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Premier épisodeÉpisode précédent

Nikos le gladiateur | 3

Avertissement : Des esprits chagrins feront remarquer que l'auteur prend des libertés à l'égard de l'Histoire Antique et que les anachronismes, surtout dans l'emploi du langage décalé et argotique, les scandalisent. À ceux-là, l'auteur rétorque qu'il est fort probable que dans l'Antiquité, les hommes s'exprimaient le plus souvent - comme de nos jours - dans un langage simple et populaire qui ne devait guère être différent du nôtre.

Je suis Nikos le gladiateur grec, fils adoptif du très riche tribun Romanus. Distançant les trirèmes du tyrannique empereur romain Cyrillus, mon navire, comme porté par les ailes de l'albatros, a franchi les colonnes d'Hercule pour longer maintenant la côte africaine.

C'est après avoir traversé l'estuaire d'un fleuve tranquille que mon vaisseau plante son étrave dans le sable d'une plage bordant une vaste oasis. Mes hommes et moi sommes arrivés à destination. Dans l'ombre claire d'une palmeraie, se dresse la plus secrète villa de Romanus. Accourus de toutes parts, des hommes, des femmes et des enfants nous accueillent joyeusement. Ils sont bruns de soleil et enveloppés d'étoffes claires. Tous sont beaux et vigoureux.

Quand, avec Penix à mon côté, je pénètre dans ma nouvelle demeure, je constate qu'il s'agit bien davantage d'un palais que d'une villa. Palais dont la sobre élégance exacerbe la somptuosité. Un atrium immense mire ses colonnes de porphyre sur l'eau d'un grand bassin de mosaïque ornée de motifs marins. La fraîcheur des lieux est parfumée de senteurs ambrées.

Soudain se dresse devant nous la haute silhouette d'un vieil homme décharné. Il tient à la main un long bâton sur lequel il s'appuie. Ses hanches osseuses sont ceintes d'un pagne de lin blanc et un mince bandeau d'or ceint son crâne chauve.

- Salut à toi Ô Nikos, fils bien-aimé du Grand Romanus dont je fus le précepteur. Je suis Amonku prêtre-mage exilé de l'ancien empire égyptien. Tu es aussi beau et fort que le prétendent les légendes qui te précèdent. Sois le bienvenu en ces lieux dont tu es désormais le souverain. Pontifie le tas d'os.

- Ben… merci à toi prêtre-mage. Serais-tu le délégué du comité de réception ? Que je bredouille, très impressionné par autant de dignité.

- Non point, Ô Nikos. Je suis le Grand Intendant de tes domaines et suis à moi seul le représentant de tout ton peuple qui te vénère depuis la nouvelle de ton arrivée. Veux-tu à présent me suivre afin de délasser tes membres harassés par ton long voyage ?

- Ben, ce n'est pas de refus Amonku parce que la mer était agitée et que mon navire bien que très rapide n'est pas des plus confortable. Même en cabine première classe, ça secoue dur. Pas vrai Penix ? Suis-je obligé d'admettre.

Nous suivons donc le vénérable vieillard qui nous conduit dans une salle fastueuse qui prétend être seulement le vestibule de mes appartements. Des éphèbes nus baignent mon corps et celui de Penix dans des bassins odorants. Brisés de fatigue, nous laissons des mains expertes masser notre anatomie jusqu'en ses endroits les plus intimes. Il en va de même pour mes robustes compagnons de voyage. Mes gardes du corps Belligéroff et Russiov, qui bandent comme de jeunes dromadaires, me lancent des regards énamourés auquel je réponds par un petit sourire encourageant.

Ragaillardis, nous prenons place sur de moelleuses litières placées sur l'estrade d'une terrasse qui domine les jardins du palais. À l'horizon, s'étend une chaîne de montagnes ruisselantes de la pourpre d'un soleil couchant.

Surgissent aux sons des flûtes et des tambourins des danseuses voilées de noir dont n'apparaissent que les yeux de gazelles et les mains souples et blanches. Elles sont bientôt rejointes par des danseurs seulement vêtus d'un pagne qui ne suffit pas à dissimuler leur grande virilité. Sous leur peau huilée roulent des muscles longs et nerveux. De nombreuses érections saillent sous les toges de mes compagnons… et de la mienne. La nuit prochaine sera probablement émaillée de nombreux et virils cris gutturaux.

Des mets d'un grand raffinement nous sont offerts sur des plateaux damasquinés. Je suis enfin chez moi.

Me surplombant de toute sa hauteur, Amonku, les bras croisés, contemple le spectacle d'un œil sévère. Alors que je déguste des langues de grives confites dans du miel d'acacia, il m'interpelle :

- Ô Nikos, tu ne dois pas, tel Hannibal, céder aux délices de Capoue car de rudes épreuves t'attendent.

- Quoi ça encore ? Que je m'étrangle en me redressant brusquement sur ma litière.

- J'ai interrogé des dieux qui te sont inconnus mais qui m'ont révélé qu'il te faudra encore surmonter beaucoup d'obstacles avant de connaître le bonheur. La Reine-Sorcière Doânatârâ-Boukâ VII, apprenant ton arrivée imminente a installé son camp à la lisière de la palmeraie. Elle sollicite une entrevue avec toi.

- Qui est cette reine-sorcière ? Que je questionne en mâchouillant un croupion de rossignol mariné dans du jus d'aloès sucré.

La Reine-Sorcière Doânatârâ-Boukâ VII est la souveraine incontestée des déserts et des montagnes qui s'étendent du royaume de Koush jusqu'à la grande mer au bord de laquelle nous sommes. Elle est riche et puissante et l'an dernier, ses armées ont exterminés deux légions romaines en les entraînant dans les sables du grand Sahara de l'Est. Elle est l'ennemie jurée de l'empereur Cyrillus. Tu auras besoin de sa protection si tu veux connaître des jours paisibles.

- C'est pas possible ça !!! À peine que je débarque que les emmerdes commencent !!! Par les dieux, quand aurais-je donc la paix !!! Que dois-je faire, Amonku ? Que je rouscaille.

- Tu dois recevoir la reine, Nikos. Elle te laisse le temps de t'installer et celui de préparer sa réception. Elle viendra te visiter dans un mois jour pour jour, tu devras alors faire preuve de diplomatie mais je serai à tes côtés pour te conseiller. Me baratine le mage osseux.

Je réfléchis un instant. Il est vrai que malgré ma colossale richesse, je suis vulnérable car je suis encore dans l'empire de l'empereur Cyrillus. Il me faut préserver mes arrières si je ne veux pas retomber entre ses griffes. Alors je réponds :

- Tu as raison, Amonku, je recevrai la reine comme elle le souhaite et j'entendrai ses paroles. Prépare dès à présent sa réception. Tu me diras la politique que je dois suivre.

- Je constate avec bonheur que tu es un sage malgré ta jeunesse, Nikos. Tu recevras donc la reine Doânatârâ avec tous les honneurs qui lui sont dus. Je ferai en sorte que tu sois pleinement satisfait. Maintenant, je te laisse goûter un repos bien mérité dans ta merveilleuse oasis. Dit le mage avant de se retirer en s'appuyant sur son long bâton surmonté du symbole d'Amon-Rê.

Il est vrai que l'oasis est merveilleuse avec ses bassins et ses fontaines ombrés de grands arbousiers. À la lisière du désert sans fin, elle est comme un défi de la vie heureuse. Cette quiétude ne me fait pas oublier que j'ai encore un devoir à remplir.

Penix et moi, simplement vêtus d'une tunique courte, nous allons sur la plage déserte. Je serre contre ma poitrine l'urne funéraire de Romanus et je m'avance dans les flots ourlés d'écume. Je ne suis voué à aucun culte sauf à celui de l'impitoyable Niké, déesse de la Victoire. En épandant les cendres de mon bienfaiteur aimé dans les eaux de la mer, je constate que l'homme est bien peu de chose face à l'éternité. L'admirable Romanus appartient à présent au passé.

