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3 | Tenter le diable – Le récit de Julien.
Je tombe à genoux aux pieds de Sébastien pour délivrer ses chevilles de son pantalon en homme calculateur et remonter mes mains en adorateur le long de ses cuisses jusqu'à ce slip trempé de mouille et déformé par son éperon.
C'est à mon tour de le déguster, il le sait et me le concède volontiers en riant doucement.
Ce qu'il ne sait pas, en revanche, c'est que je suis bien décidé à ne pas le laisser reprendre la main.
Son slip recèle une jolie queue blanche qui jaillit, très droite, de son fouillis pubien au naturel et dont le gland rose et épaté pleure abondamment. En regard de l'imposante carrure de Sébastien et ainsi à demi noyée dans sa toison, elle pourrait passer pour modeste mais, pour l'heure, je n'achète pas du boudin au mètre ; l'outil a l'allure engageante de ceux dont l'usage m'est familier, il en a la fermeté et la peau douce, depuis la toilette du matin, il a retrouvé une bonne odeur d'homme vivant et la goutte translucide qui perle à son méat se met à filer quand, de l'apex de la langue, je viens savamment chatouiller son frein, recueillant à la fois ses goûts poivrés et ses odeurs tentatrices. Le soupir gémissant qui s'étire, accompagnant celui du fil scintillant, ne fait qu'attiser mon appétit pour ce colosse qui écarte ses cuisses musculeuses en sumotori, prenant appui des épaules sur la paroi de paille derrière lui, offert en martyr éponyme consentant d'avance à toutes mes initiatives.
Or je veux le voir vaciller autant qu'il le demande et semble y être prêt.
Mes doigts en griffes effleurent ses mollets, l'intérieur de ses cuisses massives, ses flancs, elles remontent ses propres mains qui badaient, inutiles à l'extrémité de ses bras ballants, pour qu'elles se saisissent de ses tétons qui n'attendaient que d'être invités au banquet. Mes doigts volettent d'un endroit à l'autre menant une inlassable guérilla à ses sens tourneboulés, source de ses frissons incessants qui le déroutent.
Et ma bouche, mes lèvres, ma langue, jusqu'à la râpe de ma barbe ... Toutes déploient leurs sortilèges, l'une puis l'autre ou les troisièmes, ou l'une ET l'autre ensemble, revenant tour à tour, patiemment, musardant, justement parce que lui, il a "tout son temps".
L'affoler, mais pas trop! Le désorienter, l'assiéger, qu'il soupire, saoulé par l'afflux d'oxygène de ses inspirations profondes.
Pour lui faire lacher prise.
Qu'à l'impérieux "retourne-toi", un impératif qui ne lui laisse aucune échappatoire, il obtempère pourtant docilement et sans hésiter, renonçant aux délices de ma pipe pour présenter à ma vue le carré charnu et velouté de son cul, deux belles fesses opulentes s'ouvrant comme un fruit mûr sur le triangle plus sombre gardien de ses délices, chichement défendu par un frisotement de poils clairs et bouclés.
Le contempler, puis le caresser, puis le dévorer.
Avec toutes les audaces mais aussi toutes les attentions ... lui bouffer le cul !
Car je ne me fixe qu'une seule limite : qu'il conserve le sentiment rassurant que je prends soin de lui, comme il a cru bon de me le demander, comme si c'était nécessaire, et, sans doute, ça l'est avec quelques uns qui aimeraient être à ma place, malheureusement. Mais moi, je n'ai qu'une seule ambition : tenter de lui faire voir les étoiles pour qu'il m'embarque dans son vaisseau spatial pour ce voyage, forcément, inoubliable.
Puisque partagé.
Guetter le moment où, n'en pouvant plus d'attendre, il va réclamer. Peu me chaut que ce soit en me reprochant d'être un "salaud" si c'est entre deux gémissements, je sais qu'il est maintenant impatient, que cette force de la nature, cet homme autonome et entreprenant n'aspire pourtant qu'à s'ouvrir et à se donner, avec tout l'empressement dont il est capable pour peu que je sache ...
Or l'envie me vient de tenter le diable.
- "Salaud !" répète-t-il, cassé en deux, cambrant le rein, tendant sa croupe brillant de ma salive, ouvrant sa corbeille d'une main puis de l'autre, me donnant à voir son plissé étiré, en invitation à faire bombance.
Alors le gel cascade dans sa raie et ma queue turgescente presse ça et là à l'aveuglette puis s'encastre dans cette gouttière, y va, y vient, coulissant verticalement de toute sa longueur entre les deux masses de ses fesses, pour un simulacre avant l'élan attendu, celui qui va le transpercer, pour le différer encore, pour que tout soit parfaitement lubrifié et luisant.
