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Saison 4 | Chapitre 12 | Maladresse
Je le vois venir prendre quelques outils au tableau. Je continue de m’affairer sans moufter mais je le suis du coin de l’œil : mi inquiet, mi orgueilleux, je m’assure que ma vigilance de mécano n’est pas prise en défaut. Non, il s’active à régler je ne sais quoi, puis il se redresse, mains aux hanches… Tiens, il doit y avoir autre chose… Il fait le tour, s’échine, peste : il n’a pas la bonne clé.
Alors, il prend la pince. Ça résiste ? Qu’à cela ne tienne ! Ce n’est pas une vulgaire machine qui va lui tenir tête, à lui, le patron ! Le « gros » propriétaire des Chênaies ! Il se campe, raidit son dos, gonfle les épaules, force avec un grognement… Claquement ! ça a ripé ou ça a cassé ?
« MERDE ... » Il relève sa main, ça pisse ! Il tient son avant-bras droit en l’air, part d’un pas décidé vers le vestiaire, m’écarte d’un geste rageur du bras gauche :
- « c’est rien, une égratignure » Moi, je vais récupérer la pince jetée au sol. Oui, je sais … c’est idiot mais c’est un réflexe ! Puis je le rejoins. Il a lavé la plaie qui ne saigne plus mais il est bien ennuyé pour nettoyer car il est … droitier ! Désinfectant. Sparadrap ? Il proteste rudement :
- « non, laisse ! C’est juste superficiel, je vais laisser sécher à l’air » Il se contorsionne pour examiner la coupure, une longue estafilade nette. Il s’en veut de sa maladresse de débutant, et qui plus est devant un témoin, moi … :
- « le mauvais outil pour un mauvais travail ! » Je le regarde : il a les sourcils froncés, la mandibule avancée, l’œil noir. Même ainsi caparaçonné dans sa cuirasse, je le devine, je vois clair en lui, piqué dans son amour propre Et il me plait, ainsi. Il hausse une épaule « ahrrr » comme pour se débarrasser de mon regard. Grognon, l’air buté, faisant rouler son dos… Je me rapproche de lui, main au panier, direct, et à voix basse :
- « je vais te prendre, là, patron. Un bon coup de bite te fera toutes sortes de bien. »
Il se redresse, interloqué « t’as rien de mieux à faire, gars Julien ? » Le ton est péremptoire, pourtant j’insiste, ma main à l’appui :
- « un bon coup pour te détendre, maintenant. Han ! » Il se tourne vers moi, presqu’agressif :
- « putain mais tu penses qu’à ça, Julien » Il me regarde sombre, proteste avec des gestes brusques. Il est encore trop en colère, il se dresse face à moi, belliqueux :
- « et, d’abord, si c’était moi qui t’en mettais un coup, hein ? »
Je fais la moue ironique et hoche la tête latéralement, en signe de dénégation. Je presse mon bassin contre lui en lui pétrissant la fesse :
- « là, t’as besoin qu’on s’occupe de toi, patron ! laisse-moi faire » Il fulmine encore mais je le sais, j’ai gagné ! Je m’empare d’autorité de sa main blessée pour protéger sa plaie d’un pansement. Dans le même mouvement, ma braguette s’écrase contre lui. C’est pour lui que ma bite s’est dressée, et il la sent dure et brulante contre lui. Aussitôt fait, il arrache rageusement sa main des miennes, la contemple. Pourtant, il ne retire pas son corps :
- « putain, regarde-moi ça, quel maladroit je fais ! » il claque sa langue de dépit, il est vexé. J’ai recommencé à lui caresser le cul. Il relève ses yeux dans les miens, ils sont toujours pleins de sombre et sa lèvre est pincée. Mais il fait un rapide signe de tête vers le haut pour désigner ma chambre et se dégage sèchement de mon emprise, pas loin de me bousculer. M’en fiche !
Cependant, il a laissé trainer sa main valide pour m’attraper et m’entrainer dans son mouvement. La porte claquée derrière nous, je le galoche dos au mur. Puis je lui impose mon aide pour se déshabiller et il sourit. Soit ! Il joue maintenant les invalides et exige mon intervention, main droite levée, avançant vers moi, la bouche carnassière. Il m’examine d’un œil tactique, vise puis, d’une rapide détente du cou, il lèche ou il embrasse, me harcèle. Je déboutonne, arrache les fringues, déboucle la ceinture. Son pantalon tombe et il soulève un pied. J’attrape sa jambe et la relève pour ôter sa chaussette sans le quitter des yeux :
- « L’autre aussi »
Il obtempère et garde l’équilibre en prenant appui sur mon épaule, me regarde, déploie la pointe de sa langue entre ses lèvres puis aspire l’inférieure et je l’embrasse à nouveau, goulument en le prenant par les hanches à deux mains pour le coller à moi. Mes deux mains sur son torse, dans ses poils, ses tétons sous mes doigts qui pianotent. Langues lourdes et voraces emmêlées, têtes qui basculent d’un côté, l’autre, crissement des barbes qui éraflent les bouches. Mes mains ont glissé le long de son dos et moulent ses fesses dans le grand slip en coton blanc. Ses pommes dures et serrées pour imprimer à son tour sa queue contre moi. Mais là, j’en ai rien à faire de sa bite !
