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Agriculteur

Saison 3 | Chapitre 9 | Fraisier

« J’aime tout de ma vie ici, patron ! Elle me va bien » Il me regarde de la tête aux pieds avec un demi sourire.

Il s’est déjà retourné, prêt à partir, quand il me dit « reste prudent, Julien ! On pourrait te surprendre » Sa demande de retenue me désole car qui pourrait bien arriver à l’improviste dans ce lieu isolé après avoir franchi les clôtures dans le dédale incertain des chemins agricoles ? Mais je ne peux m’empêcher d’imaginer la tête du pêcheur découvrant le satyre bandé dans l’ombre changeante des saules … Pour autant, doit-on sans cesse se cacher d’être trop visiblement libre et heureux pour ne pas heurter ceux qui le seraient moins ? Où est-ce de la prudence, pour ne pas exciter leur jalousie et, peut-être leur vengeance ?

Au retour, je panse Noisette et la relâche au paddock, puis je file sous la douche. Voilà qu’il passe la tête, à nouveau mateur mais restant soigneusement hors de portée. Il se rince l’œil, longuement, et je me prête au jeu bien que sans affèterie, puis il ajoute « habille toi ce soir Julien, comme pour aller en ville, s’il te plait. »

Je le rejoins dans la cuisine de Monique ; elle est rentrée chez elle, nous laissant le repas et la table dressée. Le patron lève les yeux et je lisse à deux mains mon polo neuf sur mon torse bombé. Il acquiesce en hochant la tête : « j’ai envie d’un beau Julien, ce soir. »

Lui-même porte une chemise neuve et je m’étonne « que se passe-t-il patron ? » Il rit : « rien, Julien ! Il ne se passe rien, sinon le plaisir d’exister et de savoir en profiter. D’ailleurs, range-moi cette vaisselle ! » et il disparait par l’escalier qui mène aux appartements de la grande maison où je n’ai plus mis les pieds depuis ce diner terriblement pesant du premier soir.

J’écarte les habituelles assiettes en faïence, grossières et dépareillées, que Monique avait disposées et le vois réapparaitre tenant deux assiettes qu’il fait tourner comme des marionnettes de chaque côté de sa tête : « porcelaine de Limoges à décor de barbeaux » Puis il revient en faisant tinter le cristal des verres. J’ai compris et je l’aide à dresser une table de fête sur le grossier plateau de merisier massif de la cuisine. Il ne tarde pas à apporter le premier flacon « Un coteaux du Layon » claironne-t-il, « un moelleux de Loire à la belle robe jaune ambré. Une vieille bouteille » ajoute-t-il avec gourmandise.

Je profite de ce qu’il plonge le nez dans son verre, les yeux fermés pour humer les arômes, et je l’interroge innocemment : « et comment va Adrien ? » Je sais que rien ne lui fait plus plaisir que d’évoquer les babils de son fils de trois mois. Pour ma part, je garde le souvenir qu’à mes bras d’enfant pétrifié, on avait imposé ma petite sœur Sophie, rosâtre, chouineuse, sentant le lait aigre, qui m’avait gratifié d’un renvoi sonore et glaireux. Mais le portrait que ce père transis trace de son fils, de ses petites menottes, de ses cris et de ses sourires quand il le papouille, m’attendrit.

Soudain, la sonnerie du téléphone retentit, là-haut, il s’esquive et ferme la porte de communication. Je devine qui l’appelle et je mets à profit le moment pour réfléchir à notre conversation. En assumant ma sexualité gay, j’ai, de facto, fait le choix, difficile, de renoncer à la paternité. Et cela me rend mélancolique car, nonobstant la personne qui serait à mes côtés, j’ai la conviction que j’aurais su être un bon père, rassurant, présent, aimant.

Quand il reparait en haut des marches, il referme soigneusement la porte derrière lui, cloison étanche entre ses deux vies, et il désigne ainsi celle à laquelle il désire consacrer le moment présent. Je le regarde descendre souplement comme le beau quadra qui m’avait plu au premier coup d’œil : sensiblement de ma taille, athlétique, droit et l’air assuré, il a les cheveux châtains portés courts, le teint hâlé qu’éclaire un sourire chaleureux. Il sent que je le suis du regard. Et comme la première fois, le sien me retient, mais aujourd’hui je sais : c’est la convoitise qui le fait briller ainsi. « La soirée est toute à nous maintenant »

Il contourne la table et vient, derrière moi, poser ses deux mains sur mes deux épaules : « je suis content que tu aimes ta vie ici, gars Julien car moi, j’aime partager mon vin avec toi ! Trinquons ! » Et, libérant une épaule, il pèse d’autant plus lourdement sur l’autre, saisit son verre et nous trinquons dans cette étrange disposition qui nous protège de regards trop directs.

