Premier épisode
2 | Laisser courir les intérêts
Le récit de Julien
Après que nous ayons baisé, Mehdi se blottit, joue et je l'entortille dans le drap avec moi, à nous rouler des patins d'affamés. Gagné par le retour du désir, j'imprime mon bassin contre lui.
- "Je crois que je vais te garder pour une deuxième séance, joli garçon."
Il a ouvert des yeux graves.
- "Dispose de moi comme tu voudras et autant que tu voudras tant que tu restes gentil comme ça, s'il te plaît."
- " Mais tu as aimé ce qu'on a fait?"
- "J'aime être exactement tout ce qu'on attend de moi et plus encore, tenter de deviner les désirs de l'autre pour les devancer, quels qu'ils soient ... mon plaisir est de faire plaisir ... tant qu'on n'abuse pas de moi."
- "Et là ?"
Il esquive en éclairant à nouveau son visage d'un sourire éclatant.
- "Tu l'as bien formé, ton jeunôt, tu lui as donné le goût! Ce goût de revenez-y, sans le moindre remords, sans cette impression mortifère de se salir, ce répulsif qui conduit à se mépriser. Non! Juste le plaisir, la fierté de donner du plaisir et d'en jouir.
Mais dis-moi, tu le prends sans capote, lui ?"
- " Nous sommes assurés de nos sérologies, tous les deux. Cependant je lui ai appris comment faire du préservatif qu'on enfile sur la bite de son partenaire un élément stimulant le jeu érotique, comme avec toi tout à l'heure! J'aime quand tu me prépares avec tes mains, ta bouche pour, ensuite, m'envelopper avec soin et gourmandise avant de te donner."
Je sais que je viens probablement d'éluder un questionnement qu'il n'a pas osé formuler ouvertement mais j'ai privilégié la sécurité de la prévention, car même s'il m'est TRÈS appétissant, je garde la priorité de ne jamais déroger à la règle de conduite qui garantit ma tranquillité. Il rit.
- "Au moins ainsi, es-tu certain de mon consentement!"
Je l'ai bloqué contre le lavabo et lui administre délicatement une toilette de chat. Le repli délicat de son hélix est juste à portée de mes lèvres et je le happe.
- "J'aime grignoter un petit beurre en commençant par les oreilles."
- "Un petit beur-breton demi-sel!"
Il sourit dans le miroir quand ma main caresse sa hampe circoncise avec une attention qui traduit ma curiosité.
- "Outre ses gènes, mon prénom et son patronyme, mon père m'a aussi légué cette tradition mais quand ma mère a découvert qu'il avait une autre famille au bled, elle l'a mis à la porte et je ne me souviens guère de lui."
Je l'examine quelques instant en silence et je le vois presqu'inquiet, dans l'attente de mon jugement quand, d'un coup, je me penche, le saisis sous les cuisses, le soulève. Il se raccroche à mes épaules et je le ramène fissa* dans la chambre, le lance sur le lit, le rattrape par une cheville, le tire à moi. Il a les jambes poilues, d'un poil dru et sombre que gomme la légère matité de sa peau, un fort squelette, des muscles secs de fondeur. Je le retourne sur le ventre d'une torsion et j'explore le tendre creux poplité, je le lèche, je le détrempe. Il bascule sur le côté.
D'une main, j'ouvre ses cuisses en ciseaux, maintiens celle du dessous avec mon buste en appui, parcours l'espace ainsi dévoilé de ma main libre qui ébouriffe, lisse, presse. Elle s'empare des couilles, les étire vers le bas et la jolie hampe s'incline et me vise. Je l'engloutis d'une vive détente du cou puis la suçote comme un sucre d'orge qu'on veut faire fondre.
Que je remonte son scrotum vers le haut et la voilà demi masquée alors que se révèle son trou du cul où j'écrase maintenant ma langue. Je salive, crache, titille de la pointe ou tartine d'un large balayage, ce joli sphincter palpite et m'attire. Irrésistiblement. Je le doigte lentement, avec précaution. Sans quitter des yeux le visage tendu de Mehdi qui mange sa lèvre inférieure, guettant le moment où je fais mouche, et cherchant le point précis pour pouvoir y revenir. Et le foudroyer.
- "Salaud!"
Il a ouvert des yeux implorants et je ris.
- "Je poursuis l'inventaire et j'ai trouvé un bouton. Alors je joue."