Mon cœur coupable se déchire une nouvelle fois et mes larmes silencieuses se mêlent à l'eau amère de l'océan. Penix m'enlace la taille et pose des baisers consolateurs sur ma nuque courbée. Il m'entraîne, tel un triton, dans les vagues tièdes. Son sexe dur s'insinue entre mes fesses comme quémandant ma rosette. Reconnaissant, je le laisse me pénétrer et je m'abandonne au désir sauvage de mon amant gaulois.

Dans un étrange mélange de nostalgie et de bonheur, Penix sonde profondément mes entrailles à la recherche de cet endroit vulnérable qui provoquera mon orgasme et quand j'éjacule dans l'eau, j'ai le sentiment absurde que mon sperme abondant se mêlera aux cendres éparses de Romanus. Seuls les dieux savent que pour une ultime fois j'ai fait acte d'amour avec Romanus.

Très vite, trop vite certainement, un mois se passe et je suis à présent debout sous le monumental péristyle de mon palais à attendre l'arrivée de mon invitée la reine Doânatârâ-Boukâ VII . Face à moi, s'élance la voie dallée qui mène au désert. Des myriades de tourterelles s'envolent brusquement, effarouchées par une musique acide qui peu à peu s'intensifie.

Apparaît tout d'abord un homme vêtu de blanc qui porte une cuirasse ciselée. Il chevauche fièrement un pur-sang gris richement harnaché qui semble danser sur les dalles de la voie. Dans la fente de son foulard chèche, les yeux du guerrier sont d'onyx noir et un court instant, je suis certain que son regard m'enveloppe et sonde mon âme.

Il s'agit d'Alf-Kôr, dit Le Vent bleu des Dunes, le commandant de la garde de la souveraine du Désert. M'annonce Amonku debout à mes côtés ainsi que mon amant gaulois. Il rajoute que l'homme serait probablement le favori de la Reine sorcière ainsi que le général en chef de sa première armée.

Plus de trois cents cavaliers le suivent, armés de lances et de longs glaives courbes. Ils encadrent de près un immense dromadaire blanc qui transporte avec majesté la Reine-Sorcière Doânatârâ-Boukâ VII. Entièrement recouverte d'un ample manteau noir surbrodé de fil d'or, la souveraine ne peut voir qu'à travers une fente ménagée dans l'étoffe précieuse. Le harnachement de sa monture suffirait à payer la rançon d'un roi.

À la suite de la souveraine, vient le long cortège des hauts dignitaires et des chefs de tribus suivi de la troupe des musiciens. L'air est empli du son des flûtes et des tambourins, accompagné des youyous et stridulations des chanteuses qui dansent en martelant le sol de leurs pieds nus tatoués de henné. La procession avance lentement dans un chatoiement de couleurs ravivées par l'éclat des bijoux.

Dominant cette foule bigarrée, la sombre et monolithique silhouette de la Reine-Sorcière Doânatârâ-Boukâ VII semble être une apparition irréelle des temps lointains.

Selon le prêtre-mage Amonku, la reine Doânatârâ aurait 187 ans mais resterait extraordinairement jeune et belle grâce à ses potions magiques. Elle serait, de plus, toujours vierge car elle cherche encore l'homme qui sera digne d'être le père de l'enfant héritier. Toujours selon Amonku, elle disposerait encore de bien plus d'un siècle pour choisir son mec.

Les propos du mage me laissent quelque peu sceptique jusqu'à ce que la reine descende de son gigantesque dromadaire blanc qui vient de se mettre en position baraquée dans un cliquetis de sequins d'or. Repoussant d'un geste impérieux l'aide obséquieuse des courtisans qui se précipitent, la souveraine descend de sa monture avec souplesse.

D'une démarche vive mais cependant majestueuse qui fait onduler les pans de son manteau somptueux, elle s'avance vers moi. Je ne vois d'elle que l'ambre de ses yeux et ses mains admirables. Comme par enchantement, Alf-Kôr est apparu à ses côtés pour lui offrir l'appui de son bras nu vigoureux, cerclé de bracelets d'or. Grand et svelte, c'est un homme magnifique. Son regard transperçant ne me quitte pas.

Après m'être brièvement incliné et avoir prononcé quelques paroles de bienvenue, je précède mes hôtes en pénétrant dans la villa, heureusement suffisamment vaste pour accueillir tout ce beau monde.

- Quelle plaisante fraîcheur règne en ces lieux. Me complimente la reine en écartant légèrement les bras pour que ses servantes la délivrent de son lourd manteau d'apparat.

Apparaît alors la plus belle femme que je n'ai jamais vue. Sa splendeur n'a pas d'égal. Sa robe de lin blanc, mode égyptienne, ne dissimule rien de son corps parfait. Un simple bandeau d'or ceint son front et une épaisse chevelure d'ébène coule sur ses épaules. Un pectoral rutilant de pierres précieuses orne sa poitrine haute et ferme. La perfection de son visage me semble surnaturelle.

- Ô Reine du Désert, votre beauté surpasse celle de Néfertari, l'épouse bien-aimée de Ramsès II. Que je me permets de lui dire.

Renversant gracieusement la tête, Doânatârâ émet un rire de gorge des plus plaisants en me répondant :

- Merci de ce compliment, hôte charmant, mais cela n'a rien d'étonnant car Néfertari est l'une de mes ancêtres. Mais vous-même, Nikos le gladiateur, vous êtes bien plus beau que les légendes ne le prétendent. Dit la reine en élevant ses fines mains vers ma poitrine pour la caresser après avoir écarté les plis de ma toge.

Le contact des mains de la reine sur ma peau nue me fait frémir et une grosse érection fait se redresser mon sexe. Mon érection n'échappe pas au mystérieux Alf-Kôr qui m'adresse un regard à travers la fente de son chèche. Regard que je devine accompagné d'un grand sourire moqueur. Il me tarde de voir le visage de cet homme qui me fait tant d'effet. Serais-je déçu ?

- Alf-Kôr, mon Commandant Général, de grâce faites cesser ce vacarme. On ne s'entend plus parler, ici ! Réclame la reine.

- Mais ma Reine, ils chantent vos louanges… S'étonne le grand guerrier d'une belle voix grave.

- Je sais, je sais. Mais cela fait plus de 180 ans qu'ils me rebattent les oreilles avec leurs louanges. J'ai bien fini par comprendre. Un peu de silence me fera le plus grand bien. S'agace Doânatârâ-Boukâ VII.

Il suffit que le chef des gardes lève sa grande main pour que cesse aussitôt le son obsédant des flûtes, des tambourins et des youyous stridulants. La souveraine pousse un long soupir de soulagement en s'allongeant, avec la souplesse d'un félin, sur la litière que je lui offre.

Les chefs de tribus et les dignitaires, quant à eux, s'assoient en tailleur sur les grands tapis. Rompu aux usages romains, seul Alf-Kôr s'installe sur une litière auprès de sa reine. Deux jeunes palefreniers viennent sitôt l'aider à délacer et ôter sa somptueuse cuirasse. Il dénoue ensuite son foulard chèche pour apparaitre à visage découvert. Eros me décoche alors sa flèche en plein cœur.

Il ne s'agit plus là de parler de beauté mais de bien pire encore. Si le noble tigre devait avoir un visage, il aurait le visage d'Alf-Kôr. Toutes les races que ses ancêtres ont mêlées s'expriment en lui de la plus glorieuse façon. Les oreilles sont petites, la mâchoire énergique et son encolure longue et puissante semble surgir d'un large torse musclé que laisse apparaître une tunique largement échancrée.

