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11 | Ce que j’aime – Le récit de Joris
On dit que la nuit porte conseil ; or moi, ce matin-là, je me réveille déterminé : je veux tout ! A la fois réussir mes études pour décrocher un diplôme puis un emploi à la suite qui me permettra d’être autonome, libre et, également … de vivre comme je l’entends.
Je ferme les yeux, relève le menton et expire lentement pour expulser tout l’air de mes poumons avant d’inspirer à nouveau, gonfler mon ventre, écarter mes côtes, soulever mes épaules ; mon sang bouillonne et je frémis en me remémorant ses grosses pattes poilues sur moi, son appétit d’ogre qui se délecte d’avance de la chair fraîche offerte et se promet de faire bombance, son placard aux mille ressources mystérieuses, son égoïsme clairement revendiqué …
Les règles du jeu sont claires : lui veut profiter et moi, j’ai tant de choses à apprendre. Tout.
Mais à la première heure de l’après-midi, le temps commence à s’étirer comme un chewing-gum trop mâché ; je reste mollement assis ici à écouter un prof bavarder alors qu’ailleurs, tout proche, existe une possibilité de vertige. A la pause, je ferme ma sacoche et glisse à mon voisin.
- « J’ai trop mal au crâne, tu diras que je suis parti à l’infirmerie. »
Sitôt franchi le portail, j’ai des ailes. Je rejoins le centre ville en hâte ; dans la grande rue, là ! C’est un ancien grand magasin déchu, une salle immense, décrépite, avec des rideaux de vêtements qui pendouillent sur leurs cintres, des bacs pleins d’un fouillis d’étoffes bigarrées, des empilements de boites en carton, des gens qui se pressent, se bousculent, comme si l’affaire du siècle allait leur filer sous le nez, un brouhaha, une atmosphère empoussiérée et fébrile …
Mais j’aperçois une silhouette connue, de dos. Je me dirige alors calmement vers le secteur consacré aux hommes et je m’arrête devant un portant de sweats colorés. D’une main, je les écarte, en examine un soigneusement avant de faire glisser le crochet en grinçant sur le rail pour passer au suivant.
Un avant-bras se pose à cheval sur le support horizontal, bloquant le déplacement des cintres ; à son extrémité, une grosse main chargée d’or se balance mollement.
- « Vous cherchez un article ? Je peux vous aider ? »
Cette voix, lui ! Je le savais ! Je réprime mon sourire, éteint mon regard puis relève la tête.
- « Je suis passé l’autre jour, j’ai vu quelque chose ... d’épais et chaud. »
Les yeux sombres et durs me scrutent, hésitant comme en alerte, prêts à bondir.
- « Je peux regarder ce que j’ai en réserve. »
Je me compose un visage avec l’œil pétillant, le sourire angélique, l’enthousiasme de circonstance.
- « Volontiers et je repasse vous voir. »
Je le salue d’un coup de menton et fais demi-tour sur moi-même. En musardant un peu entre les rangs, je me dirige vers la sortie. Dans ma poitrine, c’est un concert de timbales.
Dans la rue voisine, je pousse la porte de la petite boutique d’une franche bourrade et aussitôt que retentit le timbre clair, le grand escogriffe sursaute, glisse de sa chaise et …
Mais déjà la silhouette massive s’encadre dans le couloir. D’un index pointé, il renvoie la grande perche à son portable puis il me regarde et s’efface, dos au mur pour m’ouvrir la voie. Son sourire, son regard qui flambe me font flageoler sur mes jambes mais j’avance crânement.
Son bras tendu m’a barré le chemin et son autre main est venue me pogner le cul que, d’une légère contraction musculaire, j’ai aussitôt renvoyé vers l’arrière, offert, à sa disposition. Sa main en louche m’a propulsé vers l’avant.
En refermant sur nous la porte de la réserve, il me retient, me tend une boite en carton.
