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Premier épisode | Épisode précédent

Agriculteur

Saison 4 | Chapitre 4 | Mille projets

Son doigt lubrifié plonge à nouveau dans mon antre et je l’accueille avec un grand soupir et, aussitôt après, un petit sursaut. Il ne me lâche pas des yeux, avec ce sourire de satisfaction :

- « saurais-je te faire grimper aux cintres, gars Julien ? … » Il poursuit ses petits mouvements et m’arrache encore un cri.

- « Humm, gars Julien, as-tu perdu la parole ? Mais moi, il y a quelque chose avec quoi j’aime jouer » Sa main s’est emparé de ma bite : « et, à mon tour, je vais lui rendre sa vigueur » et, sans cesser de me doigter mais plus légèrement, il m’accueille en mode bouche de velours.

Voilà assurément le programme érotique que je préfère : me faire pomper et doigter, associer la volupté d’une pipe et les fulgurances d’un subtil massage prostatique. Lecourt s’allonge sur la paille face à moi, tête-bêche, et je peux ainsi lui rendre la monnaie de sa pièce. Je prends sa tige en bouche, la lèche puis entreprends d’en visiter les alentours. Il écarte complaisamment les cuisses me permettant de pousser la pointe de la langue jusque sous ses bourses. Il me fait rouler sur le dos, enjambe mon torse et m’offre la plus belle vue sur sa pleine lune, celle où elle se fend d’un sourire et dévoile son cratère plissé entouré de sa couronne de poils drus.

J’adore lui dévorer le fion ! Ecarter ses globes à deux mains pour donner libre cours aux exercices variés de la langue et de la bouche pour lui soutirer encore un sursaut, encore plus de cambrure, davantage de soupirs. A l’aide de la pointe de mes doigts, j’écarte ses poils, déplisse, étire, chatouille. Il s’empare du flacon magique et me le tend. Mon index rectiligne le perce lentement en vissant et il souffle :

- « j’en veux plus, Julien ! » Je l’assouplis, l’entrouvre, le masse. Il s’offre, se prête à toutes les positions, creuse le rein, roule du cul sur mes doigts, s’applique à serrer, desserrer alors que je l’enduis copieusement de gel. C’est lui qui lubrifie mon vit et l’attire à lui. C’est lui qui le guide, le positionne et je n’ai besoin que de cette petite détente des reins pour être en place. Puis on pousse de conserve mais en sens inverse et sa respiration nous rythme : profonde expiration suivie d’une inspiration précipitée, pour nous emboiter jusqu’à la racine !

Je le laisse mener la danse, voix qui ronfle, main qui s’empare, menton qui se hausse, il semble que ce soit lui qui gagne ! Illusion ? Car nos désirs se rencontrent et se complètent étroitement et, solidement planté en lui, j’attends qu’il soit détendu, frémissant pour entamer de coulisser souplement. Il tâte, palpe et, du bout du doigt, caresse ma queue qui jaillit avant qu’elle ne replonge. Moi, je regarde, fasciné, le travail de son anneau, tantôt concave, aspiré, tantôt tendu, exsangue parfois, ourlé ou avalé, dans lequel ma queue dilatée s’enfonce puis ressort : je l’encule et il en jouit ouvertement, bruyamment. Putain que j’aime ça moi aussi, le fourrer en pétrissant son cul poilu et le voir ainsi vibrer !

« D’une seule caresse / je te fais briller de tout ton éclat. » *1

            Le voilà qui, soudain, se dégage. Ingénieur en chef dirigeant les travaux, il me positionne assis, le gland turgescent au nombril puis vient, de face, bassin en rétroversion, regard malicieux en plongée, s’en saisir pour le guider en lui. Poignet sur mon épaule, retenu par sa main en étoile dans mon dos, à la force des cuisses, il vient engloutir mon mat avec des aspirations gloutonnes et, après quelques secondes, un large sourire éclaire son visage :

            « Ton phénix qui plonge dans la joie profonde, c’est ça ? » Et sa queue à lui, dressée entre nous, offerte à mes caresses, juste de la pulpe d’un doigt, ou deux ou plus, sur son gland, son méat, son frein, pour le regarder fermer les yeux, se manger les lèvres, retenir son souffle. Voir ses yeux se plisser quand il me serre souplement, m’arrachant à son tour un gémissement de plaisir. Nous retrouver, yeux dans les yeux, respiration soudain suspendue, dans l’attente de l’autre pour exploser aussi ensemble qu’il se peut, serrés, collés, enlacés.

            Je le regarde retrouver ses esprits, homme puissant qui assume son plaisir pour peu qu’il en décide, s’en réjouit, s’en libère et je me gonfle d’une bouffée de joie qu’un soupçon d’inquiétude aussitôt altère : nous sommes si fragiles ! Mais immédiatement, son sourire carnassier est l’antidote à cette mélancolie, c’est maintenant lui qui me taquine, me cajole, me secoue, et moi, je suis trop heureux de ses attentions :

            - « j’ai FAIM, gars Julien ! » et, d’une solide brassée autour de mes épaules, il me ramène exigences terre à terre de l’existence et je retrouve mon élan vital : moi aussi, je meurs de faim. Nous nous partageons les solides nourritures préparées par Monique, arrosées d’un flacon que Lecourt est allé chercher dans la cave. Lecourt … il est resplendissant, tel que je l’ai entrevu la première fois, déterminé et courtois à la fois. Il évoque l’objectif prochain de mon examen et m’engage à m’y consacrer en priorité pour, dit-il, « saisir ma chance » puis m’interroge comme un jury et je me sens jaugé, attendu mais pourtant écouté avec attention et bienveillance :

- « Toi, Julien, que penses-tu de notre parc de matériel ? » Je souris en me souvenant de cette remorque qu’il m’a fait réparer lors de mon premier séjour ici. Il reste attentif à ne pas réformer un outil qui peut encore servir, à ne gaspiller aucune ressource. Il privilégie l’efficience et l’humain et c’est très proche des valeurs avec lesquelles j’ai été élevé. Puis il lance :

- « et si je reprenais les terres du père Germain ? » Ce très vieux paysan s’échine encore à tenter de vivre de sa modeste tenure. Mais on voit ses fourrières s’élargir, ses haies s’épaissir, ses cultures envahies d’adventices, se casser ses arbres qui ne sont plus taillés et lui, vouté, perclus, chenu, piqué encore de fierté mais les épaules affaissées par trop d’années de labeur solitaire.