Penix le gaulois, allongé à mes côtés, observe avec beaucoup d'attention le bel animal qui s'empare d'une coupe pour boire à ma santé. Les plats se succèdent et l'alcool coule à flots. Les mélodieux accords d'une cithare bercent les esprits et les convives pincent les jolies fesses des jeunes échansons.

La reine et son commandant s'expriment dans un latin parfait et leur culture surclasse celle de la majorité des sénateurs romains, y compris ceux qui se prétendent philosophes. Entre deux gorgées d'un vin parfumé, Doânatârâ s'adresse à moi avec un regard soudainement devenu minéral.

- Je sais, Nikos, que vous fuyez la tyrannie de l'empereur Cyrillus et que vous avez besoin de ma protection. Je suis prête à vous l'accorder sous certaines conditions. Vous devrez tout d'abord me prêter allégeance et ensuite me payer tribut.

- Quelle sera la nature de ce tribut, reine du désert… de l'or peut-être ? Que je m'enquiers.

- Je n'ai que faire de votre or car j'en dispose à profusion. Alf-Kôr est mon ambassadeur, il vous expliquera ce soir quelles sont mes royales exigences mais pour le moment j'ai besoin d'une petite sieste car le repas fut excellent et les boissons abondantes. Merci à vous Nikos.

Sur ce, la reine se retire suivie de toute sa cour me laissant seul avec Penix qui grommelle :

- M'est avis que cette Doânatârâ est une fieffée garce. Elle va-t'en faire voir de toutes les couleurs, c'est sûr ! À ta place, je m'en méfierais.

J'adresse un sourire fataliste à mon amant gaulois en lui tendant une main qu'il saisit vigoureusement. Il se lève de sa litière pour venir m'enlacer. Sa crinière blonde sent bon les embruns. Depuis notre arrivée en Afrique, il passe le plus clair de son temps sur la plage, entouré de ses compagnons gaulois. Je sais qu'ils sont ses amants et qu'ils profitent de ses ardeurs bien davantage que moi mais je ne suis pas jaloux parce que les guerriers ne sont guère fidèles en amour sans pour qu'autant leur amitié soit indéfectible. Et puis, j'ai tant de problèmes à résoudre depuis que je suis installé dans cette oasis de rêve que je n'ai guère l'esprit à la gaudriole…

Penix pense toujours qu'il doit me protéger bien que je me croie invincible sous la protection de la déesse Niké. Mon pouvoir de l'amour absolu fait de moi presque l'égal d'un dieu. Cyrillus Imperator doit vivre dans les Enfers en ne pouvant obtenir de plaisir qu'avec moi. Moi qui suis, à présent, si loin de lui.

Penix et moi savons que nos corps sont alourdis par les excès du festin, alors nous allons nous étendre sagement côte à côte sur mon grand lit et nous nous endormons, après un petit câlin, dans une fraîcheur ombreuse. Sous les fenêtres de ma chambre le glougloutement des fontaines est apaisant. Mon bel amant blond serre toujours très fort ma main dans la sienne pendant son sommeil.

Je nage dans le grand bassin des thermes quand Alf-Kôr Le Vent bleu des Dunes se fait annoncer. Il est tête nue, simplement vêtu d'une ample tunique blanche qui découvre ses longs bras musclés. De fines tresses entrelacées de fils d'or font comme un casque sur son crâne. Sa démarche souple évoque celle d'un léopard. Il me salue en m'adressant un sourire éblouissant de blancheur.

- Pardonne-moi d'interrompre tes ablutions, Nikos le valeureux, mais je suis porteur d'un message de ma reine. Peux-tu m'entendre en privé ? Me demande-t-il courtoisement.

Quand je sors de l'eau pour aller à sa rencontre, il enveloppe mon corps nu d'un regard de prédateur. Sans gêne aucune, il scrute chaque détail de ma parfaite anatomie.

- Tes cicatrices guerrières sont la preuve irréfutable de ta vaillance, Nikos. Me complimente-t-il.

Me saisissant d'une étoffe dont je me ceins les reins, je le mène vers une salle de repos chichement éclairée par une petite lucarne. Je l'invite à s'asseoir sur l'un des lits et je m'assieds en face de lui.

- Dis-moi, Alf-Kôr, que me veut ta reine ?

- Elle te veut toi, Nikos, car elle t'a choisi pour être le père de son enfant. Ce sera le tribut que tu devras payer pour obtenir sa protection. Elle t'attend depuis plus d'un siècle et demi. Saches le bien.

- Ça c'est la meilleure ! N'a-t-elle pas d'autres hommes à sa disposition ? Ne serait-ce que toi, Alf-Kôr, qui est un superbe spécimen ?

La reine y a songé mais cela ne peut se faire car il y aurait un problème de consanguinité selon le mage Amonku, grand expert en généalogie. En effet, l'un de mes aïeux, un grand guerrier du royaume de Koush a jadis épousé une princesse descendante de Ptolémée de Maurétanie fils de Cléopatra Sélène II de Mauritanie, elle-même petite-fille de Cléopâtre VII Philopator épouse de Marc-Antoine Antonius. La reine Doânatârâ-Boukâ VII étant descendante du pharaon Ramsès II par les femmes, nous sommes donc cousins elle et moi.

- Mais à quel degré êtes-vous cousins ?

- Cela n'a aucune d'importance. Doânatârâ ne veut courir aucun risque, c'est pourquoi elle a porté son choix sur toi. Excellent choix selon Amonku. Alors, Nikos, acceptes-tu de féconder la Reine-Sorcière Doânatârâ-Boukâ VII ? Insiste Alf-Kôr.

- Écoute mon grand, tu diras à ta patronne que je ne suis pas le genre de mec à faire des bébés à la commande ! Tu lui diras aussi qu'elle aille chercher ailleurs parce que je joue toujours à guichet fermé. Il n'y a plus de place pour elle ! Que j'éructe en latin équivoque.

- Serais-tu impuissant, Nikos ?

- Je ne suis point impuissant mais au contraire d'une puissance taurine. À quatre pas d'ici je te le fais savoir ! Que je rugis en latin littéraire.

- Eh bien, c'est ce que nous allons voir !!! Me rétorque Alf-Kôr en arrachant sa tunique.

Il est nu sous la candys de lin et m'apparait dans toute la gloire de sa force et de sa beauté. Son corps est long et ses larges épaules bien détachées. Ses muscles forgés pour la chasse et la guerre roulent onctueusement sous une peau luisante aux reflets de cuivre brûlé. Son grand pénis en semi érection, semble impatient de prouver des prouesses dont il est certainement capable. À cette vision, je bande comme un Equus africanus.

Alf-Kôr s'avance vers moi d'une démarche dansante qui balance ses hanches étroites. Son sexe en s'érigeant, se plaque à son ventre plat et musculeux. Il est circoncis et un long filet de liqueur transparente coule de son gland.

Statufié, je ne peux que soupirer lorsqu'il s'agenouille entre mes jambes écartées. Il arrache l'étoffe qui dissimulait dérisoirement ma virilité et aspire d'une bouche goulue mon érection presque en totalité. Je me cabre en poussant un gémissement étouffé. Dans un geste dérisoire, je pose mes mains sur ses épaules, rondes et dures, pour tenter de le repousser mais autant vouloir repousser les attaques d'un lion affamé. Je décharge presque immédiatement en remplissant son gosier d'une énorme dose de foutre et j'ai la petite satisfaction de l'entendre s'étrangler, hoqueter et tousser.

- Je rapporterai à ma reine que tu es bien loin d'être impuissant, Nikos. Me balance le gai luron en se remettant debout.

Malgré la ponction qui m'a été infligée, je suis toujours ardent et je saisis par les hanches mon athlétique et si beau pompeur. Je reste assis et je louche sur son grand sexe en érection.

