Premier épisode
Les correspondances de Marc & Cyril
25 juin 2019, à la La Bastide
Cyril,
Quand je me suis réveillé, tu étais déjà reparti vers ton Paris enfumé. Ta lettre, emportée par le vent, au sol était tombée. Mon chien, en bonne partie, l'avait mâchouillé.
J'ai lu cette lettre sans laquelle, ce soir même, je t'aurais oublié.
Cette lecture m'a rafraîchi l'âme, merci, j'en avais besoin. Je sens que je peux t'aimer un peu, et pourtant, de mon cheptel tu n'es pas le suprême.
De plus, tu es poilu. Je te ferais donc épiler par Coblan, mon homme de main qui t'apprendra également vite à savoir satisfaire mes désirs les plus ténébreux.
Autant, je me souviens maintenant de ta formidable queue jamais rassasiée, autant je veux oublier tes grosses couilles veloutées que tu avais désobligeamment fais vider avant de me les offrir.
Impardonnable crime de lèse-majesté que je t'ai pourtant pardonné.
Ta fraîcheur de petit parisien paumé m'a porté à l'indulgence. Après tout, tu n'as pas encore 25 ans et tu ignorais les codes de ma maison.
Cela passe pour une fois, mais si tu veux bénéficier de mes faveurs, il te faudra, à l'avenir, faire preuve de davantage de discipline et cesser d'aller te faire vidanger dans des cannes desséchées qui sentent la pisse.
Et surtout, à mes pieds, passer le plus clair de ton temps.
Puisque tu veux que notre dialogue soit cadencé de poésie, je vais à ton jeu me prêter un moment pour mieux te capturer. En reconnaissance, tu devras me donner le jus de tes couilles jusqu'à la douleur.
Que je sois, malgré mon âge, le plus beau et le plus fort, est une évidence a laquelle tu devras t'habituer.
Je ne mesure pas 1m82 pour te contrarier mais simplement parce que cela est inscrit sur ma carte d'identité.
Tu ignores encore dans quel antre tu as passé tes petites vacances. Je souris en lisant que tu es persuadé que ma bastide est une maison d'hôte. Crois-tu qu'il me soit nécessaire de louer mes 24 chambres pour vivre décemment ?
N'as-tu pas remarqué qu'autour de la piscine il n'y avait que des hommes ?
Dans un niais guide gay, j'ai fait passer une annonce afin de remplir ma demeure de gibier et faire mon choix.
Je voulais ainsi offrir à mon chibre un vase idoine. Tu es venu.
Les tarifs très réduits t'ont attiré comme tous les autres. En temps normal, à ce prix-là, vous n'auriez même pas eu le privilège d'être logés dans les hangars de mon domaine.
Je suis altruiste à mes heures.
Crois-tu que ce soit le paradis que de vivre dans un pays où le ciel est toujours bleu et d'être sans cesse assourdi par de connes cigales qui crissent du matin au soir alors que l'eau de nos piscines bouillonne à 35° ?
Il me faut donc quelques délassantes distractions.
Tu devais de mon Listel gris être fortement imbibé car ce n'est pas un gros taureau velu qui t'a troué la rondelle mais un homme au torse glabre et aux membres déliés.
Désolé de te décevoir, mais je suis bien davantage un léopard qu'un rhino.
J'ai découvert ta faille quand ton regard aviné s'est vrillé sur mon petit slip rouge que j'avais bien mieux rempli que tu n'aurais pu le faire. Quand j'aurais le temps, je t'apprendrais à mieux choisir tes slips.
Noyé dans ton delirium tu as imaginé ma bellissime queue... nue. Tu en avais tant besoin. Assoiffé tu étais.
Insolent ! Comment oses-tu, un seul instant, imaginer que je puisse exposer à des regards béotiens ma virile merveille ? Ta fantasmagorie est décidément fort rafraichissante.
Je crois que je commence à t'aimer.
À ta sotte question : " Mais quel prince permettrait qu'un homme non castré vive dans son harem ? ".
Je réponds qu'un sultan de mon acabit remplit tellement ses janissaires de son foutre que ceux-ci ne pourraient que transmettre sa princière semence s'ils leur venaient la dangereuse idée de baiser l'une de ses courtisanes.
Ben quoi ?!? C'est tout bêtement le principe des vases communicants !!... Que tu es drôle mon petit Cyril, décidément tu ne comprends rien à rien... il faut tout t'expliquer... que je m'amuse à te lire.
