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4 | Une fine entente
Le récit de Julien
C'est une fois parvenus dans la chambre, hors des troubles du monde, que je retrouve en Mehdi l'amant délicieusement prêt à fondre dans mes bras, sa langue venant spontanément s'enrouler à la mienne pour un dialogue enjoué.
Il y a, dans sa peau si douce, dans l'éclat velouté de ses yeux sombres, dans ses odeurs corporelles, quelque chose qui agit sur moi comme un philtre, qui ravit mes sens, m'ensorcelle ... Et m'obsède. Une emprise très subjective, un mystère que je ne veux surtout pas percer - à quoi bon?- qui nous rend, lui, bandant et moi, insatiable. Une alchimie.
Et, comme à chaque fois, sa rédemption par la volupté m'émerveille. Au sauna, il cherchait un papa pour bien s'occuper de lui ; mais plus tard, au méandre des moines, j'ai dû lui demander d'être patient ; pourtant il redoute chaque fois d'être surpris et semble préférer la protection de la pénombre ... Mais quand il cesse de se brider, il m'emporte irrépressiblement avec lui dans un plaisir étourdissant.
Je ne sais que trop ce que, moi, je dois aux livres que j'ai lus, aux films que j'ai vus, tout ce qui nous fait vivre mille vies qu'une seule existence ne pourrait suffire à nous procurer. Ce que je dois également aux rencontres que j'ai faites, non comme des modèles universels mais plutôt des illustrations, des possibles qui m'ont éclairé jusqu'à parvenir à m'apaiser, à me construire, à bâtir ma propre vie singulière ...
Alors je me sens la constance et la détermination nécessaires pour l'aider, jusqu'à s'assumer, lui, tel qu'il est, comme un pédé, heureux d'être ce qu'il est vraiment. Je suis prêt pour celà à payer de ma personne ... à l'entraîner dans un tourbillon qui l'affirme à ses propres yeux, balaie ses préventions, s'impose comme sa vérité, son évidence, l'enchante ... et moi avec lui !
Je crois qu'il aime embrasser autant que moi ... Nos langues papillonnent, tout comme nos mains. Les miennes glissent sur ses côtes, se resserrent autour de sa taille et tombent sur ses fesses qu'elles pétrissent à coeur joie. J'aime ses globes secs et musclés, couvert de ce poil court et fin qui roule sous ma caresse, dévaler le toboggan de ses reins pour s'infilter entre ces deux collines fermes, dans ce canyon moite qui les sépare et protège son petit trou du cul froncé à la texture si délicate sous le doigt ...
Il n'est pas en reste et m'enlace, me palpe, me contraint. Son corps se plaque au mien, s'incruste, ses bras sont des lianes qui m'escaladent, ses mains se posent en cataplasmes chauds et bienfaisants et ses doigts, myriades d'insectes, courent sur ma peau, dans mes toisons, se tapissent, s'insinuent dans le moindre repli, s'infiltrent, en explorateurs indiscrets ...
Mais quand, subrepticement, il se tasse, quand ses lèvres quittent les miennes pour glisser dans mon cou, quand sa tête bascule et sa bouche vient aspirer mon téton, je le retiens.
- "Viens sur le lit maintenant."
Il s'allonge, pirouette, se hisse sur un coude et comme je suis resté debout, à portée, sa main saisit ma queue qu'il engloutit sans plus de cérémonie. Une pipe absolue, rythmée, voluptueuse et dont l'efficacité m'arrache un soupir d'extase. Ma main vient se poser sur sa nuque pour accompagner ses oscillations régulières tandis que, des deux siennes, il s'est emparé de mes hanches avec une poigne de fer. Autoritaire.
Je m'étends à son côté et il roule sur le flanc pour poursuivre à toute force sa tétée, dégageant sa propre bite tendue qu'aussitôt j'embouche. L'attirant vigoureusement à moi d'une seule traction, je l'aspire dans une succion magistrale qui le pétrifie et, à mon tour, je lui administre quelques exemples de mes compétences buccales. Le léger raidissement qui avait figé son rein de surprise fond instantanément et, ayant retrouvé sa mobilité, le voilà qui ondule en souplesse pour nous engager dans un soixante-neuf gourmand d'une admirable symétrie.
Parfois, Mehdi me gratifie d'une aspiration si radicale qu'elle me coupe le souffle et me livre à la merci de ses caresses, tétanisé, vibrant ... Tantôt, je le neutralise d'une des miennes qui s'imagine définitive. Suffoqué, il aspire une profonde goulée d'air, sa bouche s'ouvre en grand et laisse baler ma bite, il est secoué en saccades, geignant sous la vague de plaisir.
Puis il se ressaisit et me dévore nouveau, rivalisant de câlins et de sensualité. Une belle partie, aprement disputée entre deux joueurs d'égale envergure, où chacun renvoie l'autre au fond du court, puis remonte au filet, perd ou gagne l'échange – peu nous importe – seul compte l'ivresse qui nous renverse tour à tour et la vague qui nous soulève ensuite. Comme des affamés.
Puis j'ai roulé sur lui. A deux mains, j'ai vigoureusement écarté ses cuisses, enroulé et soulevé son rein, délaissé sa bite pour me ruer sur ce sillon plus sombre et sa rosette qui a frémi et s'est instantanément crispée. Mes bras ont rabattu ses cuisses de chaque côté de son buste et je l'ai enjambé, ensevelissant son visage dans la broussaille de mon propre périnée qui le baillonne. Je lappe, le détrempe, j'aspire et balaie sa corolle de toute la largeur de ma langue ou la chatouille de la pointe. Lui, il gigote, veut se dégager sans chercher à se soustraire pourtant. Car je le sens se prêter au jeu, il soutient son dos, sa pastille se détend ...