- À ton tour, Alf-Kôr, donne-moi ta liqueur. Rends-moi ce que tu m'as pris… avec les intérêts, bien évidemment !!!

- Avec plaisir, puissant Nikos, prends mon foutre ! Je vais te le donner sans compter. Me rétorque l'homme magnifique en se cambrant pour m'offrir sa queue turgescente.

Je le saisis alors par les couilles pour le tirer encore plus fort vers ma bouche que je veux remplir de sa masculinité provocante. Avec la même ardeur que j'employais pour combattre dans les arènes, je suce, je pompe, je malaxe et je dévore Alf-Kôr qui rugit parfois de douleur. À deux reprises, je lui fais cracher un sperme crémeux dont je me gave.

Tout autre que lui serait tombé sur les genoux après pareil traitement mais il rit tout simplement en me passant les doigts dans les cheveux. Il se penche vers ma bouche encore pleine de son foutre et me roule un patin merveilleux. Nous buvons ensemble sa virilité qui a un goût d'herbes sahariennes.

- Jamais je n'ai autant apprécié ma charge d'ambassadeur qu'aujourd'hui. Me confie-t-il en se redressant.

Tout en feignant de rester digne, je ne peux m'empêcher d'admirer les mouvements souples du grand fauve qui se rhabille. La lumière tamisée sculpte sa musculature et fait scintiller sa chevelure tressée d'or. Mon cœur bondit de joie quand il me dit :

- L'affaire est entendue, je dirais à ma reine que tu refuses de la féconder mais pour autant j'aimerais bien que tu viennes demain soir me rejoindre sous ma tente. Nous pourrons alors comparer nos performances. Je pense que nous passerons une nuit très agréable.

Je saute à pieds joints dans son piège et j'accepte son invitation avec empressement. Je suis tellement ravi que je ne prends pas garde à son petit sourire énigmatique.

Le lendemain soir, chevauchant un cheval fougueux élégamment harnaché, je me rends au camp de la reine Doânatârâ-Boukâ VII. Les tentes rivalisent de somptuosité sans pouvoir égaler celle de la souveraine qui est immense, toute brodée d'or et d'argent. Deux jeunes gardes m'attendent pour me conduire à la tente d'Alf-Kôr le Vent Bleu du Désert.

Torse nu, Alf-Kôr m'accueille avec grande civilité. Il me tend une coupe de jus de grenade que je bois d'un trait tellement j'avais soif.

En geste soyeux, de jeunes éphèbes simplement vêtus d'un délicat parfum, viennent dénuder nos corps qui s'impatientent. Je trique de plus en plus fort mais un étrange bourdonnement chuinte dans mes oreilles.

- Vous pouvez entrer ma reine, Nikos a tout bu ! Crie alors Alf-Kôr en se plaquant contre mon dos.

Je frémis au contact de son torse nu mais ma tête commence déjà à tourner quand je vois les pans de l'entrée s'écarter pour laisser passage à la reine accompagnée de ses courtisanes. Une grande cape recouvre ses épaules. Je suis maintenant persuadé qu'Alf-Kôr m'a fait boire une potion magique. Le traître caresse mes épaules en léchant mon cou. Je frissonne sous ses caresses.

- Ne t'inquiète pas Nikos aimé, je ne t'ai pas fait boire un poison mais simplement un philtre d'amour. Dans un instant tu seras aussi faible qu'un chaton et ma reine pourra disposer de toi à sa guise. Tente-t 'il de me rassurer en me mordillant l'oreille.

À partir de là, les choses se passent très vite. Me saisissant à bras-le-corps, il bascule en arrière en m'entraînant avec lui. Nous chutons sur un grand lit, lui sous moi. Il profite de cet instant de surprise pour m'enculer jusqu'à la garde. Tout est flou autour de moi et mes gestes sont devenus engourdis et malhabiles. Pourtant, cependant que je m'affaiblis, ma queue se gonfle et se raidit à son paroxysme alors que le long épais phallus d'Alf-Kôr se durcit toujours davantage en moi.

Les longues jambes de mon agresseur s'enroulent autour des miennes pour les maintenir écartées et ses bras emprisonnent mes bras. Privé de toute force par la potion magique, mon corps tout entier est fortement cambré, sexe dressé, offert à la reine qui laisse choir son manteau pour s'avancer totalement nue vers nous. Son corps est d'une beauté sans pareille.

Elle m'enfourche et s'empale sans cérémonie sur ma bite turgescente avec un cri bestial. Elle se déflore sur ma virilité exacerbée avec rage et son sang coule sur mon ventre. Chaque secousse qu'elle m'inflige fait davantage pénétrer dans mes tripes le rostre de mon vainqueur mais ce dernier, nullement gêné par le poids de nos deux corps, continue de me besogner à grands coups de reins. Sous mon dos je sens les muscles de son torse que l'effort fait prodigieusement saillir. Longuement perforé, je jouis enfin en feulant comme un lion vaincu tandis que le sperme brulant d'Alf-Kôr fuse en jets violents dans les tréfonds de mon ventre.

Le sphinx lui-même ne peut rugir son plaisir avec autant d'ampleur que la Reine-Sorcière Doânatârâ-Boukâ VII tandis que je la remplis abondamment de toute ma sève d'homme. Et ceci jusqu'à la dernière goutte. Il m'est impossible de compter les douloureux orgasmes qui me nouent interminablement le ventre.

Je dois perdre conscience car quand j'ouvre les yeux, je suis seul avec Alf-Kôr qui est penché au-dessus de moi. Moi, Nikos l'invincible, sorti vainqueur d'innombrables combats, je suis à présent aussi faible qu'un agneau de lait, à l'entière merci de mon violeur.

- Toi et ta putain de reine, vous m'avez piégé, drogué et violé pour me prendre mon foutre ! Vous m'avez traité comme un morceau de barbaque ! Vous me le payerez cher !!! Dis-je en latin populaire à mon athlétique dominateur qui me sourit gentiment.

- Pardonne-moi, Nikos, mais je devais le faire. Les ordres de ma reine sont irrévocables. Cela m'a permis de prendre mon pied comme jamais je ne l'ai pris. Tu as vraiment un cul digne des dieux, Nikos le gladiateur. Me répond l'insolent dans un latin non moins populaire.

- Attends que je sorte des vapes et je vais te casser la gueule bien comme il faut, espèce de salaud !!! Que je rétorque en le foudroyant du regard.

Ma menace ne semble guère l'émouvoir et il pose ses lèvres sur les miennes pour me réclamer un baiser que je lui accorde en soupirant. Sa langue dure, si douce, se noue à ma langue soumise. Je suis épuisé et il le sait. Il pourrait facilement, s'il le voulait, abuser de moi une nouvelle fois mais il a pitié.

- Les élixirs de la Reine-Sorcière Doânatârâ sont très puissants, Nikos. Celui que tu as bu fait jaillir le jus des hommes irrémédiablement et en totalité, parfois jusqu'au sang. La plupart des mecs n'y survivent pas car tout le sang de leurs muscles paralysés afflue dans leurs organes génitaux. Pourtant, chaque nuit de pleine lune, je dois boire ce philtre afin que Doânatârâ puisse se nourrir de mon sperme jusqu'au matin. Me révèle le splendide guerrier nu.

La confidence d'Alf-Kôr me stupéfie. Comment un homme, aussi vigoureux soit-il, peut-il subir une telle épreuve 13 fois dans l'année ? Le regard interrogateur autant qu'admiratif que je porte sur lui le fait sourire. Il continue :

- Je n'ai aucun mérite à cela parce que tous les hommes de ma lignée ont de grosses couilles et une santé de fer. J'ai pris la succession de mon père qui fut longtemps Grand Nourricier de la reine. Très peu savent qu'en plus de ses potions, Doânatârâ a besoin de manger le sperme de certains hommes pour conserver sa jeunesse et sa beauté et il est connu que mon foutre a la vertu de guérir de la vieillesse. C'est héréditaire.