- « Je n’ai pas encore cherché ton sweat, mais j’ai ça pour toi. Enfile et rejoins-moi sur le canapé. »
Mon premier jock, comme dans les pornos ! Rouge avec une large ceinture blanche et la marque en lettres rouges ! De joie, j’en fais claquer les élastiques sur mes cuisses. Quand j’approche, il saute sur ses pieds et je m’immobilise, bras en croix. Il tourne autour de moi en me matant, son œil impitoyable me découpe comme une volaille ; il se caresse le menton entre deux doigts, faisant crisser sa barbe et ce bruit résonne comme le grésillement d’une viande qu’on saisit sur le grill, sa bouche close sur un fin sourire doit retenir sa salive qui afflue à la perspective de me dévorer tout cru. Un fauve.
Dans mon dos, il approche sa bouche à mon oreille et j’entends sa respiration, son souffle effleure ma joue, sa main velue comme une araignée enveloppe mon flanc, court sur mon ventre – j’espère qu’il aime les grassouillets – remonte en soulevant mon pectoral. Puis, entre pouce et index, il étire mon mamelon. Je laisse échapper un souffle. Il rit, insiste …
- « Dis-moi ce que tu es VRAIMENT venu chercher, RÉFLÉCHIS BIEN car tu n’as droit qu’à un seul vœu. »
Ses doigts roulent mon téton et je vacille, les yeux clos. Ce que je veux ? Vraiment ? Facile !
- « Je suis venu pour que tu m’encules. »
Sans bouger d’aucune autre façon, il a rabattu ses deux mains sur mes grosses fesses qu’elles enveloppent.
- « C’est bien ce que je pensais, et, vois-tu, j’avais préparé la tenue appropriée. Mais dis-moi, depuis la dernière fois, quelqu’un d’autre t’a niqué ? »
Comme je secoue vigoureusement la tête en dénégation, il ajoute – et j’entends qu’il s’en réjouit-
- « Alors je peux encore le fourrer à cru, ce beau popotin de moukère. »
Il a repris sa ronde autour de moi en se déboutonnant et je guette l’apparition de ses fourrures, pliant ses vêtements qu’il pose à l’écart, pour les préserver de toute souillure qui le dénoncerait, terminant de profil, en baissant son boxer d’où jaillit, enfin ! sa queue dressée qu’il me laisse admirer comme une promesse en se campant, mains au dos.
D’un signe de tête, il m’enjoint de m’approcher du canapé et, quêtant du regard son approbation à chaque initiative, je m’y installe à genoux, prenant appui des deux bras sur le dossier.
Ses mains sont revenues englober mes fesses, les pétrissent, les écartent. D’un doigt, il étire les élastiques du jock, les repose, les ajuste sur leur plat, lustre ma peau. Il recule d’un pas.
- « Voilà cette belle pièce parfaitement ficelée, prête à être dégustée. »
Il revient au contact, écrase son bassin et sa bite chaude s’insère en long dans ma raie, sa fourrure s’aplatit sur ma peau glabre.
- « J’aime ta belle croupe rebondie ; les culs maigres m’ennuient, ils ont trop d’os. »
Il rit, fort, m’administre une tape sèche et part ouvrir le placard aux trésors. Il revient, le flacon de gel à la main et, sachant que je l’observe en coin, il s’en enduit copieusement la queue avec complaisance, puis il s’approche. D’une main sur ma nuque, il me bascule vers l’avant. Son doigt se pose derrière mes couilles, remonte lentement en suivant le fin bourrelet, masse mon anus à petites touches, puis y plonge résolument.
Malgré toute ma volonté, je n’ai pu totalement étouffer un cri de petit animal surpris, j’en ai presque honte. Il glousse et, dans mon fondement, la pulpe de son gros doigt revient s’écraser. Même en me mordant l’intérieur des joues, je ne peux me retenir de gémir.
- « Lâche toi, vas-y, exprime toi ! T’es un p’tit pédé ! Et nous, on aime qu’un p’tit pédé crie de plaisir pour nous montrer qu’on sait lui faire du bien. Je t’écoute. »
Et à la suite, son majeur se déchaîne, me suffocant. Il me creuse, me presse, recommence sans que j’aie le temps de reprendre mon souffle, puis me fourre à deux doigts, puis à trois, un peu brutalement parfois, alterne l’un et l’autre qui forent, vissent, s’écartent et je hoquette, sursaute, m’écroule, geignant sans plus de retenue provoquant son hilarité sonore, entrecoupée de ses encouragements ou de ses questions, si directes qu’elles me semblent énormes d’impudeur.
