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Les correspondances de Marc & Cyril
Le 5 juillet 2019, La Bastide
Cyril,
Restons calme et récapitulons.
J'invite un jeune mec que j'aime chez moi et j'organise une réception en son honneur.
Il grimpe dans sa chambre pour m'écrire une lettre à plat ventre sur le pieu avec un ventilo sur les fesses alors que chez moi, même les chiottes sont climatisées. (Ça devait chauffer dur dans son trou !)
Mon mec descend pour se faire sucer la queue sous chaque arbre du jardin et se bourre la gueule grave.
Cela, en public, sous mes yeux jaloux et habillé style clodo chicos, XVIème arrondissement des années 70.
Ensuite, il demande à mon neveu de l'épouser, de me trancher la gorge et la bite pour hériter, vite
fait, de mon fric. Il fout, après cela, un bordel pas possible parmi les invités qui se tirent tous... scandalisés.
J'enferme gentiment mon mec dans une pièce fraîche pour qu'il dessoule... sans lui casser la tête comme j'ai envie de le faire !
Je me tire une semaine pour me calmer, en lui laissant les clefs de la maison. Monsieur me fait un gros caca nerveux et m'écrit aimablement que ma Doânatârâ est une tenancière de bordel et mon fils un proxénète.
Que je me déplace en tapis volant et que je devrais soigner mon délirium trémens chronique.
Sans oublier pour autant de me chanter son indéfectible amour. Pincez-moi, je rêve.
Je signale que nous n'avons jamais baisé une seule fois, mon mec et moi, depuis son arrivée alors qu'il galopait à tous azimuts, la bite à l'air et la fesse en bataille.
N'ai-je pourtant pas, entre les jambes, de quoi satisfaire la plus exigeante des grandes salopes ?
Je lui écris une lettre sympa pour lui expliquer qui je suis mais à mon retour on m'apprend qu'il s'est tiré en embarquant mon chien et qu'il m'a laissé une corde pour me pendre. Réveillez-moi, c'est un cauchemar !
Le charmant Cyril m'a également laissé une très belle lettre d'amour avec des accents d'oraison funèbre.
C'est à croire qu'il a un irrépressible désir de baiser avec mon cadavre. (Il en faut pour tous les goûts !)
Pour parfaire le tout, il m'écrit qu'il retourne à Paris parce qu'il a : " grave envie de baiser ".
Là, je tombe ! Pour avoir vécu à Paris, je sais que les Parisiens baisent comme ils marchent. C'est-à-dire le cul serré et l'air préoccupé par d'importantes choses. Ils sont persuadés de faire tourner la planète sous leurs pas sautillants, rapides et saccadés. Ils sont toujours en urgence, même pour aller acheter leur baguette de pain.
Jeannot lapin n'a pas encore éjaculé qu'ils ont déjà fini leur petite affaire. Bonne baise, Cyril... de tout coeur...
Je pense sincèrement que plutôt que de tomber amoureux de toi, j'aurais mieux fait de descendre les chutes du Niagara dans un tonneau. J'aurais eu davantage de chances de m'en sortir vivant.
Et maintenant, j'imagine qu'il va me falloir t'écrire une lettre d'amour enflammée ?
Là, ça coince dur ! J'ai bien davantage envie de t'étriper que de te déclarer mon amour. Je souffre trop de savoir mon chien Tango, ébahi, au milieu des zombies de la gare de Lyon. La seule prière que je t'adresse, c'est de prendre soin de lui et de ne pas oublier qu'il ne supporte que le Chivas 12 ans d'âge.
Il s'agit d'une prise d'otage. Je t'accorde une semaine pour me ramener Tango, mon toutou adoré.
Passé ce délai, je lancerai mes hommes de main à tes trousses avec pour mission de me ramener tes couilles dans un bocal de formol. (Ils te laisseront la queue... c'est largement suffisant pour faire joujou !)
Bocal que je placerais sur ma table de chevet afin de pouvoir te déclarer mon amour, chaque soir, avant de m'endormir paisiblement.
Marc