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3 | Solitaire
Le récit de Julien
- "Julien, pour la jolie pouliche, je pense que j'aurai une opportunité ..."
Voilà! C'est ça, Lecourt !
Après nos galipettes, il reprend le quotidien, se détache, redevient amical et bienveillant. Une pirouette, une toilette et, hop! Il rentre sagement à la maison, dormir dans le lit conjugal, même s'il y est seul, et moi, je retrouve le calme de ma solitude d'homme comblé.
Comblé par la vie qui vient de me faire de bien jolis cadeaux ! Je me plais à les rappeler scrupuleusement à ma mémoire, pour les savourer encore, comme autant de joies qui éclairent ma vie.
D'abord la surprise :
Cyrille, le fils de l'abominable Patrick, pose sa main sur ma cuisse en guise de demande pour se faire dépuceler. Rien que cette situation, cette revanche m'aurait suffi. Ainsi ce jeune homme en mocassins, bon fils de famille à la mèche domestiquée, au pull en pure laine peignée jeté sur les épaules retenu par les manches nouées sur son torse, bon élève des écoles privées, au discours déjà technocratique, bien qu'encore nettement ampoulé, de ceux qui se destine "naturellement" à régir la vie des autres, sera un traitre de plus à la bien-pensance de son père qui honnit les gays et nous voue aux gémonies, et c'est à moi, Julien, l'amant illégitime, qu'il demande de l'initier. Il veut savoir? Je ne lui cacherai rien, je serai un éraste sans états d'âme. Je veux me dévouer pour qu'il ne soit pas déçu!
Mais voilà qu'il se prend au jeu du plaisir, qu'il montre qu'il n'est pas dupe des doubles discours de son milieu, avec clairvoyance mais aussi une réelle humanité. Puis il revient se frotter à ma peau jusqu'à devenir un amant très agréable.
Sur ces entrefaites, retour de Lecourt qui, à l'improviste, m'emmène pour une de ces escapades magiques dont il a le secret. Lecourt, c'est mon mec, celui avec qui, à force de signes répétés égrenés au long de ces années, de confiance éprouvée, mesurée, nous avons construit une vraie affection équilibrée, respectueuse, bienveillante. Elle nous permet d'enchanter ces moments de vie en commun que nous savons nous ménager, aussi bien savoir partager un moment d'intimité, ou une bonne bouteille que nous réjouir de la régularité d'un labour ou des belles allures d'un cheval que nous avons fait naitre.
A mon retour, Cyrille réapparaît ... et vient dormir avec moi. C'est un grand bonheur de sentir son corps chaud se reposer aux côtés du mien, il me laisse imaginer une conjugalité ordinaire qu'un Lecourt ne peut pas même envisager, tout entier tourné qu'il est vers la transmission, la descendance.
Me voilà à nouveau face à ce paradoxe qui me divise : assumer ouvertement ma liberté d'être gay jusqu'à vivre en couple m'a privé d'être père.
Puis, comme Cyrille me le demande, je vais lui servir de chaperon pour ses premiers pas au sauna, assister à ses choix parfois hasardeux et en prévenir certains désagréments, jusqu'à le voir prendre son envol.
Est-ce pour effacer la différence d'âge et d'expérience entre nous? Je le découvre brocardant impitoyablement certains travers de nos pairs avec l'assurance péremptoire de la jeunesse certes mais aussi celle de ceux qui ne doutent pas de leur destin de futurs décideurs à qui il revient de trancher entre le bien et le mal, sans sentimentalisme. Est-ce de l'arrogance ... ou la compétence de celui qui a déjà compris comment être acteur de sa propre existence plutôt que la subir ?
Cet après-midi au sauna se termine par un joli trio avec Mehdi, un trentenaire qui nous matait et que je suis allé chercher par la main. Après un premier épisode tout à son bénéfice, Cyrille n'a pas résisté au plaisir d'un "revenez-y" avant de s'esquiver promptement, sans doute coincé par son alibi familial, me laissant seul avec Mehdi qui jouait le tentateur en me faisant miroiter une promesse canaille.
J'ai cédé.
Je l'ai ramené aux Chênaies pour un week-end d'évasion. Bien m'en a pris! Il n'est déjà pas si fréquent de passer un moment aussi sensuel avec un partenaire de rencontre mais là, il est resté et n'est reparti que le lundi matin. Je l'ai nettement engagé à revenir me voir. Rien qu'à l'évoquer, ma queue se dresse.
Je m'adosse pour la contempler entre mes cuisses ouvertes, jaillissant de son fouillis de poils fins, droite comme un phare, le gland bien dessiné et épaté est puissamment ourlé. Attention, elle n'est pas immmmmense, ni énnnnorme et mes doigts parviennent san trop de difficulté à en faire le tour, c'est d'ailleurs tellement plus commode! Je ne l'ai jamais mesurée et tous ceux qui se sont proposés pour palier mon ignorance ... ont finalement abandonné toute idée de centimètres et choisi de la mettre à profit pour d'autres jeux.
