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8 | Préférence
Le récit de Julien
Dans la conjugaison des caresses de Jérôme, du bercement de mon balancement hypnotique dans le cul somptueux de Joris, je me sens happé par un courant de fond qui m'emporte alors que nos souffles accordés tourbillonnent, nous élèvent. Je ferme les yeux et dans un élan de toute ma vitalité, j'éclate en mille éblouissements. Je m'accroche, me retiens tandis que des hoquets en saccades me secouent à me faire perdre haleine.
Les bras de Jérôme m'ont entouré pendant cette petite mort et mes yeux se rouvrent plongés dans les siens qui pétillent de complicité. Je m'ébroue, me retire. Il me claque un bisou sur la joue.
- "A nous deux maintenant!"
Du regard, il fixe la nuque de Joris tout en encadrant des deux mains la croupe rebondie. Il en rectifie l'alignement sur son bassin par de petites tapes d'ajustement puis il s'équipe en faisant claquer le latex. Raclement de gorge, filet de salive. Il s'en enduit scrupuleusement la bite par des rotations du creux de la main.
- "Tu dois être bien souple, on va passer au test de résistance."
Sa main droite se pose sur les reins, sa gauche s'empare de sa queue gainée et il en tapote au jugé les formes du jeunot qui en sursaute. Dans une flexion des genoux, Jérôme l'a prestement rabattue et a pointé la cible. A deux mains, il a ramené l'opulent derrière à lui sans effort tout en fermant fortement les paupières, en contraste avec le large sourire qui, à mesure, fend son visage.
- "Putain, quel cul !"
Il secoue la tête en tous sens tout en roulant souplement du bassin, les cuisses semi fléchies, dans un félin mouvement d'ondulation. Joris tend ses bras pour redresser le buste et se cambre. Jérôme entortille la ceinture du jock autour de sa main gauche pour s'arrimer solidement, cavalier prêt pour le rodéo. Il recule ses épaules comme s'il voulait l'empaler plus profondément avant de le hisser sur son pic. Les chairs se percutent et claquent. Il serre les machoires. Son rythme s'accélère, il tourne la tête vers moi et me prend à témoin du regard.
Son air farouche me fait sourire. En complice de sa mâle vigueur. Je saisis ses cheveux à poignée et lui roule une pelle d'autorité. Sa langue, contractée et puissante, affronte la mienne plus qu'elle ne s'y noue. Le moment n'est plus à musarder, le chasseur est lancé, il court à l'hallali!
Sitôt que j'ai relaché sa bouche, ses lèvres se crispent, sa mandibule s'avance, son mouvement reprend ampleur et vélocité et, de sa main libre, il fesse Joris en cadence. Par de petits coups secs du bassin, il envoie le plantureux fessier vers l'avant pour que celui-ci retombe lourdement et s'empale sur son axe. Les deux râlent et grognent crecendo comme s'ils s'affrontaient, nuques raidies, dos creusés. Le mouvement se fait plus heurté, plus lourd aussi.
D'un coup, Jérôme se dresse sur ses orteils, reins bloqués, ses doigts en griffes sont plantés dans les abondantes chairs pour les retenir plaquées contre son bas-ventre, ses épaules se voutent secouées en saccades. Il frissonne.
Joris, lui, s'apesantit, envoie tout son poids dans sa croupe, épanouie, vorace, qui semble se nourrir de la sève du poilu qui, asséché, s'effondre sur la paille à ses côtés.
D'une main ferme, j'ai abruptement dirigé la tête de Joris.
-"Nettoie."
La capote retirée, il avale prestement la bite flaccide et la suçote avidement. Je garde la main dans ses cheveux et pèse en insistant.
- " Le reste aussi."
Et le gandin délaisse docilement la queue molle pour gober une couille, puis l'autre. Je me penche, saisis Jérôme par un mollet que je relève, écarte et, sans nécessiter plus d'indication, la langue poursuit consciencieusement son ouvrage, glissant maintenant entre les fesses poilues. Je garde le contrôle et tourne la tête vers Jérôme, en extase, qui écarte lui-même ses globes à deux mains pour mieux profiter de l'aubaine. J'articule exagérement sans émettre un son.
-" Toi, tu reviendras pour que je t'encules à ton tour."
Il sourit faiblement, un court instant avant de céder à une nouvelle offensive du jeunot.
Joris se redresse, le visage barbouillé de salive, l'avant de son jock souillé de son propre foutre. Je lui propose de se doucher mais il décline fermement, la pupille pourtant pétillante.
Il se rhabille et reprend ses distances de jeune homme poli qui ne laisse rien paraître des émotions qu'il vient de vivre. Il me serre conventionnellement la main avant de partir.
- "J'ai beaucoup apprécié nos échanges, merci."
"J'ai beaucoup apprécié nos échanges, merci."J'en reste sans voix. Non mais, quelle prétention ! Parler de carence pour évoquer son incapacité à exprimer le moindre de ses ressentis serait peut-être plus approprié. Putain, quelques minutes auparavant nous partagions les plaisirs les plus intimes. Et c'était chaud! Et il prend congé comme un notaire. Moi, cette distance protectrice, cette absence de chaleur humaine entre mecs qui viennent de s'envoyer en l'air me déconcerte, m'afflige et, pour tout dire, me révolte.
Ô combien, je lui préfère les mâles et bruyantes brassées avec Jérôme qui en profite pour me glisser :
- "Je reviens au plus vite chercher ce que tu m'as promis."
Je les regarde s'éloigner vers la voiture. Plutôt que l'accueillante croupe de poulinière du plus jeune qui n'embrasse pas, refuse de se dévoiler et prend congé d'une froide salutation, je reconnais ma préférence ; elle me porte à mater le plus costaud qui a, je suis bien placé pour le savoir, le cul poilu et bien d'autres qualités, mais, surtout, qui est vivant, palpitant.
VRAIMENT juste comme j'aime.
Ce cul, je le revoie se contracter en rythme lorsqu'il baisait le premier, son nerveux mouvement et je bande à l'idée que je vais, à mon tour, le planter prochainement sur ma bite.
Amical72
amical072@gmail.com
* La comédie Musicale "Toi c'est Moi" de Moïsès Simons avec ses palétuviers roses sera reprise en 2007 par la compagnie "les Brigands", sous la direction de Benjamin Lévy ; saurez-vous résister à ce "p'tit, tout petit baiser "?
Ou serez-vous ébloui par un vertige, tant "Un baiser c'est exquis ! ..." Tant que vous en voulez ENCORE
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