Puis brusquement, dans une manœuvre si rapide que je n’ai rien vu, il m’enfile. D’un seul élan et à fond.
J’étouffe.
Comme si ce barreau brûlant s’était dilaté jusqu’à envahir mes entrailles, repousser mes poumons et lançait ses ramifications jusque dans ma moelle épinière – alors que, soyons honnêtes, une bite, même un fantasme king size, n’a que des dimensions ... humaines, pas de quoi asphyxier …
Pourtant j’ai cru manquer d’air et mon cœur en bat encore la chamade. Il n’a pas bougé, me retenant simplement empalé sur son pieu par deux doigts à ma taille. Ce sont ces grosses pattes qui, les premières, me ramènent à la pleine conscience par leurs rudes caresses, quasi des frictions. Mais cette tension électrique persiste en moi, des centaines de filaments irriguent ma peau cramoisie qui devient comme incandescente.
Il m’imprime maintenant un balancement qui s’amplifie, je vais et viens tout le long de sa queue, source de cette chaleur qui irradie jusqu’à mes oreilles. Il me conduit d’une main et l’autre remonte sur mon flanc, deux doigts saisissent mon téton, l’étirent.
Soudain un net coup d’ongle paraît le trancher d’un trait glacé, une boule enfle dans mon ventre puis éclate en un sanglot qui me secoue tout entier, suivi de sursauts qui me tétanisent et entre lesquels tout semble s’éteindre.
Mais petit à petit, les choses reprennent leur place et je retrouve mon souffle, toujours solidement encadré par ses mains rassurantes.
- « Mais c’est qu’il serait affamé, ce gros cul … Et impatient. »
Il a recommencé à coulisser souplement en moi.
- « Putain, ce qu’il est bon, ton cul, profond et doux, du velours ... »
Ses glissements ont pris de l’amplitude, ses élans de la vigueur et … c’est sidérant, ça résonne, c’est chaud, puissant. Ce n’est pas l’explosion d’un instant auparavant, c’est une montée en tension, une mécanique qui tambourine avec régularité, une vibration qui s’intensifie, une chaleur qui me gagne, qui monte.
Il a lancé la machine à pleine puissance, m’attire et me percute, me renvoie vers l’avant pour me rappeler aussitôt à lui. Et je ne reste pas inerte à me laisser secouer sans participer, me repoussant sans cesse à sa rencontre pour me remplir, me gorger de sa queue. Nous ahanons de concert et, d’un coup, il se plante en moi, m’écrase de sa masse, me secoue de ses spasmes.
Puis il tombe à mon côté et me retourne.
- « Suce, lèche, ne perds rien surtout. »
Il s’étire en pacha, bras croisés derrière la tête et, tandis que je le suçote, le léchouille, mes doigts le grignotent, s’aventurent dans ses toisons, s’insinuent dans ses moiteurs. Il ronfle.
- « T’as une bonne nature, toi ! A peine dépucelé et déjà le cul te mène, hein ! »
Je me suis risqué à lécher un téton parmi ses poils et, d’un haussement d’épaule, dont il m’indique de suivre la ligne jusqu’à cette aisselle au toupet sombre et odorant où je me précipite. Il se tourne à demi ; de sa main libre, il presse la pompe et enduit ses doigts de gel qui vont rejoindre ma raie dans une caresse fraîche et souple. Puis ils s’attachent à masser en rond mon anus, le pressent, s’y introduisent à tour de rôle, le détendent, l’ouvrent en paire.
- « Je crois que je vais te servir une deuxième rasade à ma façon, va mouiller ma queue. »
Je l’aspire et m’applique à le pomper selon ce qui me semble être ses préférences mais, rapidement, il me bouscule au bas du canapé où il reste étendu, tout couvert de poils noirs et la bite dressée. J’exulte d’avance à l’idée de ce qui m’attend et que, pourtant, … j’ignore encore. L’excitation de l’inconnu ...
Il me fait pivoter, dos à lui entre ses jambes largement ouvertes, me soufflette une fesse.