Il faudra que je t'initie à bien des choses. Ta fraîcheur d'âme m'enchante... reviens.
Le comble du comble, c'est quand je lis : " Tu boudes, tu cuves. Pas les litres de vin rosé d'hier soir, mais la toxique trahison que je t'ai plantée dans le coeur. "
Me voilà transformé en éléphant de mer énamouré et torché total, gisant comme une grosse merde, le coeur tout fléché d'amour par un petit merdeux de parisien de mes fesses !!! Je rêve, j'hallucine !!!
Si j'avais su que tu écrirais une telle insanité, mon petit Cyril, je t'aurais perforé les boyaux jusqu'à la luette et je t'aurais fait pousser une Tyrolienne que tout le département du Var aurait entendue !!!
Reviens vite vers moi pour que j'apprenne à tes musculeux sphincters à davantage me respecter !!!
Quand je pense que je ne buvais que deux ballons de " Clos Mistinguett ", rouge de surcroît, à chaque repas alors que, toi, tu buvais comme un trou de sable, un rosé millésime que même Élisabeth II n'a pas sur sa table !!
J'enrage, que dis-je... j'éructe !!! Cela, je ne peux te le pardonner ! Je t'étoufferais avec mon braquemart en fureur pendant que Coblan traira ton foutre jusqu'à la moelle de tes os.
Prépare-toi à payer cher cet outrage, petit mecqueton de mes deux !!
Te prouver ma culture en évoquant mes goûts littéraires ?
Encore une fois je te pardonne. (Je commence à en avoir marre de pardonner!)
Si tu n'avais pas eu une bite à la place du cerveau, tu aurais pigé le message.
J'évoquais le livre " Mémoires d'Hadrien " de Margueritte Yourcenar. Empereur romain qui ordonna à ses sbires de noyer son bel amant Antinoüs dans les eaux du Nil.
Cela pour se libérer d'une passion qui l'anéantissait. (Aux grands maux, les grands remèdes).
Tu n'as rien compris. Tu me fais gargouiller d'amusement... que cela est divertissant.
Reviens, je m'ennuie déjà sans toi.
Ce qui me ravit, c'est que tu aies pris cette bombasse de Rosalie pour ma femme. Comment pourrais-je toucher ce lubrique porte-nichons, seulement du bout des doigts ?
Rosalie est l'élément rassurant de mon piège à mecs. C'est très con mais très efficace.
Même toi, tu as mordu à l'hameçon. Plus la ficelle est grosse et mieux ça marche !
Rosalie ? Ben, c'est la grosse pute-femelle de service, la fausse fiancée, alibi du pd coutumier qui culpabilise et chie dans sa culotte à l'idée d'aller dîner seul chez ses vieux parents.
D'ailleurs, toi, tu ferais mieux de la boucler car j'ai entendu dire que tu n'hésitais pas à te faire décaper le gland et tirer sévère les couilles par des femelles chaudasses. Qui plus est, dans des saunas glauques et malfamés.
Tu es un renégat ! Cela me plaît bien car cela me donnera l'occasion de te remettre d'équerre. J'en salive.
À te lire, je me prends un pied fabuleux... reviens vite !
Il y a tant de sottises dans ton adorable lettre que je ne sais plus lesquelles je dois te pardonner. Alors, je décide de faire un lot et de t'absoudre en totalité.
Agenouille-toi et fais-moi un gros pompier car je ne serais pas tous les jours d'aussi clémente humeur.
À ce courrier, je joins un chèque équivalant aux modiques frais de ton séjour dans ma bastide et ajoute un zéro pour que tu puisses prendre le train tous les samedis pour venir offrir ton joli petit trou à ma queue sentimentale.
Tu descendras à la gare les Adrets-de-L'Estèrel où mon chauffeur t'attendra.
Je sais parfaitement que tu n'aimes guère te faire enculer. Alors pour moi, cela rend la chose encore bien plus intéressante. Oseras-tu me décevoir ?
Assisté par le très costaud Coblan, mon dévoué chauffeur prépara ton corps et l'ornera de divers accessoires avant qu'il ne me soit livré.
Alors, je m'enfoncerais en toi, profondément, toujours plus profondément pendant très longtemps pour lire sur tes lèvres le mot : " Encore ! ". Nous aurons toute la nuit devant nous.
Je t'attends.
Marc