- Mais elle est vierge cette salope… enfin elle l'était jusqu'à cette nuit ! Que je m'étonne.

- Certes elle était vierge mais rien ne lui interdisait de sucer des bites et de se faire enculer. Me répond candidement Alf-Kôr.

Au loin, dans les jardins, s'élève une languissante mélopée qui s'enroule dans le silence. Tendrement le jeune homme m'enlace et pose ma tête sur son épaule. Je m'endors.

Sur un banc de marbre dans l'ombre d'un cèdre, je suis assis, renfrogné, et je rumine mon humiliation de la nuit dernière quand une main légère se pose sur mon épaule.

- On boude ? M'interroge la douce voix de la reine Doânatârâ.

Je ne prends pas la peine de lui répondre et je détourne la tête quand la reine s'assied auprès de moi. En ces lieux, l'hospitalité est sacrée. Elle est mon invitée et je dois donc me comporter avec civilité. Mais il y a tout de même des limites et cette garce les a largement outrepassées. Alf-Kôr l'accompagne. Il est debout en face de moi. Il cherche mon regard mais je m'obstine à regarder ailleurs. Des gazelles apprivoisées gambadent à quelque distance de nous et une brise marine balance les palmes.

- Je conçois votre colère, hôte charmant mais à présent vous êtes sous ma protection est nul n'osera venir vous importuner. Pas même l'empereur Cyrillus.

- Je suis bien aise de l'apprendre reine Doânatârâ mais vous m'avez traité sans aucun égard et il m'est très difficile de l'accepter. Que je grommelle.

- Cessez de bouder, beau Nikos. Je reconnais avoir un peu abusé de votre hospitalité mais il était impératif que vous me fécondiez. Les Oracles en avaient décidé ainsi. Selon le prêtre-mage Amonku, je porte à présent dans mon ventre notre fils Kâmour qui portera le nom de Kel-Âmour 1er quand il me succédera. N'êtes-vous pas heureux d'apprendre que vous allez être bientôt père d'un futur roi ?

- Ça me fait une belle jambe, ne croyez-vous pas ? Comment allez-vous expliquer à votre royal rejeton qu'il est le fruit d'un viol sordide ? C'est bien la première fois que l'on entendra dire qu'une nana a violé un mec pour obtenir un moutard ! Que je rage.

- Détrompez-vous Nikos, certaines de mes ancêtres ont dû utiliser cette méthode pour obtenir satisfaction. Tous les hommes choisis ne sont pas toujours d'accord pour donner leur semence. C'est pour cela que nous avons mis au point des philtres très efficaces. De plus, n'avez-vous pas apprécié la prestation du puissant Alf-Kôr ?

Je me sens rougir jusqu'à la racine des cheveux. C'est vrai que cet enfoiré d'Alf-Kôr m'a fait connaître un plaisir gigantesque en me défonçant le cul comme un sauvage. Mais en tant que mâle alpha, je ne puis admettre cela. Je veux prendre ma revanche. La reine du désert semble dans d'excellentes dispositions à mon égard et il y a comme de l'amour dans ses yeux quand elle me dit :

- Que puis-je faire pour que vous me pardonniez cette petite incartade ? Je puis vous offrir tout ce que vous souhaitez le plus. Que désirez-vous ?

- Lui !!! Que je réponds en désignant Alf-Kôr.

Je lève les yeux pour les planter dans le regard du commandant des gardes. Il porte de nouveau son foulard chèche qui ne laisse apparaître que ses grands yeux noirs qui cillent un bref instant. Je ne peux pas lire l'expression de son visage mais il croise ses bras musclés sur sa poitrine et se redresse dans un mouvement que j'interprète comme une attitude de défi. Doânatârâ a un petit rire roucoulant et me répond :

- Vous me demandez beaucoup, Nikos, car Alf-Kôr m'est indispensable. Cependant je n'ai qu'une parole. Alf-Kôr sera à vous durant une année entière à la seule condition que vous me le rendiez toutes les nuits de pleine lune. J'ai besoin de son sperme aux vertus magiques. Le reste du temps, vous en disposerez à votre convenance.

- Quand pourrai-je disposer de votre homme ? Que je questionne, impatient.

C'est Alf-Kôr le Vent Bleu du Désert lui-même qui me répond :

- Je me présenterai à toi ce soir, Nikos. Laisse-moi disposer de la journée pour que je puisse désigner mon remplaçant et lui donner mes instructions. Je veux que la sécurité de ma reine soit bien assurée pendant mon absence. Accorde-moi la faveur de planter ma tente à proximité de ta demeure parce que je ne suis pas heureux de vivre entre des murs. Selon la décision de ma reine bien-aimée, je serai à toi pendant un an et me soumettrai docilement à ta volonté. Tu as ma parole de guerrier.

Ma bonne humeur revenue, je remercie et salue courtoisement la souveraine qui s'éloigne dans un bruissement d'étoffes soyeuses. Elle semble illusoirement fragile, surplombée par la haute silhouette de son favori-commandant-général. Les dignitaires, restés discrètement à proximité, leur emboîtent le pas.

Dans la soirée de ce jour-là, des serviteurs vinrent installer une tente somptueuse auprès de ma villa. Quand ce fut fini, Alf-Kôr arriva sur son superbe pur-sang qui piaffait des quatre fers. Alf-Kôr n'était vêtu que d'une courte tunique ceinturée à la taille qui révélait ses bras et ses jambes nus cerclés d'anneaux d'or. À peine avait-il mis pied-à-terre que je lui ordonnais de me suivre dans mes appartements.

Ce serait malhonnête que de ne pas avouer que j'ai été très méchant avec Alf-Kôr les premiers temps. Je ne me lassais pas (souvent aidé de Penix) de lui infliger de voluptueux tourments qui l'épuisaient. Sans une plainte, il subissait ma vindicte de mâle bafoué. Durant plus d'une semaine, je me suis acharné à le fustiger de douleur pour amoindrir son plaisir. J'aurais sans doute voulu que mon membre soit un pieu pour le tuer. Sans me vanter, moi, Nikos le gladiateur, je crois être l'un des précurseurs du SM. Cependant je savais obscurément que j'aimais cet homme chaque jour davantage. Qu'il était beau, courageux et indulgent mon Alf-Kôr.

Ô Alf-Kôr, pourquoi existes-tu et pourquoi es-tu venu ? Toi qui seras l'amour de ma vie et mon désespoir sans rémission. Mais je ne le sais pas encore car je suis dans le présent de l'instant. Présent, si fragile passerelle entre le passé certain et l'avenir incertain.

Dans le ciel, le Soleil est glorieux. Sur les jardins, bourdonne un grand silence et la chaleur afflige les hommes, les bêtes et les plantes. Je me glisse sous la tente d'Alf-Kôr qui dort, nu, ruisselant de sueur, sur sa couche en cuir d'antilope. Il me semble tout à la fois si fort et si vulnérable que mon cœur est soudainement étreint d'un amour ineffable.

Il ouvre les yeux quand je m'assieds auprès de lui. Sans aucun geste, il me regarde mais quand je pose ma main sur sa poitrine, il est parcouru d'un frémissement qui fait saillir ses muscles longs.

- Pardonne-moi, Alf-Kôr, je me suis comporté comme un imbécile avec toi. Je regrette de t'avoir fait souffrir la sorte si longtemps. Que je murmure piteusement.

- Ne regrette rien, Nikos parce que j'ai pris beaucoup de plaisir à souffrir pour toi. J'aurais égorgé tout autre qui m'aurait fait subir ce que tu m'as fait subir mais avec toi, c'était étrangement voluptueux. Peut-être m'aimes-tu, Nikos, mais moi je sais que je t'aime. Cela, dès que je t'ai vu.