- « Viens donc t’asseoir dessus tout seul et, surtout, prends bien le temps de la savourer. »
Je m’agite, lance des coups d’œil vers l’arrière, inquiet de l’enjeu, de mes capacités à l’avaler ainsi et à le satisfaire, presqu’une alarme de puceau mais il a repris sa posture de pacha et je dois me contorsionner, saisir sa queue et la présenter à mon anus brouillon et impatient, roulant des hanches pour la positionner jusqu’à trouver à nicher le gland qui s’introduit facilement. Le reste n’est que respiration, lente coulée et ahurissant envahissement qui me dilate, m’écartèle et me remplit. Merveilleusement.
Quand sa broussaille pubienne s’écrase sous mon coccyx, je me cambre en décollant mes talons, dans l’espoir de l’accueillir plus largement puis je prends appui sur ses cuisses pour amorcer un retrait. Ses deux mains tombent sur mes hanches pour me maintenir fermement empalé.
- « Tss, p’tit pédé ! Joue avec ton gros cul, apprends à le rouler souplement et serre ton conduit, masse moi la queue et profites-en pour te caresser dessus, remue du popotin comme une vraie salope, apprends et montre que tu aimes avoir ma bite bien plantée en toi, que c’est elle qui te fait jouir du fion. »
Un poète !
Il s’est redressé et, à chacun de mes roulements, mon dos vient se frotter sur sa fourrure, ses mains se sont emparées de mes tétons et les martyrisent délicieusement. Je gémis en chahutant souplement des hanches en tous sens, mes fesses pressent son pubis et la chaleur me gagne de partout, l’air se bloque dans mes poumons et je l’expulse dans une quinte qui, chaque fois, m’enfonce davantage sur son fer rouge, somptueuse brûlure qui m’arrache un gémissement. Je vibre et des étincelles éclatent sous mes paupières. J’en chancelle.
- « Mendie, maintenant, demande ce que tu attends de moi. Je t’écoute. »
A ce moment précis, je donnerais n’importe quoi pour qu’il me conduise à la jouissance au travers de la sienne, que ralentissent ces battements qui résonnent en tambour dans ma tête et bourdonnent à mes oreilles.
- « S’il te plaît, bourre-moi le cul ! Fort ! »
Il me renverse illico, retourné sur l’accoudoir qui bloque mon diaphragme, ouvre mes cuisses à l’équerre et m’enduit prestement de lubrifiant pour me doigter avec deux doigts qui dansent une gigue endiablée dans mon fondement. Il s’écrase lourdement sur moi et, bassin soulevé, guide sa queue puis, dans un grognement, il me porte l’estocade d’un seul coup de rein, aussitôt suivi d’un autre et encore ...
Je suis écrasé, perforé, soulevé, le souffle de chaque déflagration remonte en moi, me suffoque, mais je persévère : je lui tends ma croupe, lui offre mon fion, lui dédie mon cul. Je le veux, je vais l’avoir, je le sens se répandre en moi tandis qu’il rugit comme un mufle en répétant à l’envi «Tiens ! ... Prends ça ! … Salope ! ».
Il roule sur le dos, les membres en étoile et je n’ose bouger, pétrifié par cette avalanche de sensations vertigineuses, inouïes, si éblouissantes qu’elles me laissent incrédule. Déjà il me rappelle à mon devoir et je rampe pour lui téter la bite, maintenant flaccide comme une guimauve de foire. J’attache des pouvoirs quasi hallucinogènes aux merveilleuses effluves qui s’en dégagent.
Il tend le bras et, de l’index en crochet sous mon menton, me fait redresser. Son sourire s’épanouit, triomphal.
- « Regarde ! Tu en as souillé ton jock neuf ! Et sans avoir à te toucher, comme un vrai enculé qui jouit rien qu’à se faire pistonner. Maintenant, tu comprends ce qu’il te faut ? »
Oui, indéniablement !
Au cours de cette partie, j’avais éjaculé dans mon jock cache-sexe, et à plusieurs reprises. Je découvrais à cet instant l’évidence qui fonde toujours mon plaisir aujourd’hui : ce que j’aime, c’est me faire rudement, longuement, défoncer le cul.
En mode salope.
Amical72
amical072@gmail.com
* Une loufoquerie de Francis Blanche en 1955 « Ah les belles moustaches »
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