il se dégage soudain, m’interdisant sa bite d’une main plaquée.

Et maintenant, c’est lui qui m’avale goulûment dans un va et vient volontaire, appliqué, et terriblement efficace. Quand je me sens monter, à mon tour, je lui dérobe ma bite, puis je le redresse, l’écrase de tout mon poids, dos à la meule, pour bloquer toute velléité de sa part.

Et je l’embrasse, à nouveau.

Mais ce n’est plus une échappatoire face à un affolement des sens, ni une bouée de sauvetage lancée à la mer, non ! C’est la volontaire et savante mastication de convives fermement attablés et aux solides appétits, une bouchée mêlant gras et maigre à des jus concentrés, que l’on savoure avec une application de gourmets avertis et à égalité. Un banquet.

J’ai craché dans ma main et le branle, méthodiquement et calmement. Cette fois, il me laisse poursuivre jusqu’à sentir, dans ma paume, pulser ses flux quand il lance son foutre en saccades. Je me décale alors, à peine, juste assez pour qu’il m’empoigne tout aussi efficacement et me rende la pareille jusqu’à ces quelques sursauts qui secouent mes épaules. Le silence se fait autour de nos souffles qui s’apaisent lentement mais nous restons appuyés l’un contre l’autre dans des pulsations accordées et nos moiteurs partagées.

Puis, sans un mot, dans une grande sobriété de moyens et un parfait ajustement de gestes quasi professionnels, précis comme des rouages d’horlogerie, nous avons repris le cours des choses ordinaires. Comme si de rien n’était.

- « Souper dans la cuisine, la patronne est couchée. »

Quand il m’y rejoint, les assiettes sont fumantes et je remplis nos verres d’un joli sancerre rouge et chantant. Il s’assoit en souriant et saisit le sien : transparence, couleur, premiers arômes … Il commence à entrer dans le cérémonial de la dégustation et je me réjouis d’avoir trouvé un compère. Le repas se déroule sans autre bruit que le raclement des couverts dans l’assiette et quelques claquements de langue satisfaits.

Mais nos regards s’amusent et roucoulent, complices.

A la fin, je me lève et l’engage à me suivre d’un appel de la tête, l’associant pour une dernière ronde, en commun : paddocks, écurie, boxes … dans la pénombre, nos pas réveillent quelques brefs hennissements, des raclements de sabot sur le sol dur, des souffles humides, de sourdes mastications lentes. Tout est en ordre ! Nous sommes tranquilles.

- « Bonne nuit, Julien. »

- « Bonne nuit, patron. »

Ce « patron » sonne désormais d’une toute autre manière à mon oreille. Mais je suis bien certain que les clés de mon royaume sont entre de bonnes mains.

Au matin, la main sur la poignée, je suspends mon geste avant d’ouvrir la porte de la cuisine et je tends l’oreille. Je ne comprends pas les paroles mais, à leur ton enjoué, je comprends que ces deux là se sont trouvés. Quand j’entre, Monique se retourne vers moi, brandissant sa cafetière comme un colt et le silence se fait tandis que Julien termine son copieux petit déjeuner. Puis je l’embarque jusqu’à la coop.

Monique avait attiré mon attention sur son trousseau. Je n’ai rien à redire à son hygiène, elle est irréprochable - et mon point de vue est intimement « éclairé »- Il prend visiblement soin de ses affaires mais j’ai, moi aussi, remarqué que ses vêtements sont largement usagés.

Je repense à un certain slip mou et flasque sur ses belles fesses qui méritent mieux ...

- « Pour les stages longs, la ferme habille les stagiaires, tu feras en conséquence. »

J’insiste en ajoutant qu’il lui faut au moins deux tenues complètes et suffisamment de linge pour les roulements de lessive de Monique. Et je garde les yeux fixés sur la route. Je suis toujours embarrassé pour faire les cadeaux alors je suis plutôt content de ce biais qui me permet de lui en faire au prétexte qu’il mérite avoir de quoi exercer plus confortablement.

La coop, c’est un peu le QG des agriculteurs du coin, il n’y manque pas de mains à serrer.

