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11 | Jusqu’à ce qu’il explose – Le récit de Lecourt.
Le plaisir que nous avons partagé dans la grangette a abandonné Jérôme comme un noyé entre mes bras. Ce grand gaillard, avec ses belles épaules qui moussent d'un poil clair, les frisettes légères de ses cheveux contrastant avec sa barbe drue et fournie mais exposant sans filtre la fragilité de son instant d'absence, il me touche au plus profond. Cette innocence.
Je le veux.
Ce costaud dans la force de l'âge, -quel âge a-t-il d'ailleurs ? Peut-être trois ou quatre ans de moins que Julien, autrement dit : le bel âge ... ce qui me renvoie à mes propres années de solide vigueur qui ...
Je le contemple qui revient à lui.
-"T'es un fonceur, toi!"
Du bras dont j'ai entouré ses épaules, je le secoue comme on le fait d'un panier pour évaluer la réalité de ce qu'il contient. Il rit.
-"Tu confonds encore vitesse et précipitation, mais..."
Je ne peux retenir ma main qui ébouriffe ses cheveux frisés, fins et légers puis s'égare dans sa barbe drue ; jouer de ce contraste pileux est trop tentant.
-"Tu es un beau garçon, le sais-tu bien ? ..."
Ma remarque n'entraîne aucune réaction de sa part, il semble qu'il ne comprenne pas mes sous-entendus, pas encore. Alors, mon bras l'attire à moi et je plonge mon visage dans son cou, dans sa tièdeur, ses odeurs, je perçois les palpitations de son incertitude. La main qui explorait sa barbe vient se poser sur son poitrail, tâtonne, s'aventure ; mes doigts sautillent dans ses poils, effleurent son téton qui se dresse aussitôt.
De ma voix posée dans les basses profondes, j'accompagne mes agaceries de murmures qui se veulent autant d'encouragements ; puis mes doigts se referment, d'abord en pince délicate, ils étirent, roulent son mamelon, puis l'autre ; soudain l'ongle de mon pouce se fait tranchant ...
Il avale une profonde goulée d'air. Enfin, il réagit !
Je reviens plonger mes yeux dans les siens mais non, il hésite encore ! Suis-je si impressionnant ou est-ce la crainte de froisser Julien ? Sa retenue me fait sourire.
Ma main abandonne ce bouton érectile, s'envole, plane pour capter son regard, puis elle plonge en piqué et s'empare de sa queue. Sa franche érection est bien plus locace que lui alors je la secoue virilement comme pour attester devant nous deux l'évidence du désir qu'il manifeste ainsi.
Puis je la caresse de la pointe des doigts, délicatement, lentement, de haut en bas, sur toutes ses faces pour y répondre à ma façon.
-" Est-ce qu'à mon tour, je pourrais jouer avec ?"
Il sursaute ; son masque sidéré atteste que ma question le prend au dépourvu ou, peut-être, le désarçonne et croiser chez ce costaud cet air effarouché de biche aux abois me le rend encore plus désirable, j'ai des envies de soudard, de le bousculer, de le pousser dans ses ultimes retranchements pour le croquer. Alors je lui souffle à l'oreille.
-" J'ai très envie de voir comment tu t'en sers. Je peux?"
Sans attendre sa réponse, je me retourne, bascule et engloutis le délicieux sucre d'orge d'une seule bouchée, déployant activement mon savoir faire buccal, pour qu'il s'autorise à sortir de sa réserve et, à la tétanie qui le tend, l'arque, cuisses ouvertes, je le sens près de céder.
Alors, saisissant sa jolie bite comme un flambeau que je secoue, je la lèche, l'égratigne de ma barbe, la chatouille de ma langue avant de l'aspirer langoureusement en le gardant, lui, sous mon regard qui le presse de passer à l'action.
Plus explicite ! Mon autre main cueille ses couilles, les pétrit souplement, les masse, les roule puis mon majeur se glisse en dessous et le fourre dans une glissade.
Il a crié, s'est tendu en arc et j'ai ri, certain de ma victoire. Et je me suis haussé pour retomber en avalant religieusement son vit que je me suis ensuite appliqué à réjouir de savantes succions.
