Premier épisode
2| Retour de flammes
Stéphane m’attend à la sortie de l’aéroport. Il a tenu à venir m’accueillir même si, cette fois, je ne dormirai pas chez lui étant logé par les organisateurs du congrès. C’est une joie de le revoir. Il a été mon premier amour, il occupe logiquement une place spéciale. Nous embarquons dans le bus qui nous amène en quarante-cinq minutes au centre-ville où est situé mon hôtel, proche de la rue Sainte-Catherine. La météo est superbe et l’air pas trop humide. Il peut faire très lourd en été dans la capitale du Québec.
Je suis groggy par le voyage et le décalage horaire. Je dois éviter de me coucher maintenant pour me caler le plus rapidement possible à l’heure locale. Stéphane m’accompagne dans ma chambre dont l’ameublement moderne me plait. Elle est très spacieuse et le lit est gigantesque, de bon augure. Il me suggère d’aller boire un verre, de manger et ensuite d’écouter un concert gratuit d’un artiste québécois. Je réponds que je suis d’accord, mais que d’abord une douche s’impose. Il n’y voit bien évidemment pas d’objection et me propose, sur le ton de la rigolade, de me laver le dos.
Et là, je ne sais pas ce qui m’arrive, sans doute une conséquence directe de la fatigue, je lui rétorque qu’il est le bienvenu pour me nettoyer tout ce qu’il veut. Il me prend au mot et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il est complètement à poil. Je l’observe. Il est beau avec ses grands yeux verts, son visage carré tellement masculin, sa barbe de trois jours, ses cheveux poivre et sel, son sourire désarmant, son corps longiligne, ses pectoraux imberbes et ses abdominaux parfaitement dessinés par d’innombrables séances de fitness et ses tétons proéminents, si sensibles.
Je bande. Je me déshabille. Après tout, on se connaît par cœur. Il rit en voyant le résultat de sa mise à nu, pas peu fier qu’il me fasse encore de l’effet. Stimulé par mon érection, son sexe gonfle jusqu’à ce qu’il soit au garde à vous. Il est aussi impressionnant que le mien. Ils se ressemblent beaucoup. A tel point que quand on se branle mutuellement, on a l’étrange sensation de se masturber soi-même. Nous entrons dans la salle de bains qui est magnifique avec ses carrelages bleus, son immense miroir au cadre doré qui reflètent nos silhouettes dévêtues, son éclairage tamisé et sa confortable cabine de douche qui n’a aucune peine à nous héberger tous les deux.
Je ferme la porte. J’ouvre prudemment le robinet pour m’assurer que l’eau ne soit pas froide, ce dont j’ai horreur. Stéphane m’enlace tendrement. Il m’embrasse. Je ne suis pas sûr que nos agissements soient une excellente idée, je suis toutefois trop crevé pour réfléchir. Je ne résiste pas. Nous retrouvons, comme si c’était hier, l’intimité que nous avons eue pendant sept ans. Il saisit la bouteille qui contient le gel douche et en verse dans le creux de sa paume. Il me caresse avec ses mains douces aux doigts fins et interminables là où je suis particulièrement réceptif : les aisselles, à l’intérieur des bras et des cuisses, sans oublier mon sac rasé de près avec ses deux grosses billes qu’il malaxe avec fermeté, ce qui augmente l’afflux de sang dans ma verge qui ne m’a jamais paru aussi énorme et dure !
A mon tour, j’étale du savon liquide délicatement sur ses tétons. La réaction est immédiate, sa respiration s’accélère. Je passe à la vitesse supérieure en les lui pinçant. Il se met à haleter. J’enclenche la troisième en les mordillant de plus en plus fort avant de carrément les mordre. Il hurle de plaisir. Quand il atteint ce niveau de jouissance, il aime être plaqué contre un mur et sentir ma queue qui glisse en montant et en descendant dans sa raie. Il écarte alors les jambes, signe qu’il est prêt à ce que je le pénètre sauvagement, ce qui déclenche son éjaculation sans qu’il ait besoin de se toucher.
J’exécute ce scénario bien connu de nous. Je commence les va et vient entre ses fesses moussantes. Il remue son bassin de telle manière à suivre ma cadence. Il se positionne pour recevoir mon engin. Je le fais patienter un peu puis, sans prévenir, je force d‘un coup l’entrée de son cul. Il pousse un gémissement et ajoute un « oui » qui m’autorise à le défoncer. Je ne me gêne pas. Je le pilonne jusqu’à ce qu’il explose. Je n’en suis pas loin.
Je me retire juste à temps. Je n’ai pas envie de jouir dans ses entrailles, mais sur sa figure. Je m’astique aussitôt avec vigueur sous le regard de Stéphane qui s’est agenouillé face à moi, devinant mes intentions. Sa soumission décuple mon excitation. Je ne tarde pas à venir. La puissance de mes jets est telle qu’ils vont s’écraser non seulement sur son visage, mais également sur la paroi de la cabine où dégouline ma semence en quantité. J’ai la tête qui tourne légèrement après cette poussée d’adrénaline. C’est enivrant. Stéphane, toujours à genou, lèche les dernières gouttes de sperme qui s’échappent de mon gland. Il se relève et pose doucement un baiser salé sur mes lèvres.
Nous terminons tranquillement nos ablutions en nous caressant, et sans prononcer un mot. Nous sommes heureux de ce bref et intense retour dans le passé, conscients que cela ne se reproduirait pas.
D’ailleurs, nous n’en avons pas parlé durant la soirée. Nous avons partagé un bon moment ensemble, comme le font des amis. Grâce au programme concocté par Stéphane, j’ai réussi à lutter contre le décalage horaire. Il m’a raccompagné à mon hôtel à minuit, soit 6 heures du matin en Europe. Je ne lui ai pas proposé de monter. Il ne me l’a pas demandé. Je me suis endormi en quelques secondes.
Bugs
bugscarotte64@gmail.com
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