- Moi aussi je t'aime, Alf-Kôr, trop peut-être, c'est pourquoi une moitié de moi-même veut te détruire et que l'autre moitié veut te chérir. Je deviens fou quand je te tiens dans mes bras. Je ne parviens pas à admettre que je puisse autant aimer un homme. Encore une fois, pardonne-moi.

- Il y a des hommes qui ne savent exprimer leur amour autrement que par la violence, je le sais depuis mon enfance. C'est pourquoi je ne t'en voudrais jamais, Nikos, et que je serais toujours prêt à m'offrir à toi, même quand tu souhaiteras me faire souffrir pour atteindre ton plaisir. Me répond Alf-Kôr en souriant.

Les paroles d'Alf-Kôr me bouleversent et moi, Nikos le gladiateur, qui ai mis tant d'hommes à mort, je sanglote d'amertume, la tête posée sur la poitrine de mon amant que je n'ai pas su respecter.

Un orage jupitérien s'est abattu sur l'oasis. Les lourdes tentures des fenêtres volent, soulevées par un vent furieux. Le fracas du tonnerre fait trembler les colonnes du palais. M'écrasant délicieusement de tout son poids, Alf-Kôr fait glisser son grand pénis entre mes fesses.

- Veux-tu que je t'enseigne la tendresse, Nikos ? Murmure-t-il à mon oreille.

Je ne réponds pas mais je ferme les yeux tandis qu'il me pénètre. Puis vient cet instant que bien peu souvent les dieux accordent. Instant ou deux êtres ne font plus qu'un. Instant de communion entre deux corps enchantés d'amour. Instant où la chair autant que l'esprit se mêlent étroitement. Instant que je ne connaîtrai plus jamais car les dieux n'aiment guère que les hommes connaissent le bonheur trop longtemps. Ils ont tant besoin des prières sacrificielles et de l'obéissance des hommes malheureux et ignorants.

Empli de mon amant, je ne pourrais pas, même si je le voulais, ne pas lui appartenir. En cet instant de félicité, je suis autant à lui qu'il est à moi. Je voudrais pour l'éternité rester dans ses bras et quand nous jouissons simultanément, je nais à la vie une nouvelle fois.

Moi qui n'ai jamais connu la peur, j'ai peur soudain. J'ai peur de le perdre. Je veux le garder tout à moi pour toujours. Ô Niké, entends ma prière.

Je vis des temps heureux. Le jour, nous chevauchons, Alf-Kôr et moi, à travers mes vastes domaines et la nuit nos corps s'étreignent, toujours à la recherche du meilleur de l'amour. Doânatârâ-Boukâ VII est repartie dans l'un de ses palais lointains mais fidèle à notre accord, j'accompagne mon amant pour le sacrifice de chaque nuit de pleine lune. Il nous faut de longs jours à dos de dromadaire pour la rejoindre. À la demande d'Alf-Kôr, j'assiste à la cérémonie pendant laquelle il donne son sperme à boire à la reine. Le rituel est toujours le même, il boit tout d'abord l'élixir dans une coupe d'or puis se couche, nu, sur le lit monumental de Doânatârâ pour qu'elle puisse se nourrir de lui toute la nuit.

Quand je ramène Alf-Kôr à l'oasis, il tient à peine debout et je veille sur son sommeil pendant deux jours pour qu'il récupère. Il va sans dire que ces voyages fatigants empiètent beaucoup sur notre emploi du temps… puis arrive le malheur qui fait basculer ma vie.

Pour avoir bu, lors d'une de nos promenades, l'eau croupie d'un oued, Alf-Kôr fut pris d'une forte fièvre maligne qui dévora ses forces en l'espace de quelques jours et quand s'annonça la pleine lune, il était dans un état pitoyable.

Refusant que je le soutienne, Alf-Kôr, émacié, les yeux caves et grelottant de fièvre se tient debout devant la reine Doânatârâ qui le scrute attentivement. Elle est visiblement contrariée et peu prédisposée à la pitié. Elle a convoqué son mage Thôr-Dû qui se trouve à son côté, drapé dans une cape noire brodée de croissants de lune.

- Que vous arrive-t-il Alf-Kôr, vous me semblez très affaibli ? Vous auriez dû davantage veiller sur votre santé. Ne savez-vous pas que votre force virile m'est indispensable ? Serez-vous capable, cette nuit, de me donner votre substance comme à l'accoutumée ?

- Oui ma reine, je vous donnerai mon sperme comme à l'accoutumée et cela en abondance. Il me suffira de boire votre élixir. Répond Alf-Kôr, vacillant.

- Mais vous allez le tuer avec votre potion à la con !!! Vous ne voyez pas dans quel état il est ??? Que je m'insurge en braillant.

Véhément et menaçant, je me suis interposé entre mon amant et la reine qui recule d'un pas. Quatre gardes se précipitent pour m'immobiliser mais je lutte de toutes mes forces et je les envoie valdinguer à travers la chambre royale. Cependant je suis rapidement cerné par des soldats qui pointent leurs lances vers moi.

- Il y a peut-être une solution. Intervient le mage Thôr-Dû.

- Quelle solution ??? Glapit Doânatârâ.

- J'ai lu dans de savants grimoires que jadis notre ami Nikos le gladiateur disposait de grands pouvoirs que lui avait accordés sa protectrice la déesse Niké. Son sperme avait le pouvoir de guérir et dispose encore du pouvoir de l'amour absolu. L'énorme potentiel de ce jeune homme me fait penser qu'il suffirait de peu de chose pour qu'il devienne un excellent fournisseur de sperme magique pour Votre Majesté.

- Et de quelle manière ? S'intéresse soudainement la reine.

- Pour que son sperme recouvre toutes ses vertus antérieures et s'améliore encore bien davantage, il lui suffira de gober un œuf de sphinx. J'en ai d'ailleurs découvert un dans une grotte des monts Atlas. Il est tout frais de la semaine.

- Qu'il en soit ainsi, déclare la reine, Nikos devra gober l'œuf magique et remplacera Alf-Kôr cette nuit. Je refuse de me priver, ne serait-ce qu'une seule fois, de mes séances de rajeunissement !!! Allez quérir cet œuf diligemment, je m'impatiente déjà !!!

En grande cérémonie, les orants du temple du dieu Aton-Sû apportent l'œuf de sphinx devant la reine. Blanc et moucheté de mauve, il fait trois fois la taille d'un œuf d'autruche. Tout en psalmodiant une étrange incantation, le mage perce l'œuf à sa base à l'aide d'un poignard et me le tend. J'aurais préféré qu'on me l'offre sous forme d'omelette mais Thôr-Dû m'explique qu'il est indispensable que la substance de l'œuf soit ingérée vivante.

Sous le regard ému et reconnaissant d'Alf-Kôr, je m'efforce donc de gober l'œuf de sphinx sans trop faire la grimace. Le plasma visqueux coule longuement dans ma gorge comme un reptile soyeux et je suis au bord de la nausée quand, dans un suprême effort, je parviens à vider la grosse coquille. La peau du ventre tendue comme un tambour, je me mets à roter avec fracas, ce qui n'émeut guère la noble assistance qui s'extasie cependant à l'apparition d'une fabuleuse érection qui relève très haut ma toge. Le mage Thôr-Dû est ravi et les yeux de la reine goulue brillent comme des étoiles.

Il n'est pas nécessaire de me faire boire l'élixir d'amour car je déborde déjà. Sur ordre de la reine, de robustes matrones arrachent mes vêtements et me catapultent sur le lit royal. D'un bond de panthère, Doânatârâ me rejoint pour entamer son festin. Elle est plus affamée que jamais mais la force nouvelle qui déferle dans mon corps me permet de la satisfaire bien au-delà de ses espérances.