- « Tu as un nouveau gars ? »

- « Oui, il est en stage, encore à l’essai, à la demande du lycée et, ma foi, je trouve que c’est plutôt une bonne recrue. »

Voilà, je renoue avec cette vigilance de chaque instant pour donner le change, brouiller les pistes, cette constante veille dont le mariage m’avait débarrassé. Dénouer les questions à l’aide de l’explication la plus ordinaire, rendre à toute chose l’aspect le plus banal possible pour désamorcer toute suspicion, on ne s’interroge pas sur ce qui est conforme à nos propres habitudes, MAIS sans pour autant en faire trop, ce qui pourrait tout autant mettre la puce à l’oreille.

Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Est-il réellement fiable, lui qui revient avec quatre tee-shirts et que je dois renvoyer s’équiper plus rationnellement, ou suis-je en train de mettre en danger la patiente et respectable construction de ces dernières années pour un mirage qui a tourneboulé mes sens ?

Alors, après le déjeuner, je lui propose de mettre un coup de collier … histoire de le voir à l’œuvre. C’est, ouvertement, un test technique : je présente la situation et je le laisse apporter ses réponses à voix haute et organiser le travail. Et, sans surprise, il s’en acquitte facilement. C’est un bon technicien, Lenoir me l’avait bien dit.

Mais c’est le jeune homme que j’observe.

Avec son indéniable plaisir communicatif à bien faire le travail, capable de se retourner sur le dernier passage pour se féliciter d’un beau tracé rectiligne comme pour rire ingénument de ce petit sursaut, là-bas, qui brise la ligne et, au final, savoir se satisfaire de la tâche accomplie au mieux tout en se promettant de s’améliorer.

Avec sa curiosité, comparant sa méthode à la mienne, de s’y essayer avant de choisir sans juger, cherchant d’abord à nous accorder, positif et méthodique.

Avec sa franchise courageuse, quand il me reprend et affirme sa différence tout en restant modeste.

- « Au lycée est arrivée une petite nana en éducation physique. Les mecs ont commencé par ricaner mais, spécialisée en éducation posturale et sécurité du travail, elle n’a pas tardé à convaincre tous ceux qui y ont vu une alternative à la ceinture de flanelle dont leur père se sangle en grimaçant après un douloureux tour de rein. »

Avec son regard qui sait se saisir d’une trace de vie sauvage, de la grâce d’une floraison, de la caresse du soleil sur sa peau, de tout ce qui ajoute à notre vie, qui illumine notre quotidien qui, sans cela, devient monotone et fastidieux.

Sans compter qu’il chante tout le temps, si faux que s’en est parfois un supplice mais il réussit à inscrire son fredonnement comme une respiration vitale.

Nous avons terminé, matériel nettoyé et remis en place, copains comme cochons, joyeux et satisfaits de nous-mêmes. Et moi de sa présence et de notre collaboration. Puis il s’en est allé vers sa chambre sans aucune tentative qui aurait pu être pesante. Je suis léger.

En ce dimanche matin, la patronne semble pas très assurée sur ses jambes et sollicite que je l’accompagne à l’office. Je m’amuse de l’air ahuri de Julien qui, à cette occasion, me découvre en habits de ville. Il m’a toujours vu en tenue de campagne ou de travail et semble surpris que je n’y sois pas cantonné. J’aime ses candeurs et je me fais la promesse de le dessaler quelque peu.

Si jamais …

J’assiste distraitement la cérémonie.

Mes parents étaient catholiques comme tout le monde et si ma mère renouvelait chaque année le rameau de buis béni ornant le crucifix surplombant chaque lit, fréquentait l’église chaque dimanche et conviait le curé à quelques déjeuners dominicaux, mon père n’y paraissait guère que pour les cinq fêtes cardinales.

Bien sûr, j’avais suivi l’enseignement du catéchisme mais au lendemain de ma communion solennelle, j’avais eu le choix de la fréquence de ma pratique. Or je n’étais absolument pas convaincu par la trop facile absolution de mes petits mensonges en échange de quelques « notre père » ou « je vous salue Marie ». Pressentant qu’une fois avoués certains de mes troubles, je ne l’obtiendrais plus aussi aisément, j’avais préféré m’abstenir de les confesser. Sans plus m’interroger sur la solidité de ma croyance, j’avais aligné ma fréquentation sur celle des hommes, la réduisant depuis aux deux fêtes essentielles de Noël et Pâques.

