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Agriculteur

Saison 7 | Chapitre 11 | Ça va, ça vient !

A rouler sur le lit, m’emmêlant bras et jambes aux siens, j’ai retrouvé toute ma vigueur et mon souffle est court.

Lecourt s’en aperçoit. Il est à califourchon sur moi, en appui sur son coude et, de l’autre main, il caresse ma queue, légèrement. Il claque de la langue et hausse un sourcil. Je plonge les yeux dans les siens et toute la joie complice de nos galipettes nous illumine. Je contracte mes abdos pour lui déposer un rapide baiser puis :

- « Ne bouge pas, Lecourt ! Pas d’un poil, je te l’interdis formellement. »

Je m’extrais en rampant de ma position et me redresse à genoux à ses côtés : il est en appui sur les siens et son coude gauche, son bras droit tendu étaye son équilibre : la position du chien d’arrêt ! J’ai son dos droit étiré devant moi comme une table sur laquelle je peux lisser sa peau des deux mains. Ma gauche court à l’épaule, glisse et caresse son torse par en dessous ; son téton durcit quand mes doigts s’en saisissent avec une application minutieuse et calculée.

Ma droite moule sa fesse, le renflement à l’arrière de sa cuisse, remonte en dérapant vers l’intérieur. Du bout des doigts, je parcours la peau fripée de ses couilles puis son sillon laineux. J’y reviens prudemment, explorant la broussaille alors que, de la pointe de la langue, je dessine sur son flanc, en touches humides. Sa respiration se précipite, il ferme les yeux, tend le dos et souffle :

- « bouffe-moi le cul »

- « Non »

Il pouffe et reprend :

– « s’il te plait, Julien ! »

Mais je faufile ma tête sous son ventre et je lui lape la bite puis je l’aspire avec gloutonnerie pour la téter, qu’elle fonde dans ma bouche avec ce gout qui n’est qu’à elle, que je recueille pour venir le partager avec lui.

« Juste un petit kiss / un petit kiss qui se glisse / ça ne me laisse pas de glace / … ça va, ça vient, ça te prend là comme ça / ça fait des choses, des choses blues et roses … »

Ensuite, je fais juste « Mmm Mmm » … Comprenne qui pourra ! Et soudain, il m’a attrapé par la nuque et tiré à lui pour reprendre le baiser que j’avais interrompu le temps de cette chansonnette. Il m’écrase sous lui pour tenter d’interrompre mes déhanchements à plat dos sur le lit, mais je me dégage, lui file entre les doigts et je reprends, ondulant, bras levés : « Il me dit des choses, et il me fait des choses / Et j'ose et j'aime ça, / Ça va ça vient, ça te prend là comme ça / Ça fait des choses, des choses blues et roses / Ça passe par le haut par le bas / Ça fait du bien partout hou »

Bien sûr, il s’abat sur moi, finit par me bloquer de tout son poids, bras et jambes, et il me bâillonne … M’en fiche puisque j’ai sa langue nouée à la mienne et nos peaux imprimées l’une sur l’autre. Longues respirations, froissements pileux et souple glissement de serpents.

Il se laisse aller, je le renverse et monte à califourchon, fantaisie du clown au cirque. Ma bite brûlante bat à son oreille, mon petit oiseau, posé sur son épaule, lui murmure son désir, le poisse de sa liqueur. Petit à petit, je retrouve la légèreté dans nos ébats, notre joie partagée de comparses qui s’autorisent en confiance, échangent et partagent. On s’embrasse, on se lèche, on s’explore, peau, poils, odeurs, frissons, humeurs mêlés.

Par une habile feinte, il s’écroule en m’entrainant avec lui, lui sous moi et moi sur lui, mes bras prisonniers sous son poids. Ses pieds crochètent mes mollets, ma bite s’encastre dans sa raie, il ondule de la croupe pour qu’elle trouve sa place. Je lui mordille le deltoïde, puis le lèche. Comme il desserre sa prise, je glisse vers le bas, entre ses jambes, mes mains enserrent ses fesses que j’embrasse, frottant mon visage dans sa toison, dardant la langue.

Quand il se cambre, mes deux mains écartent ses globes et ma langue s’écrase, grasse, lourde, trempée sur son étoile qui frémit. Son torse s’abat sur le lit dans un grand soupir et il enfouit sa tête dans ses bras, offrant son cul dans un abandon sans pudeur. Qu’il m’est précieux alors, d’ainsi s’en remettre ouvertement à moi chargé de lui dispenser les caresses en retour jusqu’à nos jouissances.

Ma main voltige entre nous pour nous enduire symétriquement de ce gel lubrifiant souverain et, lentement, progressivement, il m’avale autant que je m’enfonce en lui. Il ventile profondément et je l’attends, qu’il se détende, s’ajuste. D’un coup, il se détend comme un ressort et se redresse, cul rejeté, assis sur ma queue. Il lance son bras vers l’arrière, attrape ma tête pour un rapide bec renversé. Puis il affermit la prise de sa main dans mes cheveux, cambre sèchement ses fesses et m’attire virilement à / et en lui. Suant, suffocant, impérieux. Il est l’ogre qui m’aspire et me dévore. Mais sa voix traduit pourtant une sourde exigence :

- « diable de Julien Bonnet, je t’ai offert une place, une maison pour y vivre… Putain, dis-moi … tu vas rester, oui ou non ? »

Je détache facilement un à un ses doigts dans mes cheveux, je me retire en l’entourant de mes bras et il bascule sans résister à ma légère pression tandis que je l’allonge sur le flanc, tourné vers l’avant. Je me glisse tout contre lui et guide ma bite d’une main. Elle retrouve son nid et je le fourre à nouveau, lui dans un gémissement vibrant, moi dans le rond frétillement de l’animal qui reprend sa place dans son abri protecteur et s’y gite.

