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Saison 2 | Chapitre 7 | Revanche
Je contemple Marc. Il s’est accroupi, nu au le bord du lit, en appui sur ses bras tendus. Il outre sa cambrure, ce qui souligne son dos en V et la largeur de ses épaules, épanouit son beau cul rond, aplanit sa raie et expose sa rondelle en cible évidente. La pointe de mon gland s’y niche naturellement et, lui se poussant aussi à ma rencontre, je m’y enfonce avec délectation. Putain, qu’il est bon ! Serré juste comme il faut, il m’avale sans effort et avec gourmandise. Nous entamons un lent mouvement où je le retiens par les hanches et le lime de toute ma longueur alors qu’il s’applique à me serrer juste le nécessaire pour se faire plaisir. Je décule encore une fois pour lubrifier son antre veloutée et sensible qui frémit sous mes doigts et il tombe à quatre pattes, son cul relevé comme une bombe. Je pose mon mandrin à la porte, l’essaie d’une rafale de coups de reins vifs et courts puis, comme il m’y invite, le larde de puissants coups de sabre où je cherche à claquer contre son cul. Je le bloque parfois en position profonde, pour lui imprimer de souple balancements. Mais rapidement, je le laisse poursuivre car c’est maintenant lui qui vient chercher ma queue, poussant de petits gémissements, se contractant par spasmes. Je le reprends alors en main avec de lancer de longs ramonages puissants qui le font chavirer et il explose en vifs panaches, serrant mon vit en lui. Je jouis à mon tour de le voir ainsi gémissant et pantelant de plaisir. On s’affale sur le lit, moi encore en lui, jusqu’à retrouver une respiration régulière.
Allongés parallèlement sur le dos, je lui demande s’il se souvient maintenant. Il a un murmure satisfait puis « allez, on m’attend ! » Je lui demande s’il est marié depuis longtemps « on avait déjà un petit ensemble et elle est retombée enceinte alors on s’est mariés … il y a six mois. Et toi ? » J’élude et il reprend « et avec Lecourt, tu baises aussi ? parce qu’on dit que lui… » Je vais à son contact, cherchant à lui doigter le fion « Si tu veux savoir, il faut le lui demander. Mais moi je reste disponible pour te fourrer, tu sais où me trouver. Et d’ailleurs si t’en voulais encore… » ma bite redressée se frotte à lui. Mais il se dégage, gagné par la – mauvaise ? - conscience de ses obligations et rassemble ses affaires. Je dévale l’escalier devant lui, ma bite toujours tendue comme un rostre. La porte est entrouverte et il précipite son départ d’un « salut », me laissant à la merci de mes hormones.
Je retrouve le patron en train de vaquer. Il s’active sans me regarder, comme exclusivement concentré sur sa tâche. Je l’observe, sa démarche, ses épaules, ses manches retroussées sur ses avant-bras, son air déterminé et je souris en mon for intérieur. L’autre petit cul m’a bien chauffé mais c’est de mon mec dont j’ai envie, vraiment, viscéralement, avec une contraction, là, au niveau du plexus. Je vois bien cependant qu’il y a quelque chose qui ne passe pas, qu’il s’est fermé comme une huitre, ainsi qu’à son habitude ; alors je prémédite la suite pour lui faire cracher sa Pulmoll*, je ne veux pas de ces non-dits qui lestent les rapports les plus clairs de ressentiment remâché. J’avance vers lui, m’impose sur sa trajectoire, campé face à lui, bras croisés. Il s’arrête et lève les yeux vers moi « qu’y a-t-il, gars Julien ? » Et là, face à lui, j’en ai le cœur qui bringuebale, je me dis que ce n’est pas possible qu’il résiste plus que moi qui ai déjà envie de me coller à lui. « il y a que j’ai vérifié les clôtures ce matin, comme prévu et que tout va bien. J’ai mis les abreuvoirs en eau. On pourrait aller faire passer les bêtes selon ce que tu as prévu » Il me regarde l’œil terne ; je joue l’innocent mais je sais parfaitement ce qu’il compte faire et pourrais sans doute, seul, venir à bien de l’entreprise. Pourtant il acquiesce d’un hochement de tête et se dirige vers le C15 dont je fais tinter les clés dans ma main : c’est moi qui conduis. Je veux stationner le long de la route départementale près de la grande courbe mais il me fait signe de poursuivre pour me garer dans le chemin qui mène à la grangette. Alors je poursuis jusqu’à la barrière, il descend, l’ouvre… C’est vrai que c’est un point haut d’où l’on découvre tous les prés du méandre et, de là, il m’expose la rotation prévue… comme si j’étais le débutant auquel j’ai joué ! Démasqué !