Évidemment, nous nous étions mariés à l’église, je n’aurais pas même envisagé qu’il put en être autrement et je respectais la pratique assidue de mon épouse, imaginant qu’elle y trouve un soutien face à la persistante sécheresse de notre lit conjugal.

- « celle-là qui n’a pas su trouver de mari, que celle-là se garde pure et se consacre à servir aveuglément notre seigneur ... *»

Je suis estomaqué.

Et que ce soit une femme qui vienne jusqu’au lutrin pour lire un tel texte ajoute à mon asphyxie. Pendant un instant, je cède à un désespoir insondable.

Mais quand je ferme les yeux, c’est le visage de Julien qui m’apparaît, son visage réjoui avec cette lumière généreuse et bienveillante dans ses yeux que j’avais scrutés dans la grangette. Je n’ai que le temps de déglutir avant que ma gorge se noue sur une farouche détermination.

Je me suis scrupuleusement acquitté de mes devoirs sociaux, saluant l’un et l’autre cordialement, tout en soutenant le coude de mon épouse. Nous avons sacrifié à la tradition en achetant la pâtisserie dominicale puis sommes rentrés pour déjeuner en tête à tête. Puis je l’ai accompagnée jusqu’à notre chambre dont j’ai tiré les rideaux, m’inquiétant du confort le plus favorable à son repos. Je me suis changé, évoquant la préoccupation d’un cheval blessé.

Dans la cuisine, devant Monique, j’use du même prétexte pour embarquer Julien dans le C15, non sans avoir précisé auparavant :

- « va chercher le nécessaire. Ah, et prends tes protections ».

A plusieurs reprises, j’ai craint de m’embourber lors de ce détour par les chemins détrempés le long de la rivière mais aucun obstacle ne sera de taille à m’interdire de parvenir à mes fins. Et là, assis sur la lice, je regarde le grand Julien approcher calmement le jeune mâle qui reste impavide, il lui passe le licol, le panse, lui prend les pieds l’un après l’autre, l’examine.

Car c’est bien Julien que je regarde, précisément. Je ne perds rien de son anatomie de jeune homme sain quand lui inspecte soigneusement l’animal. Je le cartographie, dressant un premier catalogue de son corps, de ses postures, de ses mobilités et, à ce moment, je me promets de le compléter. Pour, ensuite, explorer toutes ses ressources de plaisir qu’il nous réserve.

Aussitôt que possible. Autant que nous le voudrons.

Il se tourne alors vers moi, déconcerté de n’avoir rien trouvé.

- « Non ? Je me serai trompé alors ! Mais prends tes protections. »

Et là dessus, je l’abandonne à sa stupéfaction et traverse calmement la pâture en diagonale, franchis l’échalier en face pour commencer à grimper le talus raide, tout droit vers la grangette dont on devine le faîtage.

Une fois arrivé, je contourne une des portes pour m’asseoir dans son ombre portée ; sur une botte, une fesse et la cuisse à l’horizontale, la jambe à l’équerre se balançant mollement. Je l’attends. Comme je l’ai imaginé. Prémédité.

Il hésite, le temps pour ses yeux de s’accoutumer à la pénombre puis il s’approche de moi, sans un mot. Un pas puis encore un. Il est là, à me toucher, sa silhouette obscurcit ma vue, son souffle est court mais il n’esquisse plus le moindre geste. J’avance le bras pour venir à son contact. Son coude. Ma main remonte lentement à son épaule, glisse sur la peau fine de sa nuque, souligne la naissance de ses cheveux, l’attire imperceptiblement à moi.

Il s’est laissé guider docilement et j’avance les lèvres pour embrasser les siennes, délicatement, incertain de sa réaction. Puis, à peine, j’incline ma tête pour revenir, lentement. La basculer et recommencer, toujours avec précaution. Ajouter la pointe de ma langue qui glisse, fine ambassadrice retenue, entre ses lèvres, jusqu’à toucher à la sienne …

La sienne qui, enfin, s’anime, hésite puis s’enrubanne, se déploie et entame une souple arabesque qui, peu à peu, s’enflamme en un lascif pas de tango brisé par de brusques basculements.