Trop expertes pour lui, peut-être. Il se redresse soudain sur ses coudes, respire court, sourcils froncés, oeil suppliant, déjà suffoquant. Alors je l'enjambe à quatre pattes, me résignant à devoir lui glisser à l'oreille le, cette fois, "trop" évident :
-" Si tu me rendais la monnaie ... ?"
Enfin ! Dans ses yeux, je vois s'effacer l'incrédulité et s'allumer une lueur égrillarde. Ouf! Je commençais à désespérer des enseignements de Julien.
Le voilà qui s'extirpe d'en-dessous de moi pour venir se camper derrière moi, moi qui suis resté à quatre pattes sans bouger, fermant les yeux, dans l'attente, l'espoir ... Ses mains se posent sur mon cul et le caressent, le lissent puis elles s'enhardissent, s'en saisissent, le pétrissent tandis qu'il y presse sa queue qui le marque de ses traces. Il me suffit de rouler légèrement des hanches pour orienter sa flèche et la sentir coulisser dans ma raie.
Là, je crois qu'il est lancé.
D'un coup, ses mains se sont refermées sur mes fesses, les ont écartelées et il a plongé dans l'ouverture pour me bouffer le cul. Son entrain ne me laisse aucun doute, il n'a plus besoin d'encouragement, c'est bien le garçon battant et intrépide que j'entrevoyais qui me dévore le fion avec une belle ardeur et non sans un certain savoir faire. Écartant les genoux et me cambrant, je m'y abandonne bien volontiers. J'aime comme sa langue charnue m'éperonne, vibre et lape tour à tour ; cédant aux vertiges de ses caresses, j'imagine avec impatience ce qui va suivre et l'anticipe en laissant échapper quelques gémissements.
Alors, quand son doigt me perce avec autant de précaution, ma main vient écraser la sienne et je réclame :
-" Mets du gel, s'il te plaît."
Il se hâte, tatonne, retrouve le tube que j'ai déposé un peu à l'écart par précaution, se positionne de trois-quarts et, barrant mon torse de son bras gauche en soutien, il m'enduit l'anus par de petites rotations. C'est moi qui recule sur son doigt dans une longue expiration satisfaite de cette intromission fluide qui m'ouvre l'appétit ; les quelques touchers dont il me gratifie ensuite ne font que l'attiser. Alors j'enroule une main autour de sa nuque, l'attire à moi et l'embrasse avec une lenteur soyeuse quand, de l'autre, je presse la sienne entre mes fesses puis je lui intime:
-" Capote-toi"
Les fesses en appui sur une botte, tout en me lubrifiant je le regarde dérouler le latex sur sa queue. Aussitôt qu'elle est enveloppée, ma main luisante de gel s'en empare pour l'enduire à son tour tandis que, basculant sur le dos, jambes ouvertes en V, je l'attire entre elles et je guide du bout des doigts l'objet de ma convoitise. Il pousse avec prudence mais, d'un coup, il me pénètre et je le sens progresser en moi, souverain. Je suffoque soudain, comme j'en rêvais.
Fort de ce premier soupir, je resserre mes abdos et relève mes épaules de la botte de paille. Bras tendus, la pince de mes doigts s'empare rudement de ses mamelons, mes mollets se referment sur sur le haut de ses reins pour le guider et j'adopte un air farouche, yeux perçants, mâchoire serrée, pour le mettre au défi.
Au défi de poursuivre, avec ardeur, l'encourageant en ajustant exactement mon conduit aux glissades de son sceptre magistral, rugissant sourdement pour réclamer, fronçant des sourcils pour supplier, avalant bruyamment de grandes goulées d'air comme autant d'aveux.
Et ça marche ! Il me lime à force de longs coups de reins calmes et mesurés, m'infligeant parfois de brutales accélérations qui me suffoquent ou des flèches d'un seul jet qui m'ébranlent avant de reprendre son rythme régulier.
D'un coup, un spasme me soulève, je gémis dans un hoquet qui me suspend.
Je me suis accroché à son cou, nos langues, comme lasses, se nouent paresseusement mais une vague venue de loin me renvoie à plat dos sur la paille, bouche grande ouverte cherchant un air qui, soudain me fait défaut, envahi par le plaisir tandis qu'il rugit, accélère ...
Jusqu'à ce qu'il explose dans un cri libérateur.
Amical72
amical072@gmail.com
En 1988, L'affaire Louis trio publie " succès de larmes"
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