Quant au petit matin, je me retrouve réduit à l'état d'une chose molle, on apporte un miroir à la reine qui clame bruyamment sa joie en constatant la disparition des pattes d'oie qui griffaient légèrement ses tempes. C'est la preuve irréfutable des vertus rajeunissantes de mon foutre !

Mais le mage Thôr-Dû est un perfectionniste, il veut vérifier si mon sperme a bien récupéré tous ses pouvoirs d'antan, notamment celui de la guérison. Il invite donc Alf-Kôr à boire à ma fontaine. C'est en poussant un râle d'agonisant que je donne mes ultimes gouttes de jus à mon amant qui se relève totalement guéri de sa fièvre maligne. À présent rayonnant de santé, Alf-Kôr me couvre de baisers et de câlins tandis que je sombre dans un profond sommeil comateux qui durera deux jours pleins.

Éblouissante de jeunesse, la reine me nomme Grand Fournisseur Royal. Titre prestigieux qui me donne la préséance sur le premier ministre et les princes de la cour. Désormais je serais annoncé à la cour sous les titres de : Son Excellence Nikos Romanus Bourus Fricus dit Le Gladiateur. Prince Consort Aimé de Sa Majesté la Reine-Sorcière Doânatârâ-Boukâ VII. Grand Fournisseur Royal. Devant moi les petits se prosternent et les grands s'inclinent.

Mais comme je suis d'une nature extrêmement modeste, il m'arrive même parfois de dispenser mon entourage de ce protocole pesant…

C'est ainsi que je sauve mon beau compagnon d'une mort quasi certaine. Je ne le chéris que davantage et le submerge de tendresse, à ce point que c'est lui qui me demande bientôt de le rudoyer un peu plus fréquemment. Ne sommes-nous pas des guerriers et la souffrance n'est-elle pas l'une de nos assidues compagnes ?

Je le fouette donc gaillardement une fois par semaine sans aucun ménagement car nous disposons d'onguents magiques qui font disparaître ses plaies vives en l'espace de quelques heures.

Je suis cependant contrarié de constater que tout un chacun sait que mon foutre a recouvré toutes les vertus dont la déesse Niké l'avait privé. Dorénavant, tous savent qu'il est capable non seulement de guérir et d'infliger l'amour absolu mais aussi de redonner la jeunesse comme celui d'Alf-Kôr. Ma légende grandit autant que mon inquiétude. Je souhaiterais tant que l'on me laissât enfin un peu tranquille car comme le dira, bien plus tard, un sage : « Pour vivre heureux, vivons cachés. ».

Sous le prétexte de ne pas avoir de vergetures à cause de sa grossesse, la reine a décidé que moi aussi, les nuits de pleine lune, je devais lui donner mon sperme en compagnie d'Alf-Kôr. Inutile de dire qu'avec cette double ration, Doânatârâ-Boukâ VII pète le feu. Malgré son ventre de plus en plus rond, elle gambade comme un cabri après avoir réduit ses deux fournisseurs de foutre à l'état de chiffons.

Mais cela n'est pas bien grave parce qu'après quelques jours de convalescence, nous pouvons, Alf-Kôr et moi, nous consacrer de nouveau à notre amour dévorant.

Très souvent, de bon matin, Alf-Kôr et moi, nous allons sur la plage à marée basse. Nus sur nos fougueuses montures, nous crions notre joie de vivre en galopant follement dans le vent empli de senteurs marines. Le pur-sang d'Alf-Kôr est plus rapide que le mien et malgré tous mes efforts de bon cavalier, je ne parviens jamais à le rattraper. Poursuivant son grand rire moqueur, j'admire son dos musclé tandis qu'il me distance. Dans cette course, souvent mon cœur se serre parce que je pense alors qu'un jour il m'échappera et qu'il s'éloignera de moi pour toujours dans un triple galop dont l'écho résonnera sans cesse dans ma tête.

Les lunes se succèdent et le ventre de la Reine-Sorcière s'arrondit prodigieusement. Certains astrologues de la cour prédisent que le terme de la grossesse royale aura lieu quand la lune se lèvera à la verticale du Mont Rouge et d'autres affirment que l'événement se produira lorsque le soleil se couchera derrière la montagne Bleue. En réalité, personne n'est capable de dire combien de lunes dure la gestation d'une jeune femme de 187 ans.

À vrai dire, cela est le cadet de mes soucis parce que sincèrement, je ne pense pas avoir la fibre paternelle très développée. J'ai fait mon job qui était d'engrosser une femme presque bicentenaire. Dès lors je prends des vacances. Vacances n'est pas le terme approprié parce qu'Alf-Kôr et moi devons continuer de fournir notre sperme rajeunissant à Doânatârâ qui est devenue très vorace. Si cela continue à cette cadence, elle va bientôt nous pomper la moelle des os.

De retour à l'oasis, je festoie ce soir-là avec Alf-Kôr, Penix et mes gens lorsque se fait annoncer le grand chambellan, porteur d'un message de la reine Doânatârâ-Boukâ VII.

Encore tout poussiéreux des péripéties de son long voyage, le noble vieillard chenu entre dans la salle de banquet en clopinant. Il est au bord de l'épuisement mais ses yeux brillent comme des charbons ardents.

- Ô Nikos le Valeureux, j'ai le grand honneur de t'annoncer que la reine Doânatârâ-Boukâ a mis au monde deux superbes enfants.

- Deux ??? Que je m'exclame en m'étranglant avec une bouchée de cuisse de tourterelle marinée dans du jus de grenade puis cuite à feu doux dans de la pâte de sésame parfumée de graines de cumin.

- Oui Excellence, une fille et un garçon. Ce qui donne raison à nos deux Grands mages. En effet, Amonku annonçait l'arrivée d'un garçon alors que Thôr-Dû prédisait la naissance d'une fille. Ils ne cessaient de se disputer à ce sujet en se traitant de tous les noms. À ce point que la reine a dû les exiler pour obtenir un peu de tranquillité. Amonku m'accompagne d'ailleurs. Il viendra dans un instant car pour le moment il veille sur l'enfant.

- Quel enfant ??? Que je glapis en avalant mon cure-dent.

- Ton fils, Grand Nikos. La reine te donne le garçon avec charge pour toi de l'élever et d'en faire un grand prince guerrier. Saches que la dynastie des Tulô-Râpâ est une dynastie matriarcale qui donne la préséance et la légitimité aux femmes. C'est donc ta fille Doânatârâ-Pâlâ qui sera la prochaine souveraine. Ton fils Kel-Âmour dit Kâmour ne sera que prince royal. Ce qui n'est pas mal, vu les pouvoirs dont il disposera.

- Qu'est-ce que c'est encore que cette histoire tordue ? J'ai du mal à croire que dans ces bleds ce sont les femmes qui portent la culotte ! Dis-moi, Chambellan, où est le chiard ? Que je grommelle.

- Le voici ! M'annonce avec emphase le vieillard chevrotant.

Entre alors le prêtre-mage Amonku, toujours aussi décharné, suivi de trois robustes femmes dont l'une porte avec révérence un bébé enveloppé de soie précieuse. Alf-Kôr a déjà bondi et se penche avec tendresse sur la petite chose rosâtre et vagissante.

- Qu'il est mignon ! Gazouille-t-il.

Décidément mon bel amant ne cessera pas de m'étonner. Voilà qu'il se découvre la fibre paternelle ! Il vérifie immédiatement si les trois nourrices ont les mamelles bien pleines de lait et leur donne des instructions pédiatriques sévères. Par exemple, elles devront veiller à changer régulièrement les langes du petit prince afin que ses petites fesses potelées demeurent toujours bien sèches. Ne faudrait pas plaisanter avec l'hygiène !