Il me plaît que, bravant la menace des foudres divines qui grondaient ce matin, nous qui, hier, retournions la terre de nos bras puissants au volant de nos tracteurs ronflants, nous sachions également faire voleter nos langues avec la légèreté de fillettes en tutu coiffées de plumes de cygne dressées sur leurs pointes de pied.

Lui qui, il y a peu, avait ses avants-bras plongés dans le cambouis, déboutonne maintenant ma chemise avec les doigts effilés d’un horloger précis, sait les infiltrer autour de ma taille pour la libérer du tissu, en faire des fourmis laborieuses qui explorent mon torse, des dents qui ratissent mes prairies puis des pinces qui se jouent de mes tétons.

Il m’arrache un soupir et ma langue revient chavirer la sienne puis j’incline sa tête dans ma paume et ma bouche, redevenue charcutière, avale son oreille, la plie, la broie, la redessine.

Ses bras ont à nouveau entouré ma taille et ses mains fourragent dans la toison de mes reins. Brusquement, j’écarte mes bras façon christ rédempteur du Corcovado* pour me libérer de son étreinte et j’en profite pour descendre le zip de sa cotte à sa taille puis, sitôt qu’il s’est dégagé des manches, arracher son tee-shirt.

Aussitôt, nos torses se collent et nos bouches se soudent. Oubliées les plumes de cygne des petits rats. Nous voilà carnassiers, avec nos gueules de fauves et nos serres de rapaces, les unes affrontent les barbelés de nos barbes qui crissent ou lèchent nos aisselles, les autres étirent nos tétons ou pétrissent nos chairs. Le premier, il réussit à libérer ma queue, la poursuit, gueule affamée qui l’avale gloutonnement. Et sa pipe m’affole !

Alors je le prends sous les bras et le redresse. Je saisis le zip et le descends au plus bas. Puis je m’empare de ses vêtements et m’accroupis pour les abaisser aux chevilles. Dans l’élan pour me relever, je le hisse assis sur la botte de paille voisine, écartant ses cuisses à deux mains, je viens aspirer sa bite dressée. Puis la recracher tout aussi lentement. Ma bouche se fait ventouse et je me délecte de ses sucs, jouant avec ses couilles qui roulent dans une main, creusant son ventre de l’autre, poing fermé, pour le garder écartelé en étoile de mer, offert à ma gourmandise.

Mais à son tour, il s’échappe et tombe à genoux à mes pieds. Des mains de fer s’agrippent à mes cuisses et il enfouit son visage dans ma toison. J’encadre son visage à deux mains et l’écarte, doucement et, sous l’effet de légères rotations de bassin, ma queue vient le balayer, laissant les traces scintillantes de mes humeurs. Une infime cambrure et mon gland se pose sur ses lèvres qui l’aspire si sensuellement que je suis au bord de rendre grâce, le rein secoué de brefs frissons.

Délibérément, il choisit de me laisser une chance, se redresse, se colle à moi en enfermant nos bites brûlantes entre nos ventres et revient chercher un baiser. Souple, savant, gourmand. Ma main glisse sur sa fesse, la pétrit, la moule, la soulève. Puis mon index dégringole sa raie jusqu’à sa pastille.

De ma main libre, je l’invite à me rendre la pareille. Je veux lui dire que je ne suis pas d’une autre espèce que lui, je veux proclamer mon choix des plaisirs de la vie en antidote des insupportables mortifications entendues ce matin. Et je l’y encourage, venant chercher sa main fureteuse mais encore timide pour en sucer les doigts, les détremper de salive pour qu’il revienne masser mon anus comme je le fais du sien. Et, tout comme lui, je suffoque dés qu’il me doigte, renouant avec des frissons que j’avais voulu oublier.

Il a dit « Joker »

Il s’est penché, farfouillant dans ses poches et revient avec un carré de gel qu’il perce en technicien averti qui m’en remontre.

Et, aussitôt, la danse reprend de plus belle : on partage, on accompagne, on soupire tour à tour. Petit à petit, les anneaux s’assouplissent et nous nous doigtons de concert, queues débandées et mouillantes. Chacun se cambre, tend sa croupe en haletant et je redécouvre combien cette houle puissante a pu me porter.