Et je le perce !
D'un doigt, d'un seul ... mais redoutablement précis.
Dans le même temps, je me cambre et me presse à nouveau sur lui ... puis me redresse un soupçon ... Mon doigt le masse souplement mais, en dessous de moi, je le sens se trémousser pour tenter de trouver sa place puis, timidement, risquer lui aussi sa langue. Mon souffle s'accélère et ma main libre vient écarter ma fesse en guise d'invite. J'ai rugi d'approbation quand je l'ai senti me lécher rapidement. Il revient alors plus franchement, ... Il me bouffe nettement le cul, maintenant, m'empoignant à deux mains pour mieux dévorer ma rondelle.
De mon côté, j'ai rassemblé ma salive que j'ai sèchement expulsée dans sa raie. Mon pouce la rassemble et plonge à son tour. Il a crié, sursauté mais j'ai poursuivi, sans plus m'en préoccuper. Malgré ses halètements, sa brusque mise en tension, mon pouce a continué à lui masser la prostate. J'ai puissamment emprisonné sa main à lui pour la conserver entre mes fesses et me suis incliné pour lui souffler.
- "Un doigt chacun, garçon, à égalité maintenant."
J'ai desserré mon étau et il a caressé mon oeillet puis, en frétillant, son doigt s'est souplement introduit en moi. Il coulisse sobrement, exactement comme j'aime, pile ce qui m'excite ... et le mien lui arrache des expirations bruyantes, puis il reprend sa respiration avant que ...
Encore!
- "Est-ce que, maintenant, tu veux ma grosse queue en toi, Mehdi?"
Son sursaut s'assortit d'un cri bref qui se prolonge en long gémissement dans lequel je devine un acquièscement qui n'ose s'avouer tout à fait. J'insiste, en affichant ma détermination.
- "Je voudrais t'entendre dire que tu as envie, que tu aimes ce qu'on fait, t'écouter réclamer ..."
Mon doigt a repris son office, exactement convaincant et précis pendant que je regarde sans ciller Mehdi secoué par la succession des sautes électriques d'un plaisir qui le tétanise, puis je reprends, insidieusement.
- "Si on doit en prendre l'habitude, je veux être certain que tu aimes ce qu'on fait ensemble ..."
Je le doigte avec une application méthodique et je l'observe, bien décidé à le voir sortir du déni, de son besoin de la pénombre, de toutes ses limitations ...
Il a soulevé sa tête, plissé le front, cligné des yeux à trois reprises pour s'assurer que non, décidement, je ne le laisserais pas m'échapper avant d'avoir obtenu une réponse puis sa tête est retombée et il a murmuré.
- "Oui, j'aime quand tu me baises, Julien!"
Puis il enroule son rein pour exhiber l'impatience de son joli trou du cul à ma vue.
Enfin! Il se dévoile et s'offre. J'écrase mon bassin sur cette ouverture, ma queue exactement plaquée dans le couloir de sa raie et, tout à cette joie, dans une flexion des bras, je viens le galocher. Un baiser de ripailles, gras et humide, une salade de museaux rustique et sans manières, un solide appétit qui s'exprime sans pudeur.
- "Toi, tu me plais ! J'aimerais qu'on puisse se dire nos envies sans retenue."
Je tends le bras vers le chevet, me redresse sur mes deux genoux en triangle, me capote et nappe ma bite d'une abondance de lubrifiant puis je l'enduis à son tour et le doigte. Facilement !
Voyons avec deux doigts ? ... Il encaisse sans broncher. Alors je m'allonge sur lui, guide mon sceptre de la main gauche et le pointe d'une détente.
Il s'ouvre souplement mais voilà qu'il se met à brimbaler frénétiquement de la tête, le souffle précipité, comme en transe. Alors, de la main droite en bandeau, je bloque son front et, mes yeux épiant la moindre crispation sur son visage, je remonte mon rein pour le pénétrer lentement, posement mais, pour autant, sans rien céder de mon désir impérieux.
Ainsi immobilisé, il avance sa mandibule dans un rictus volontaire, écarquille ses yeux dont la noirceur semble me défier alors qu'il s'enroule dans un mouvement qui m'invite dans son conduit que je découvre exactement ajusté. Le voir se révéler ainsi en partenaire qui participe avec pertinence et le fourrer aussi sensuellement est un ravissement absolu ...
J'écrase mon pubis sur son périnée comme pour me convaincre que nous sommes bien encastrés. Autant que faire se peut, aussi profondément que possible. Son cul frémit en gainant étroitement ma queue et je le sens m'aspirer en lui. Putain, c'est chaud ...
Je souris, à la fois attendri d'avoir obtenu qu'il fende enfin l'armure et aveuglé par un flux d'hormones qui me rendent avide de sexe ... et lui tout autant me semble-t-il. Voilà ce qu'on appelle un beau moment de communion en fine intelligence.
- "Je pense qu'on n'a pas fini de s'amuser, nous deux ..."
Amical72
amical072@gmail.com
* "Tu es partout sur mon corps / J'ai froid, j'ai chaud / Je sens tes lèvres sur ma peau / Y a rien à faire ... » Édith, éternelle amoureuse, chante j' t'ai dans la peau
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