De nouveau, il s'est effondré dans un spasme et je me suis couché sur lui, l'écrasant de toute ma masse, pressant ma queue tendue et brûlante contre son flanc, pour qu'il n'ignore rien de ce qu'il m'inspire.
- "Un p'tit beur m'a proposé de l'adopter pour un week-end de sexe. Alors tape de la main sur le matelas si tu déclares forfait, si tu fais pas la maille, si tu te dégonfles, si c'était juste un clin d'oeil pour des fantômes virtuels sur les réseaux sociaux."
Il a rouvert un oeil, pour juger si c'est du lard ou du cochon, sa bouche ébauche un sourire qu'il réprime au profit d'une mine éplorée ... ou peut-être implorante. Le demi sourire revient.
Alors je recommence à le dévorer du nombril au téton puis de l'aisselle jusqu'au pavillon, a droite, à gauche, de l'un à l'autre, dans le désordre, entrecoupant de patins, de jets de salive suivis de longues lècheries, partout, comme un pantin qu'on roule, renverse, retourne, un nouveau jouet dont je dispose, que je découvre, que j'épuise de caresses.
Il repose à plat dos et je relève ses jambes, j'enroule son rein jusqu'à ce que ses genoux encadrent sa tête sur le matelas et il doit placer ses bras en croix pour se stabiliser. Ma main caresse sa fesse en alternance avec de petites claques sèches entre deux rapides coups de langue qui détrempent sa raie. Mon index luisant de salive vient caresser sa corolle, tapote, perce et s'enfonce en lui, tourne lentement, lime, reprend ...
Je l'entoure, le maintiens dans cet équilibre, retire mon doigt que je passe sous son nez, sur ses lèvres. Je lui bouffe encore le cul puis je suce mon doigt et le fiche, vivement.
La fois suivante, il l'a léché lui aussi, et également mon majeur. Je lui enfonce une phalange et revient quêter sa salive, j'y ajoute la mienne et il geint quand je les introduis.
- "Si tu as mal, j'arrête!"
Sa main s'est abattue sur la mienne pour les engager davantage en lui et je les fais riper l'un contre l'autre, en progressant pour venir effleurer son point P, jusqu'à cet éclair qui le sidère, cette détente soudaine de tous ses muscles qui se tétanisent, contractés, dans une expiration violente comme un cri.
Alors, je relache lentement toutes mes étreintes pour le laisser s'allonger, le souffle court. Il a joui et sa bite laisse encore échapper un long fil de liquide visqueux et translucide qui scintille tandis que je tapote un oreiller pour caler mon dos à son côté et le regarder reprendre ses esprits.
Il s'approche et je l'entoure de mon bras, l'attire à moi, le cajôle, le pique de petits baisers.
- " J'aime regarder mon partenaire avoir du plaisir!"
Il écarquille les yeux.
- "Mais toi ?"
Je ris en le regardant droit dans les yeux, content qu'il se soucie de ma jouissance. Je m'empare de ma queue encore dressée, je la secoue pour qu'elle claque sur mon ventre.
- " Moi, je suis patient, je sais que tu voudras rembourser ta dette."
Il a souri, est venu embrasser mes lèvres délicatement mais je n'ai pas cherché plus que ce qu'il m'offrait. C'est lui qui est revenu pour un baiser charnu, goulu. J'ai baladé ma main sur son dos, son rein, puis elle s'est fermement emparée de sa fesse, à poignée.
-" Mais là, j'ai soif. Laissons un peu courir les intérêts, comme à la banque, si tu veux bien."
Amical72
amical072@gmail.com
* Fissa : adverbe / argot : vite. Faire fissa : faire vite. Prononciation : [fisa]. Étymologie et Histoire : 1909 (Musette, Cagayous chauffeurs, p. 186). Emprunté à l'arabe fis-sāa « à l'instant, vite » (FEW t. 19, p. 48b), déjà courant parmi les soldats français en Afrique du Nord avant 1870, d'apr. Esn., composé de fi « dans », al article défini et sāa « heure, moment ». source Le dictionnaire la langue française. On est TOUS issus de métissages.
* Joe Cocker à Woodstock en 1969 What do I do when my love is away ? / Qu'est-ce que je fais quand mon amour est parti ? I get by with a little help from my friends / Je m'en sors avec un peu d'aide de mes amis
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