Et mon plus grand plaisir.
J'ai toujours considéré que je suis "dans une bonne moyenne" mais, surtout, que mon organe n'a rien de particulier qui en ferait un objet d'interrogation et d'une curiosité qui se dresserait en obstacle, mais plutôt qu'elle a un aspect, un toucher, une odeur, un goût ... immédiatement familiers, qui ouvrent l'appétit et qui engagent à l'essayer, sans aucune réticence. Tout à mon avantage !
C'est sans doute Lecourt qui en parlerait le plus savamment et s'il évoque "la grosse queue de Julien", je présume que c'est plutôt pour exprimer qu'elle le comble sans l'étouffer, car je ne vois pas que la sienne ait grand chose à m'envier.
Mais pour le moment, c'est la pensée de Mehdi qui m'occupe, ce joli garçon qui la prend si bien. Je le revois quand il l'avale ou qu'il la lèche, son regard sombre cherchant le mien, avant de l'engloutir délicieusement, ses lèvres la moulant anatomiquement ... longuement ... puis qu'il ouvre largement pour m'accueillir plus profondément ...
Une goutte de liquide transparent perle à mon méat, enfle ... Mon doigt la fait filer puis en enduit scrupuleusement la muqueuse chaude et satinée. Puis je le suce, rajoutant un peu de salive. J'aimer effleurer très légèrement mon gland, comme un effleurement subtil, un lustrage ténu ... Un frisson glacé parcourt mon échine ...
De mes deux mains, symétriquement, je paluche l'intérieur de mes cuisses. Je les resserre autour de mon paquet, dans la moiteur de l'aine, remontant au travers de mes poils, stimulant l'afflux de sang, mon gland devient cramoisi et brûlant et toute ma queue se balance comme un cierge en procession. Mes doigts trempés de salive l'enserrent et descendent lentement pour rabattre et étirer mon prépuce au maximum.
J'imagine la scène.
Je ferme les yeux et j'ai le grain de la peau si douce de Mehdi sous les doigts. Il se tient accroupi, cul pointé, en prière. En invite. Quatre doigts de ma main gauche caressent son rein, mon pouce dirigé vers le bas, dévale sa raie, tate son plissé déjà lubrifié, pèse progressivement jusqu'à le sentir céder, prêt à s'ouvrir. Ma main droite empoigne ma queue bandée qu'elle cercle étroitement et la secoue pour la nicher douillettement à sa porte. Un sec coup de rein et la voilà sur le seuil. Mehdi a sursauté, s'est contracté. Je patiente jusqu'à ce qu'il palpite de nouveau.
Ma main gauche le ramène alors lentement à moi et ma main droite laisse filer mon pieu dans l'anneau que forment mes doigts pour le guider et éviter qu'il fourche, s'enfonçant droit dans ce conduit soyeux. Là! Délice de ce lent coulissement dans cet antre velouté. Le voilà empli, investi, progressivement dilaté. Mes poils s'échappent en gerbe joyeuse au-dessus de ses deux fesses écartelées.
Je vais attendre qu'il se détende, qu'il s'ajuste exactement à mon calibre, qu'il frissonne, peut-être même qu'il réclame.
Oui ! Attendre qu'il demande! Pour entendre son désir. Entamer souplement les premiers aller retour, me concentrer uniquement sur ce contact étroit entre ma bite et son cul pour sentir le moindre glissement, mesurer l'envergure, chercher les limites, puis m'abandonner à cette sensualité qui monte, capter ses soupirs en retour, ses ondulations, chercher ce qui nous réunit, ces mouvements opposés qui nous rapprochent puis nous éloignent et comment en tirer la plus grande volupté réciproque.
Accélérer, insensiblement. Aussi parce que, maintenant, il renvoie à toute force son cul affamé dévorer ma hampe dans des coulées huilées et faciles. Mes deux mains cramponnées à ses hanches, des respirations rythmées, des claquements de chairs lancées au contact l'une contre l'autre. Ses petits cris scandés, en réponse à mes râles rugueux et, soudain, l'explosion, un éblouissement derrière mes paupières, un vide sous mes pieds qui se dérobent, mon bassin lancé vers l'avant, mon pieu fiché en lui, envoyé aussi profond que possible dans un ultime élan, des sursauts, des spasmes, des éructations, des doigts incrustés dans sa peau.
Lui qui m'échappe, se retourne, suce ma queue maintenant inerte, revient me galocher. Je le doigte, il se branle avec rage, m'éclabousse, aspire chacune de ses bavures, m'embrasse de nouveau à chacune d'elles. J'aime baiser avec toi, Mehdi.
Merde, j'en ai foutu partout.
Amical72
amical072@gmail.com
L'inimitable Robert Charlebois nous déclare J'suis rien qu'un gars ben ordinaire
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