- « Pff … patron, tu n’auras pas assez de vingt-quatre heures par jour pour mener à bien tous ces projets ! » Il me regarde en hochant la tête, ses yeux me scrutent mais il ne dit rien. Il reste accoudé sur la table, énigmatique avec une petite flamme qui danse dans sa pupille et me perce de mille impacts. Ses commissures se relèvent en un sourire calculé :

- « gars Julien, je t’emmène en visite demain en fin d’après-midi ; alors si on veut que le travail soit fait, il faut aller se coucher maintenant » Je me secoue, on débarrasse promptement et je me retourne : « bonsoir patron ! »

- « je t’accompagne, Julien ! » Son œil pétille plus que jamais

Sa remarque provoque un déclic en moi : mes pensées l’accompagnaient dans ses projets et, soudain, je vois en face de moi un poilu qui bande. En moins de temps qu’il le faut pour le dire, je perçois la tension qui me chauffe les reins ; ce mec m’allume instantanément le feu et, avec lui, rien n’est jamais joué d’avance, rien n’est figé et chaque fois est pimentée de cette incertitude.

Comme j’ai la main sur la poignée de la porte, prêt à sortir, il me retient par le coude, coupe l’éclairage et m’attire à lui presque brutalement. Mais je n’en attends pas moins de lui : une grosse langue lourde qui voudrait s’imposer mais que la mienne enveloppe avec gourmandise et ses deux mains rudes qui abaissent les bretelles du débardeur pour caresser mon torse, cherchant mes tétons pour les pincer. Premiers soupirs d’impatience et on rompt pour nous diriger vers le vestiaire de la ferme.

            On se déplace dans le noir, par ce corridor parcouru mille fois chaque jour. Il me suit à me toucher et entre sur mes talons. C’est moi qui, d’une pression sèche, referme la porte un peu gauchie et lui qui saisit mon visage à deux mains pour m’embrasser encore. J’aime ces irruptions intempestives qui ajoutent la surprise au plaisir. Les deux miennes entourent sa taille, glissent sur ses fesses et plaquent son bassin contre le mien pour que nos érections se retroussent, s’écrasent, s’affrontent. Nos barbes crissent, nos langues lapent et ses mains me bousculent pour arracher mes rares vêtements en montant l’escalier : « à poil, gars Julien ! »

Il est l’ogre qui embrasse avidement chaque partie dénudée, lèche, râpe de sa barbe, suçote, mordille et je cède totalement au bonheur d’être le petit poucet ainsi dévoré, frissonnant, hérissé par ses caresses. Allongé nu sur mon lit tandis qu’il se déshabille vivement debout à côté, je profite de l’opportunité de cette pause, pour m’étirer comme un chat, aiguiser ma conscience de mon propre corps avant de l’abandonner aux plaisirs dispensés pour n’en perdre miette.

Il s’abat lourdement sur le lit à mon côté et, aussitôt, ses deux mains s’emparent de moi, sa bouche cherche la mienne. Il m’attire à lui pour m’écraser, tel un pantin, contre son poil, ses os, ses muscles. Ses grandes mains me retournent, me manipulent et, quittant mes lèvres, sa bouche me parcourt avidement. Il revient m’embrasser à de courts intervalles avant de repartir se repaitre de ma peau, de mes poils, des frissons qu’il fait naitre et me qui couvrent de mille picots. Je laisse s’échapper soupirs et gémissements quand la caresse est –presque- insupportable d’intensité. Il aspire toutes mes extrémités : lobes des oreilles, tétons, bite, doigts ; poussant de son nez comme un sanglier de sa truffe, il écarte, élargit tous mes plis, cavités, moiteurs qu’il tapisse de sa langue, égratigne de sa barbe, explore de son doigt … Humm, c’est délicieux d’être l’objet de tant d’attentions, de se sentir ainsi convoité et de s’y abandonner en toute confiance …

 - « Argh … » Son doigt planté dans mon cul vient d’atteindre un point sensible et je suis secoué par une vague électrique qui me met en transe. Allongé sur le ventre, je me soulève à demi sur un coude mais il pousse son avantage ; son bras libre s’est glissé sous mon torse pour m’envelopper, sa bouche pleine de miel murmure à mon oreille, le chatouillis de sa toison me picote le dos et son doigt, par petites touches, me soulève et m’emporte. Je ferme les yeux et ma tête bourdonne, seul me parvient le chaud de sa voix tandis qu’il me pénètre lentement de son axe arrondi, chaud et irradiant autour de quoi je ramollis, chamallow à rôtir qu’on laisse fondre lentement.

Il me lime doucement comme il me bercerait, je suis embarqué, exposé au roulis, piétiné comme les chiffons sous les fouloirs, je claque au vent comme un drapeau trempé de pluie, je suis harponné, embroché, soulevé, rempli soudain et il s’effondre, secoué de hoquets. Je reste dans ses bras comme protégé et je m’endors.

*1 Paul Eluard « L’amour la poésie » nrf Gallimard

Amical72

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