Je termine mon repas après avoir jeté un coup d'œil sur mon rejeton qui me ressemble étrangement.

- Retourne auprès de ta reine, chambellan, et dis-lui que je la remercie grandement pour son royal présent. Je m'emploierai à faire de notre fils un grand guerrier. Dis-je en mâchonnant d'excellentes figues confites fourrées de pistaches.

Alf-Kôr veille sur mon fils avec amour. Il le promène dans les jardins en le berçant, blotti sur sa large poitrine. Ce qu'il y a d'étonnant c'est que Kâmour qui passe son temps à nous casser les oreilles avec ses vagissements criards de bébé colérique, redevient calme et s'endort paisiblement dans les bras musclés de son parrain. Je me découvre un peu jaloux et je persifle :

- Ma parole, on dirait que tu es son père. Faut dire que la nuit où je l'ai conçu, tu m'enculais si profond qu'il est bien possible que ton foutre soit passé par ma queue.

- Ne sois pas si amer, Nikos. J'aime ton fils parce qu'il est la continuité de toi. Il sera grand, beau et fort et plus tard tu seras très fier de lui. J'espère alors que je serai encore à vos côtés.

- Pourquoi ne le serais-tu pas, Alf-Kôr ? Que je l'interroge, soudain saisis d'angoisse.

- Bah, je dis cela parce que je fais souvent un rêve étrange dans lequel je suis étouffé et submergé par une tempête de sable. Me répond-il en détournant les yeux.

Les jours heureux passent vite et je songe avec tristesse que dans trois lunes Alf-Kôr devra retourner auprès de sa reine, me laissant seul dans mon oasis enchanteresse. Je ne peux me résoudre à cela.

À la pleine lune suivante, je me présente devant la reine Doânatârâ, accompagné d'Alf-Kôr qui porte le petit prince Kâmour dans ses bras. Autant mon fils me ressemble, autant la princesse Doânatârâ-Pâlâ est le véritable portrait de sa mère. L'un et l'autre seront de belles personnes. La reine est très satisfaite. Elle a recouvré sa silhouette de déesse et me semble encore plus jeune qu'avant.

À ma grande surprise, c'est Alf-Kôr qui demande en premier à la reine :

- Ô Ma Reine, je dois bientôt reprendre mes fonctions officielles auprès de toi mais accorde-moi la faveur de pouvoir rendre fréquemment visite à mon ami Nikos et à son fils Kâmour dont je suis le parrain.

Doânatârâ ne semble pas surprise par la requête de son prince général. Elle nous regarde avec un petit sourire malicieux et répond :

- Toi et Nikos m'avez donné entière satisfaction et il n'est pas dans mes projets de vous séparer puisque vous vous aimez si fortement. Cependant, Alf-Kôr, tu es mon général et tu le resteras. Tu pourras cependant revoir souvent Nikos et notre royal fils Kâmour car je te nomme également gouverneur du Sahara de l'Ouest. Bien évidemment, vous devrez, tous les deux, continuer de me donner votre jus d'homme à chaque pleine lune. Cela te convient-t 'il, Alf-Kôr ?

C'est ainsi que je peux avoir le bonheur de revoir très souvent mon amant dans les années suivantes. À chacun de ses retours, Kâmour est fou de joie et moi toujours plus amoureux de mon fabuleux amant. Dans les jardins, sa tente est toujours prête à le recevoir et je veille à ce qu'elle soit parfaitement entretenue et parfumée de senteurs rares.

Mon fils Kâmour a maintenant trois ans mais grâce aux potions magiques de sa mère la Reine sorcière, il a la taille et le comportement d'un garçon de six ans. Il est grand et costaud et il suit Alf-Kôr comme son ombre. Ce dernier lui a offert un poney qu'il chevauche fièrement.

Mais le grand bonheur du prince Kâmour est de monter en croupe derrière Alf-Kôr qu'il agrippe fermement par la taille pour qu'il l'emporte dans un grand galop furieux. Il est inutile alors de vouloir rattraper les deux cavaliers qui déboulent sur la plage dans un concert de cris et de rires joyeux. Lorsque l'enfant disparaît, je sais que je vais le retrouver, en compagnie de son parrain, sous un jujubier en train de se gaver de fruits.

Dans tous les recoins du palais, les deux complices s'adonnent à d'interminables et bruyantes parties de cache-cache avant de s'exercer au lancer de couteau sur les portes en bois précieux. J'ai souvent le sentiment d'avoir deux enfants à charge et les sévères précepteurs de mon royal fiston s'épuisent à lui courir derrière afin de lui inculquer quelques rudiments de grammaire et de mathématiques. Je gronde Alf-Kôr en lui reprochant de trop gâter Kâmour et surtout de le dissiper. Mon amant me répond en riant qu'il sera toujours temps pour l'enfant de devenir un impitoyable prince guerrier comme le souhaite sa tendre mère, la Reine-Sorcière Doânatârâ-Boukâ. Que répondre à cela ? Sinon sourire.

Chaque jour de sa présence j'aime davantage Vent Bleu des Dunes et la nuit je découvre son corps de plus en plus jeune et beau grâce aux vertus de mon sperme que je lui accorde généreusement. La réciproque est vraie et à présent, grâce au foutre d'Alf-Kôr je n'ai plus une seule ride sur mon visage. Je me sens fort, je me sens invincible. Je suis fou de croire cela.

Consacré tout à mon amour pour l'athlétique jeune homme, j'ignore la jalousie de Penix. Jalousie que ce dernier dissimule fort bien sous d'aimables sourires. Ne dispose-t-il pas de ses amants gaulois qui l'entourent sans cesse ? Dans les orgies barbares auxquelles il s'adonne, je ne dois guère lui manquer. Parfois cependant, il nous rejoint dans la chambre qui surplombe les jardins endormis.

Je prends alors un immense plaisir pervers à lui livrer Alf-Kôr pour qu'il le défonce sauvagement. L'énorme sexe du gaulois est aussi courbe et dur qu'une corne de buffle qui sait mettre grand désordre dans les tripes des hommes. L'ardeur avec laquelle Penix s'enfonce dans le cul de son rival me porte au paroxysme de l'excitation.

Sans laisser à Alf-Kôr le temps de reprendre son souffle, je m'enfonce, à mon tour, dans son fourreau lubrifié par le foutre du gaulois et ainsi, toute la nuit, Penix et moi nous nous relayons pour épuiser le Vent Bleu du Désert de plaisir et de douleur. Il s'agit là bien davantage d'un viol que d'une baise mais l'homme est endurant et jamais ne demande grâce.

Quand au petit matin, Penix se retire et que je m'endors auprès de mon amant épuisé, je n'ai aucun remord. Alf-Kôr ne m'a-t-il pas dit, un jour, que je pouvais disposer de lui à ma convenance ?

Bien sûr, il sait prendre sa petite revanche tôt ou tard. C'est de bonne guerre.

Ce matin, en surgissant sur la plage, à la poursuite d'un Alf-Kôr moqueur, je découvre un funeste spectacle. Nous immobilisons nos chevaux pour échanger un regard inquiet. L'horizon de l'Océan est couvert de voiles. Une immense flotte de guerre fait cap vers nos côtes. Parmi les navires de tête, je distingue une imposante trirème à la voilure noire. Elle déchire les flots de son rostre menaçant et au sommet de son mat flotte l'étendard impérial surmonté de la louve romaine.

Nul doute n'est possible, Cyrillus Caesar Imperator a découvert mon refuge africain.

Romain

alain.romain@orange.fr

Suite de l'histoire

TOP AUTEUR 2020 ROMAIN

TEXTE IMPLIQUANT DES MINEURS,
UN ENFANT OU ADO (-18ANS)
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