Alors je fonce. « Patron, on a une sorte de contrat, privé, entre nous… » « … » Je laisse errer mes yeux dans le vague et un sourire me vient aux lèvres « putain, on a commencé dès le premier jour ! J’en ai eu mal au cul … et depuis, j’suis accro, pour sûr. » Je me tourne vers lui « cette part de la vie qu’on passe ensemble, ça me va. Mieux que ça, même, et tu le sais, non ? Mais le reste du temps, j’existe aussi. » Puis je désigne les prés, plus bas, d’un signe de tête « c’est pas tout, ça ! on y va patron ? » Je le sais, dans le boulot, on se retrouve sans coup férir : on se comprend sans besoin de parler, on a les mêmes réflexes, ou, parfois, on se complète mais c’est une entente implicite et sans heurt qui nous ravit. Les changements effectués, on remonte la pente vers la grangette et j’ai retrouvé mon humeur joyeuse. Lui marche d’un pas égal, mesuré, impassible. Je l’asticote. Il s’arrête, me regarde, amusé « ce matin, gars Julien, je vous ai entendu, j’étais jaloux »
C’est dit. Donc, j’avais bien fermé la porte ! J’avoue qu’avec son aveu, là, il m’en bouche un coin ! Il ne m’a pas habitué à être aussi direct, c’est plutôt moi qui ai cette attitude, ce privilège de dire*². Surtout qu’il a retrouvé son œil de chasseur et qu’instantanément, ma moelle épinière se remplit d’aquavit*3 glacé. Je le devance de quelques pas et, comme dans le souvenir que je garde de notre première fois ici, je me plante entre les portes ouvertes de la grangette. Il s’approche, se racle la gorge « je crois qu’à ce moment-là tu dois faire quelque chose de particulier, non ? » Il semble partager mes pensées. Je baisse résolument la glissière de ma cotte, en chasse de la main une épaule puis l’autre pour la faire tomber sur mes reins ; à deux mains, j’envoie mon maillot par-dessus ma tête et, soulevant mon bras droit en anse, je tapote mon flanc « et toi, tu poses ta paluche ici, non ? » Comme je sens sa main coulisser sur ma peau, je la recouvre de la mienne et l’enferme en rabattant mon bras puis nous avançons à l’abri, dans l’épaisseur de l’ombre.
Il se serre contre moi et je renverse la tête en arrière contre la sienne, un profond soupir affaisse mon torse. Sa seconde main s’est arrondie autour de ma taille et vient chercher ma bite qui perce l’élastique de mon slip. Il la dégage et me contourne, déjà à genoux pour la prendre en bouche. La caresse de ses lèvres et de sa langue me suffoque de volupté et ses premières aspirations bloquent ma respiration. Ma bite fermement en main, il suspend sa pipe « quoi, je ne fais pas aussi bien que le petit commercial ? » J’ai fermé les yeux, mes doigts errent dans ses cheveux pendant quelques secondes de silence. « Là, as-tu assez craché ta bile ? Ce n’est pas un concours ni une épreuve pour Un Meilleur Ouvrier de France … et toi tu as déjà tout remporté, comment peux-tu te sentir le moins du monde délaissé ou même l’imaginer ? » L’ai-je un peu rasséréné ? D’un coup, il reprend énergiquement son pompier puis se redresse, se colle à moi. Il enjambe ma bite détrempée qu’il place entre ses cuisses pour l’emprisonner et vient m’embrasser à pleine bouche. Mes deux mains moulent ses fesses contractées, fermes et, là, en fermant les yeux, je l’attire lentement sur mon mat terriblement dur et me prends à rêver quelques instants ; tout mon corps se tend comme un arc prêt à décocher sa flèche. Mais… Alors, tandis que nos bouches se broutent avidement, je défais un à un ses boutons, découvrant à tâtons, place par place, sa peau, sa broussaille, ses petits tétons, ses abdos…, retrouvant son odeur. Je déboucle sa ceinture, fais sauter le bouton de son pantalon. Il tombe à genoux, reprend ma bite en main et rugit avant de littéralement la dévorer. Si, parfois, il l’échappe, il ne lui laisse aucun repos et sa main la pétrit, la branle, la presse tandis que sa langue me détrempe l’aine, les couilles, les cuisses. Je frémis sous ses assauts de caresses, mes doigts perdus dans ses cheveux courts. Il crache dans sa main pour aller chercher mon œillet dans lequel il tente directement de ficher vigoureusement son doigt. Mais je me ferme hermétiquement d’une contraction absolue, et il relève ses yeux vers les miens pour me voir hocher latéralement la tête en signe de dénégation. Il sourit et sa caresse se fait douce et subtile. S’est-il ainsi rassuré ? Il m’observe, remouille ses doigts, reviens. Je me concentre sur son massage, il me reprend en bouche. Je donne de petits coups de bassin et il comprend où est son avantage quand, reculant, je me fiche enfin sur son doigt. Putain… me faire sucer le gland en me faisant masser la prostate. Il me ruine, il le sait, il s’y applique. Je me laisse embarquer.
