Premier épisode | Épisode précédent
11 | Première cartouche
Le récit de Julien
Ce Jérôme me plait.
Si je devait parler de lui comme un cavalier de son cheval, je dirais qu'il a du cadre et de la masse, le cadre d'un squelette robuste aux larges épaules, solidement planté sur de bons aplombs rectilignes, et la masse musculaire idoine qui lui confère la puissance : c'est un costaud! Et, qui plus est, on lui reconnaitrait une "jolie robe", un poil clair qui devient blond brillant au soleil.
Mais qu'on s'empresserait de toiletter!
Pourtant moi, j'aime bien ce côté hirsute, mal taillé, sa tendance à la frisette sitôt que sa crinière prend de la longueur, cette barbe fournie, ce poil qui mousse sur son torse ... ses toisons indisciplinées lui apportent un grain de fantaisie qui, avec l'éclat de son sourire juvénile, équilibrent son allure de fonceur, la tempèrent positivement.
Car en ce moment, je retrouve avec lui l'ambiance des vestiaires après match, quand les mecs se brassent mutuellement, s'administrent de grandes claques fraternelles, sonores comme leurs rires, se congratulent, s'affrontent et se chambrent tour à tour. Mais nous, en sus, on se galoche comme des assoiffés, à grands coups de langue de jeunes veaux, souple et vigoureuse, détrempée de salive, agile et insaisissable. Et ça résonne d'aspirations, de gargouillis, d'éclaboussures.
Tandis que nos mains s'empressent de nous dévêtir ! Tant pis pour les boutons, haro sur les coutures. On arrache les manches, on trépigne pour libérer nos chevilles. Ma main étrangle son paquet précisément à la base, mon bras dans son rein le ramène à moi pour que nos bas ventres se percutent, nos queues dressées, arrogantes, s'évaluent, se provoquent et, suintantes, coulissent l'une contre l'autre comme des adversaires se jaugent du regard à l'instant du coup de sifflet qui engage la partie, belliqueux et bien décidés à ne rien céder facilement.
Il ronfle sourdement de la gorge, je ne suis pas en reste.
-" Viens!"
Sitôt dans la chambre, il se positionne, cambré, pieds écartés, cul en offrande, en appui sur le matelas de ses poings serrés au bout de ses bras tendus. Consentant, ... ou pire. J'avance mon bassin, descends sur mes cuisses en ressort, fais coulisser mon membre durci entre ses deux globes charnus qui s'entrouvrent sous la pression. Déjà, il étire son dos ...
Et si on jouait un peu, auparavant ...
Mes deux mains, doigts en étoile, viennent se poser précautionneusement sur ces deux hémisphères charnus, à caresser sans l'écraser cette mousse qui les recouvre. Je les tourne, les retourne, lentement et les poils contrariés pétillent comme une effervescence dans mes paumes, je joue de cette fine tension, de cette patiente mise en appétit, de la légéreté de cette brise qui fait ployer les chaumes.
D'une sèche bourrade inattendue, je lui aplatis le torse sur le matelas et tombe accroupi devant sa raie qui s'est ouverte dans ce mouvement, révélant une peau rosée, un sillon glabre et moite, une étoile serrée. Je l'effleure d'un vif coup de la pointe de la langue. Il sursaute et j'écrase aussitôt mon visage dans cette vallée gourmande où ma langue ventouse, détrempe, ramollit.
Sa peau dégage une nette acidité comme un symptôme, une crainte sourde ... Après tout, il a concédé me faire confiance alors que ... il ne sait rien de ce qui l'attend pour cette première! Je me redresse et, d'une main, je secoue ma bite dure qui vient tapoter au hasard ses fesses ou son coccyx tandis que, de l'autre, je rapporte du chevet les accessoires indispensables.
Un coup de dent dans l'étui et je me capote prestement ; d'un coup de pouce, je relève l'obturateur du flacon de gel que, d'une pression, je fais gicler sur la cible ; aussitôt, mon majeur s'enfonce en lui. Il grogne sous l'estoc mais se détend rapidement. Je souris : même les plus rétifs à la sodo apprécient un doigt bien placé, pas vrai? De l'autre main, j'enduis ma hampe comprimée par le latex que, prestement, je viens nicher dans son oeillet.
Ma main gauche accroche sa hanche et le ramène lentement à moi, la droite maintient ma tige qu'il engloutit hardiment jusqu'au pubis, en soufflant cependant quelque peu, je dois dire. Cette résolution de franche gaillardise me fait sourire : que cherche-t-il à démontrer?
En pesant sur lui, je le bloque contre le matelas avec mon bassin et mes mains parcourent posément son dos musculeux de sportif. Patience ... Quand je sens qu'il étrangle moins ma queue, j'efface une seconde ma pression pour la remettre aussitôt mais ce bref relâchement a suffi. Il a pris une grande bouffée d'air et commencé à coulisser. Ça le fait murmurer.
Et c'est de gourmandise.
Il se repousse sur ses bras et le mouvement contraire s'amorce, qui lui soutire des geignements de plus en plus affirmés. Une satisfaction, un appétit, une frénésie.
-" Oui, comme ça!"
Oui, oui, je crois connaitre le mode d'emploi ... Il y a une sorte d'urgence qui nous enivre à ce balancement en opposition, à ces coups secs du bassin, à ces claquements des chairs l'une contre l'autre, à serrer mes pognes autour de sa taille pour tamponner son cul charnu qui lui, me dévore la queue avec entrain, à ...
Ahhh! Le salaud, il m'a eu!
Mes doigts se crispent pour le retenir, mes reins ont quelques soubresauts désordonnés, je flageole sur mes jambes en lui injectant la dernière salve, ...
Il m'a rabattu sur le lit, est tombé à mes genoux, m'a décapotté pour aspirer ma bite flaccide qu'il presse et assèche tel un vampire.
-" Putain!"
La sensation me vrille les reins, elle en est presque insupportable d'intensité. A mon tour, je le bouscule, me penche sur lui qui a la bite toujours brandie, l'éperonne de mon pouce dressé et le soulève pour l'allonger sur ma couche, le plaquant d'un avant-bras barrant son torse. J'engloutis sa bite et lui rend la monnaie de sa pièce en quelques succions magistrales avant qu'il m'éborgne de son foutre. Mon doigt le fouille encore et je reviens le galocher, le laissant cueillir de la langue la gourme dont il m'a baptisé et que je partage ensuite avec lui.
Couchés côte à côte, nous reprenons souffle mais dés qu'il fait mine de se relever, je le barre d'un bras.
-" Tout doux, le poilu! Ça, ce n'était que la première cartouche, tirée un peu trop précipitamment à mon goût."
Il se laisse retomber sur le dos avec un rire de gorge.
-" Comme tu voudras, j'ai encore tellement à apprendre et je suis là pour ça."
Amical72
amical072@gmail.com
* "Hiding the tears in my eyes / En cachant les larmes de mes yeux / 'Cause boys don't cry / Car les garçons ne pleurent pas ..." Avec "Boys don't cry" The Cure en 1980 font une prescription trop souvent entendue : Les garçons ne pleurent pas.
Autres histoires de l'auteur :