Alors, bien sûr, je veux davantage : « pas que le vin, patron, mais aussi le pain … et les jeux* ! » Je ne peux le vérifier mais je suis certain qu’il sourit, m’ayant fait prononcer les mots qui ne sauraient franchir ses lèvres. Sa main a quitté mon épaule pour s’aventurer sur mon torse et remonter, légère, dans mon cou jusqu’à la nuque. Presqu’une caresse.

Il revient poser sur la table la cocotte de fonte dans laquelle mijotait silencieusement le ragout de Monique puis repart. Il revient, l’air concentré, une bouteille débouchée à la main. « La première chose que j’ai faite en arrivant ... » il verse, mire, sent, goute, mâche, claque de la langue « Château Pédesclaux, un Pauillac. Tu lui dois le respect dû aux anciens, Julien ! » J’aime ses pudeurs, à ce poilu, ses façons discrètes de me prendre par la main pour m’entraîner sur les sentiers du plaisir, sa retenue comme une intimité, une litote qui préserve, qui nous réserve ce qui nous réunit. J’aime son vin comme une légère griserie, une introduction à ce qui nous attend. Il a son regard de chasseur qui se pose sur moi comme sa main sur ma cuisse et le mien n’est pas en reste.

Une main qui joue avec sa fourchette, un bras appuyé au dossier de sa chaise, assis de trois quarts, il me regarde achever la dernière rondelle de carotte avec ce petit sourire qui indique qu’il n’en a pas fini avec moi. Il s’applique à attiser ma curiosité mais ce sera l’arroseur arrosé car c’est moi qui le convoque. Je dépose bruyamment mes couverts, tamponne mes lèvres et croise les bras « alors, patron, cette surprise ? » Il joue les ingénus qui ne comprend pas mais je reprends « tu as dit avoir apporté quelque chose à mon intention … alors, j’attends ! » On joue un instant à se caresser des yeux et je poursuis, d’une voix plus basse « parce que moi, j’ai bien l’intention de ne pas lanterner avant d’arracher tes vêtements, Lecourt … » Il cède en riant.

-« Alors ferme les yeux, Julien ! » J’entends qu’il ouvre une porte, je le sens qui vaque autour de moi et quand il m’autorise à rouvrir les yeux, je découvre un joli gâteau rond mêlant fraises fraîches et crème sur un présentoir en porcelaine posé devant moi. « C’est le fraisier que l’on commande pour Pâques ou les communions, Julien ! Celui des gourmands qui savourent la fraîcheur des fruits, l’onctuosité de la crème, la légèreté de la génoise. Il brandit une cuiller à dessert, « et non pas, » dit-il d’un ton docte, « une de ces ridicules cuillers à café juste bonne à chipoter. » Il découpe une belle bouchée qu’il me présente, je l’engloutis. « Alors ? … »

« Hummm », je ferme les yeux en dégustant la friandise. « Délicieux ! » Il me tend la cuiller, se munit de la sienne, s’assoit d’une fesse sur la table à mon côté et la plonge à son tour dans la pâtisserie. « C’est ça, la vraie gourmandise, Julien ! »

Les yeux fermés, je savoure jusqu’à la dernière miette, chassant de la langue la dernière trace de crème au beurre, traquant entre mes dents le dernier akène sur le dernier fragment de fraise. Puis je me lève de ma chaise et me tourne vers lui. Son regard réjoui rejoint le mien, comme au terme d’une savante promenade de patience. On s’embrasse délicatement. Enfin !

*Allusion à « panem et circenses » du poète romain Juvénal. Il exprimait ainsi son souverain mépris pour le peuple romain se laissant aveuglément gouverner contre du pain et des jeux. Il va de soi que ce n’est pas dans ce sens que cette citation est employée ici !

Amical72

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