Je lui échappe, le contourne et viens me coller dans son dos. Mes mains dessinent à nouveau son torse, descendent sur son ventre, ses hanches. Mes doigts s’insinuent sous l’élastique, l’écartent, l’abaissent brusquement vers l’avant, libérant la tension de sa queue puis reculent en enveloppant ses hanches. Mes pouces s’introduisent sous le vêtement et je le fais coulisser sur ses globes en m’accroupissant, y ajoutant la moiteur de mon souffle, bouche ouverte, jusqu’à poser ma joue sur son cul poilu et la frotter doucement, d’une caresse. Puis retourner la tête pour y frotter l’autre, comme dans un oreiller où on creuse sa place, les yeux fermés.
Je le maintiens ainsi fermement un instant puis je tourne mon visage et commence à embrasser sa pleine lune en faisant tomber son slip aux chevilles. Mes mains parcourent ses jambes musclées en remontant. J’aime ses solides appuis et, en haut des cuisses, le ressaut de ses fesses. Je donne une impulsion des deux mains pour le pousser vers l’avant, qu’il bascule sur le lit, cuisses écartées, fesses relevées, couilles en offrande, le haut du corps effondré sur les draps. Je prends mon temps, je mate le dos de cet homme si costaud. Je le caresse rudement, comme je passerais le bouchon d’un pansage, d’une main ferme, sans rien délaisser, pour qu’enfin, il se relâche un peu. J’arrache à mon tour hâtivement mes vêtements sans le quitter des yeux, sans interrompre mes caresses. Je le déguste. Mes mains et mes bras l’entourent, le contiennent, l’enveloppent. Je viens me frotter à lui, cuisse contre cuisse, puis l’autre. Toujours sans rien négliger. Puis me coller à lui. Ma queue raide trouve à se nicher naturellement dans sa raie, l’ouvre et y laisse sa trace visqueuse. Je recule mon bassin et la fiche entre ses cuisses, à soulever ses couilles. On se frotte, se frictionne l’un à l’autre, on embrouille nos peaux et mêle nos odeurs. Il s’abandonne, soupire, frémit. Et ma queue redouble de tension.
Je ne cherche plus, je ne finasse plus, je veux son cul. Profond. Le tube de gel et hop ! Je moule tout de ma main grasse : de la pointe de sa queue à la base de la mienne et retour sur sa raie, son œillet qui engloutit un doigt. Je fore, je vire, je tourne. Je le sens se dénouer, respirer profondément. Je recommence : un peu de gel, deux doigts. Je détends, écarte, presse. Puis je le caresse de mon pouce et là, il commence à monter. Il halète. J’attrape mon gland dans mes doigts qui forment un anneau et je les guide dans sa raie, les pose sur son fion. Mes doigts s’écartent pour laisser passer ma queue qui se pousse en lui. Lentement. Il sursaute légèrement, se tend. Pause. Je reprends. Je le sens qui s’épanouit. Il respire plus fort et je patiente, allongé sur son dos. Puis quand il lance son bras vers l’arrière, je sais que maintenant il demande : « Viens ! »
Comme dans une ouverture musicale, tous les thèmes y sont, un peu en désordre. Et les corps dans leur entier qui recherchent les correspondances, les zones de contact. Des ondulations souples, des mains qui empoignent pour s’assurer de l’engagement « là, tu es bien en moi » Il se contracte par petites pressions, me presse, m’accueille. Je le regarde fondre. Puis, petit à petit, installer un dialogue, trouver une harmonie, partager un mouvement. On n’est pas des poètes ; il est allongé moitié sur le côté droit et moi je le lime, doucement mais résolument. On cherche tous les deux l’indicible, par de subtiles inclinaisons, de minuscules variations, pour faire vibrer l’autre, lui couper le souffle, l’amener à demander grâce, les yeux mi-clos, le souffle court, et le garder sur cette crête, fragile, suspendue. Savoir profiter d’une pause pour saisir ce mamelon rose qui pointe. Et c’est encore lui qui réclame, se poste à genoux, cambré, et redresse son buste que j’entoure des deux bras, passés sous les siens relevés. Je lui mordille l’oreille, lui froisse le pavillon, le lèche. Il souffle profondément et se libère en m’entraînant. « Maintenant »
Plus d’escale. Lâcher la bride à nos pulsions et les laisser aller leur train. Je le fourre soigneusement en veillant à garder le contrôle : je veux parvenir ce moment où son cul me serre, me presse la queue, part en spasmes, hoquète pour pouvoir le rejoindre et exploser à mon tour, des étincelles derrière les paupières. Cet instant où l’on s’effondre l’un contre l’autre, repus, rompus, souffles coupés et encore engagés. Mais je veux pourtant me soulever et choper sa bite qui ramollit pour lui suçoter le gland et lui infliger ces derniers soubresauts insupportables de tension. Il me saisit la tête et m’arrache à lui « sangsue » puis « tu as du… »
- « le tien, patron ! » Je ris en me nettoyant la commissure avec la langue. Il sourit, incrédule, je me penche lentement vers lui… et c’est lui qui m’attire à lui pour un dernier bec. Je laisse errer mes doigts dans les poils de son torse :
- « alors patron, comment ça va ? Détendu ? » Il se marre :
- « t’es un sacré loustic, gars Julien » Il se hausse sur un coude et me frictionne le flanc, un peu rudement, avec un sourire franc. Je roule contre lui, niche ma tête dans le creux de son épaule comme deux pièces de puzzle qui s’imbriquent et il poursuit son geste dans mon dos :
- « bon maintenant qu’il s’est occupé de moi, il faut encore que gars Julien répare mes bêtises »
A bientôt
Fin de la saison
Amical72
amical072@gmail.com
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