Je suis comme un fruit talé, bleui, fraichement roué de coups par la vie, pourtant j’ai la confiance chevillée au fond de moi, le cœur gonflé par le sentiment de la justesse de mes choix et par la joie, la secrète fierté dont m’a empli sa question.

- « André Lecourt, je leur ai dit … solennellement : je reste aux Chênaies ! C’est publié, annoncé, à nous de concrétiser maintenant … mais là, MAINTENANT, ne sens-tu pas combien je m’y suis déjà installé ? »

Je l’ai senti céder, se relâcher, permettant ce léger mouvement en lui, comme une invite. La canaille lubrique se réveille en moi, le « ça va, ça vient » qui me fait rouler discrètement des hanches à quoi il s’accorde instantanément. Pour le moment, c’est moi qui guide notre paire de danseurs, indiquant de subtiles variations de pas, de rythme à quoi il répond par de légers changements d’appui ou de posture. Les bras enlacent, les jambes s’enroulent, se décalent, les corps s’emmêlent.

Deux cuillers emboitées se frottent lentement l’une à l’autre et se laissent doucement gagner par l’excitation. Je glisse sur lui, j’ondule, me soulève puis l’écrase de mon poids ou l’effleure mon poil, en vagues qui roulent ou clapotent. Il s’ajuste comme le sable, basculant, fuyant, se creusant ou faisant le dos rond, il cherche comment profiter de la houle, ouvert au flux, retenant le reflux, opportuniste et calculateur. Il me serre, desserre, avale, retient. Putain, il dévore ma queue, vorace comme un orque et je sens que rien ne pourra résister à ce vampire, en tous cas, pas Julien Bonnet, pas aujourd’hui, ou pas longtemps … Là où il soupirait, c’est moi qui résiste, me contracte, m’arcboute … en vain ! Un trait me transperce les reins et je le fourre désespérément, aussi loin que je peux alors qu’il m’encourage :

- « viens Julien ! »

Et il est là, il m’encadre, me soutient quand, secoué de spasmes électriques, je l’envahis de mon foutre qu’il absorbe, aspire. Je retombe anéanti, vidé, sur le dos, membres en croix et déjà, il s’est retourné, l’air sauvage. Il saisit mon menton et m’embrasse, puis me mordille un téton et, la tête posée sur mon nombril, engloutit ma queue voracement. Sa paluche rêche étire mes couilles, les presse, son doigt glisse dans ma raie. Il s’efface puis revient, humide. La pression sur ma rondelle, tout à l’heure contractée et qui, là, cède d’un coup. Un éclair derrière mes paupières ! Il a touché juste, d’un trait ; j’en crie, je fonds aussitôt.

Il est penché sur moi, à genoux, ses yeux retiennent les miens, il a relevé mes cuisses et les a fixées d’une main. De l’autre, il me masse l’œillet et guide son pieu. Son regard est sauvage : oui, encule-moi à mon tour, Lecourt ; là ! Je te sens entrer en moi, m’ouvrir lentement, je la reconnais cette queue familière qui me lime souplement, je veux l’accueillir, la traire, me repaitre de son jus après t’avoir gavé du mien. Je te vois plisser les yeux, te concentrer. Je lance mes deux bras, mes doigts en pince, serrés sur tes tétons. Aussitôt, tu aspires une grande goulée, envoie ton bassin vers l’avant. Je m’efforce de te garder au profond malgré tes soubresauts, en t’encerclant de mes jambes.

Tu es resté droit, sans paraitre céder un seul instant à cette brève absence qui suit nos jouissances … Digne ! Tes yeux ont retrouvé leur éclat, ton sourire s’est entrouvert, en coin : Lecourt dans sa retenue, un peu mystérieux, un air qui intrigue et laisse à penser. Je ris :

- « tu ne parviendras pas à me troubler, Lecourt ! Rien de tel qu’un bon coup de « ça va, ça vient » pour me remettre les idées bien en place et là, c’est fait ! » et je fredonne « Ça va ça vient, ça te prend là comme ça / Ça fait des choses, des choses blues et roses … »

Mais un discret chuintement me ramène à des considérations plus prosaïques.

– « à la toilette, Lecourt ! »

Quand il passe devant moi, je l’arrête d’une main sur l’épaule, je dessine de mon index sur cette peau fine, griffée de fins poils plaqués :

- « ça va aussi pour toi ? »

Il n’a rien dit, son visage n’a pas varié d’une ride, il a juste posé le baume de ses yeux sur moi, quelques secondes, avant de saisir mon poignet pour m’entraîner dans la salle d’eau.

Je crois que je ne suis pas près d’en avoir fini avec lui.


"La vérité est personnelle. Prenez garde : tous ne sont pas dignes de la confidence".
René Char, Rougeur des Matinaux (in Les Matinaux, 1950)

« Ça va, ça vient » de Liane Foly, Philippe Viennet, Alain Manoukian 1988
Pour connaitre la suite des paroles
Pour l’écouter.

Amical72

amical072@gmail.com

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