Et lui-même, prêt et affamé.
Alors je m'écarte d'un pas pour me capoter, qu'il n'en perde rien puisqu'il m'épie du coin de l'oeil tout en ventilant profondément en patientant, soudain marqué d'un soupçon d'appréhension avant l'assaut décisif qu'il sait désormais imminent.
En un pas, à peine soutenu du bout de mes doigts, mon bélier arrogant vient simplement se poser sur son oeillet souple, il frétille et se niche. Pause.
Une sèche pression de ma main à plat sur son sacrum, un bref coup de rein et un ordre conjoints :
- "À toi de l'avaler, maintenant."
Dans un rugissement rauque, il s'arque et entreprend de reculer résolument sur mon épieu. Du plat de la main, je balaie, fasciné, son dos musculeux, soudain moite, qui se tend dans un effort manifeste. Je contemple le cul du balaize dévorer hardiment mon membre, le gainant somptueusement de douceurs presque incongrues chez ce rustique, m'aspirant au rythme de ses lentes expirations sifflantes, jusqu'à écraser mon pubis de son coccyx. Voilà qu'il insiste encore, persévérant comme soucieux de n'avoir rien négligé puis, sans plus demander son reste, déterminé, il inverse son mouvement et avance son bassin pour mieux revenir s'empaler vigoureusement, puis repartir ...
C'est un homme qui agit, qui maîtrise.
Je souris de la facilité, même si elle n'est pas exempte de volontarisme, avec laquelle il s'est proprement embroché sur moi, exactement ainsi que je l'avais espéré ; son conduit impatient enveloppant étroitement mais, surtout, merveilleusement ma bite de son doigtier satiné et frissonnant. Je suis tout à l'ivresse de fourrer un gaillard si puissant et, surtout, je jubile d'entendre ses murmures résolus que le plaisir commence à éteindre en geignements.
Je cesse alors de n'être qu'une force de résistance à ses assauts pour prendre maintenant toute ma part, recherchant davantage de fluidité dans nos glissades en opposition.
Or, au fur et à mesure que je reprends l'initiative, lui s'abandonne dans un ronflement de sanglier qui se bauge ; dans un relâchement des chairs, une capitulation de toute résistance, il devient bruyant pantin alors que je le ramone régulièrement avec une application calculée. C'est étourdissant de voir cette force de la nature se délecter de ma queue qui le lime et le remplit.
Je reste attentif à son moindre râle, cherchant sans cesse à le surprendre par une accélération, une brusque détente, l'affamer d'un retard pour l'entendre se perdre dans des borborygmes, jusqu'à sa reddition qui le voit soudain aphone, bouche bée, secoué par un sursaut sec suivi de répliques. Elles le désarticulent et précipitent mes derniers coups de reins qui le cinglent impitoyablement. Je renoue avec l'atavisme de la fécondation, même si elle est ici vaine, avec reins bloqués, doigts crochetés dans les chairs, longues plaintes étouffées de jouissance, étincelles derrière les paupières.
Jusqu'à retomber avec lui dans la litière avec un soupir repu, sa lourde pogne venant alors me flatter, un peu au hasard. Intantanément soucieux de sa satisfaction, je m'enquiers :
- "Ça va?"
Il est secoué par un rire joyeux et m'accorde l'éclat d'un sourire entendu, puis il s'ébroue. Nous partageons une toilette vivifiante au savon de Marseille et à l'eau froide du robinet proche.
Déjà, nous sommes redevenus des collègues, des camarades qui se congratulent virilement. C'est à dire avec une grande sobriété toute "masculine".
Une fois rhabillés, nous revenons à la voiture. Je tente.
- " Désormais tu sais où je suis!"
Mais il marche le regard rivé au sol et son pas résolu ne varie en rien, il acquiesce d'un franc coup de menton, les yeux toujours baissés. Rien de plus.
Dans la voiture, il se cale de biais contre la portière et l'habitacle me parait plus vaste qu'à l'aller.
- "J'ai trois petits, tu sais, de beaux diables. C'est important de transmettre, pour nous, les paysans ! "
Il a une quinte de rire.
- "Mais je peux pas les laisser toute la journée à leur mère, ils la font tourner bourrique."
Je lui jette un coup d'oeil rapide mais il regarde au loin, probablement rattrapé par son devoir, qui sait, peut-être est-il même gagné par des remords ?
Amical72
amical072@gmail.com
"Je dis que l'amour, même sans amour, c'est quand même l'amour. Comprend qui peut ou comprend qui veut" l'inénarrable Bobby Lapointe nous raconte son "Marcel" dont "y'a pas qu'les mains qui font des choses bien" "Comprend qui peut"
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