Il me renverse maintenant sur le ventre, continuant à me doigter. Il m’embrasse, le cou, l’oreille et je tends la main « là, dans ma poche » Il sourit « Julien est prévoyant ! » C’est l’hôpital qui se moque de la charité, bien sûr. Au quotidien, nous nous tournons souvent l’un vers l’autre, espérant que l’anticipation de l’un complétera celle de l’autre. Là, sa main plonge et retire l’étui de gel qu’il perce. La fraicheur du produit apaise un peu mon anneau où sa queue fraye aussitôt son chemin souplement. Il m’envahit tout entier, m’écrase de son poids, m’imprime sa peau, son poil. Je m’ajuste à lui, nous nous accordons. Mais je le veux plus encore. Je le fais dérailler gentiment et, prestement, lubrifie davantage encore sa queue et mon antre puis me positionne en levrette. Il m’embroche puissamment et voudrait me limer mais je nous soulève à la force de mes bras et le redresse. C’est moi qui vient bien me planter sur lui, cambré et exigeant. Mes fesses broutent sa touffe. Il me caresse de ses deux mains électriques qui me rebroussent le poil, effleurent ma peau ou l’égratignent. Moi, je me concentre sur mon boyau qui épouse sa queue, la masse en ondes souples, l’avalent. Je le sens qui monte, il souffle, résiste, grogne, s’essaie à me donner des coups de reins qui ne font que le rapprocher de l’orgasme. Je me desserre pour le laisser s’enfoncer en moi, mais c’est pour mieux le bloquer à nouveau. Il est à bout, il quémande « Julien… » et je cède « viens ! » en me laissant tomber en appui sur mes coudes. Je sais qu’il est déjà chaud ! Il m’empoigne le bassin à deux mains et commence à limer, le souffle court. Je me desserre pour profiter et je l’accompagne. Il augmente l’amplitude et la cadence et nous baisons, emportés par le plaisir qui monte. Il se crispe, se plante en moi, pousse un grognement et est secoué de saccades brutales qui m’emplissent. Je le rejoins vite en m’écroulant le nez dans la paille. Il s’écrase sur moi et je le sens se rétracter. Il me doigte alors en embrassant mon épaule et je me contracte sur son pouce qui me procure quelques décharges supplémentaires.
Je le regarde me caresser du bout de ses doigts, à son habitude, avec son demi-sourire d’homme repu et je sais qu’il va s’échapper bientôt. A ce moment précis, je voudrais m’imposer à lui, réveiller encore sa sensualité, et qu’à son tour, il s’offre à moi, ce grand costaud poilu. Je le voudrais, planté sur ma queue, ses tétons entre mes doigts impitoyables, hoquetant du plaisir de nos balancements. Mais il rit, il me dit qu’il est temps de rentrer en me couvant du regard. Je lui fais part de la question de Marc le concernant ; il rit encore « tu ne crois pas que j’ai déjà bien assez à faire ? » Mais moi, je ne suis pas rassasié. Je vais aller me réfugier sous l’eau très chaude de la douche, m’octroyant un plaisir solitaire supplémentaire en revoyant en pensées mes galipettes du jour.
*La Pulmoll a été inventée en 1926 par Victor Hélin, pharmacien à Châteauroux. Les pastilles Pulmoll Rouge Classic, en boites métalliques toujours rouges, sont des pastilles à sucer contenant du miel, de l’extrait de racines de réglisse et du menthol, aux vertus anti-inflammatoires. Elles sont traditionnellement utilisées pour calmer les maux de gorge.
*² Mais c’est bon pour les rocs/ d’être seuls et fermés/ sur leur travail de nuit./ Et peut-être qu’ils savent/ vaincre tout seuls leur fièvre/ et résister tout seul. Eugène Guillevic. Terraqué
*3 L'aquavit est une eau-de-vie de céréale ou de pomme de terre parfumée (carvi, anis, fenouil, cannelle, orange amère, etc.). L'Aquavit, fabriquée et consommée dans les pays scandinaves, a habituellement une teinte jaune. C’est la boisson préférée Varg Veum, un détective privé vivant dans la ville de Bergen, sur la côte ouest de la Norvège, héros d'une série de formidables romans policiers, écrite par Gunnar Staalesen.
Amical72
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