Mais je me l’interdis encore.

Tant que je n’ai pas tenu mon serment.

Je ne PEUX PAS, je ne VEUX PAS renoncer à ma posture quand, justement, il semble qu’un espoir se profile.

Alors je me ferme à nouveau hermétiquement, je reprends l’ascendant sur lui, le creusant de mon pouce magistral puis mon manche l’embouche. Il a faiblement protesté mais je le pointe sèchement en retour. Mes mains maintiennent ses hanches, mes cuisses encadrent les siennes et, le torse pesant sur son dos, je dévore son oreille, la chiffonne entre mes lèvres tout en l’attirant à moi. C’est ainsi que je veux le voir, libre et au naturel, tel que je le perçois et qu’il m’autorise à être avec lui.

Pourtant, il lui suffirait de presque rien pour tout interrompre. Car je connais ses inquiétudes ; qui n’a entendu parler de cette maladie qui nous décime ? Mais lui aussi s’abandonne.

- « Julien, j’ai eu envie dès que je t’ai dit bonjour au lycée, je continue d’y penser et on va le refaire »

Est-ce moi qui, ainsi, le libère ? Il s’ouvre, s’ajuste et nous sommes soudain étroitement accordés. Je me retire et je nous enduis à nouveau de gel. Je ne sais quelle nécessité me pousse à lui témoigner ainsi toute l’attention, le soin que j’ai de lui. Puis je viens reprendre place, ma place en lui. Nous coulissons longuement dans une infinie caresse réciproque, un mouvement élémentaire, lent, sans artifice, qui nous unit, nous emporte, simplement. Une évidence.

- « Maintenant »

Je sens aux spasmes qui le secouent qu’il s’est joint à moi et je l’embrasse à pleine bouche. Je me plaque plus étroitement contre lui et le doigte, pour obtenir ce hoquet, lui octroyer ce supplément de plaisir, avoir le bonheur de soutenir son amollissement entre mes bras, le retenir encore, jeune homme gorgé de vie, gourmand et joyeux, toutes choses qui, désormais, me paraissent vitales.

Nous avons lentement repris nos esprits et nous sommes rentrés, apaisés et sereins.

J’ai ensuite rejoint la grande maison. A ce moment précis, il me semble évident que ma place, celle d’un homme, est là, auprès d’une femme, pour former un couple biologiquement « naturel », et je n’en imagine pas d’autre sorte possible, où chacun est le complémentaire de l’autre et tient son rôle, pour donner la vie, élever nos enfants, leur transmettre nos valeurs.

Pour autant, j’entrevois, en Julien, la possibilité d’un alter ego, avec qui partager mes fièvres secrètes et mes appétits inavouables, un partage qui me renforce et me conforte dans ma ligne de vie. Mutuellement indispensables.

Je suis debout sur mes deux jambes. Solide.

Amical72

amical072@gmail.com

*Je n'ai pas retrouvé les références exactes de cette lecture, rapportée ici de mémoire. Heureusement, il existe des groupes catholiques qui s'efforcent de concilier la foi avec la réalité d'aujourd'hui et portent un autre regard, contextualisé, sur les écritures.

* Erigé pour célébrer l'indépendance de l'état du Brésil proclamée le 07 septembre 1822, le christ rédempteur du Corcovado à Rio de Janeiro est l'oeuvre d'un sculpteur français : Paul Landowsky

* "I am the passenger and I ride and I ride / Je suis de passage et je me balade et je me balade / I ride through the city's backsides / J’erre dans les bas-fonds de la ville / I see the stars come out of the sky / Je vois les étoiles apparaître dans le ciel / Yeah the bright and hollow sky / Oui le vaste ciel lumineux / You know it looks so good tonight / Tu sais tout semble aller si bien ce soir .../... All of it was made for you and me / Tout cela a été créé pour toi et moi / Cause it belongs to you and me / Car ça nous appartient / So let's take a ride / Alors allons faire une balade / And see what's mine / Et voir ce qui est à moi " Prendre la route avec l'iguane Iggy Pop. "And all of this is yours and mine" Et tout ceci est à nous deux ...

Le titre Passenger est extrait de l'album "lust for life" paru en 1977

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