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5 | Eblouissement
Le récit de Julien
- "Je pense qu'on n'a pas fini de s'amuser, nous deux ..."
Je guette l'effet de mes paroles dans les yeux de Mehdi que je besogne lentement, voluptueusement, dans la position du missionnaire. Espérant une lueur de curiosité, une pointe d'obscénité peut-être ... Mais il ferme les yeux et semble concentré sur ses propres sensations et celles qu'il me dispense qui sont ... étourdissantes. Son cul est ajusté, velouté, profond et ma queue y coulisse dans la félicité.
Pourtant ...
Est-ce la frustration du week-end sans lui ? Je suis un bouc, ce soir ! Un satyre obsédé, insatiable ... et prêt à faire fi de toute mesure. Est-ce que je cède uniquement à l'ivresse des sens, à la douceur de sa peau qui revient comme une antienne et m'obsède? ... Non.
J'ai aussi besoin ... Je me fais aussi le DEVOIR de lui donner des gages comme si je jouais, ici et maintenant, la suite de cette relation à quitte ou double, comme si, en misant ostensiblement jusqu'à ma chemise, j'allais lui démontrer le sérieux de mon offre, gagner sa détermination et réussir à obtenir qu'il s'engage dans l'aventure avec moi. D'un coup, je "fais tapis".
C'est ça!
Je le larde d'un coup de bite,vif, sec, profond ... puis je me remonte mon rein, lentement, pour ne rien perdre de cet étourdissant trou du cul qui me retient. Et encore une fois ... une rafale de petits coups secs et vifs.
Je me retire tout à fait et roule à son côté, sur le dos. Surpris, il se redresse sur ses genoux, fend ses cuisses en ciseaux, s'apprête à me chevaucher ...
Je l'arrête et me penche sur son pubis. D'une main, je pétris ses bourses, l'autre glisse dans sa raie pour caresser les soiries de son antre et ma bouche aspire sa queue demi molle. Il s'est immobilisé et retrouve immédiatement toute sa vigueur. Une belle bite arrogante et suintante que je rabats d'un doigt pour l'entendre claquer sur son ventre. Je relève la tête, cherche ses yeux.
- "Et si, pour une fois, tu me faisais gouter à ce chibre circoncis?"
Ses yeux pétillent soudain, sa bouche esquisse un sourire en coin. Dressé sur ses genoux, les cuisses à l'équerre, cambré, les bras ballants, les épaules voutées et la nuque cassée, le bassin en rétroversion pour exhiber sa bite comme une étrave, il a rassemblé sa salive en creusant ses joues, puis avancé ses lèvres pour la laisser filer ... mais il a failli rater sa tige. Aussitôt qu'ainsi baptisée, je l'engloutis précipitamment pour la sucer avidement, en imprimant de force un rythme soutenu.
Dans le même temps, j'enroule mon rein, soulève une cuisse à mon buste et je sens sa main glisser dans cette ouverture, trouver mon fion pour y déposer une noisette de gel, le masser, un doigt s'y introduire avec précaution.
A compter de cet instant, j'ai fermé les yeux.
Je repose mes épaules à plat sur le drap, je respire profondément ... Je me confie à lui.
Oui, c'est exactement ça que je lui dis : moi aussi, j'ai besoin de toi, de ta présence, de tes attentions, de tes bons soins, pour ajouter à ma vie.
J'entends le latex claquer quand il s'en protège et je perçois son souffle tout proche quand il se positionne, se penche sur moi. Je sais qu'il m'observe, j'en souris et celà suffit à me détendre. J'ouvre les yeux ... qui sont aussitôt capturés par les siens. J'accorde ma respiration à la sienne et je le sens m'ouvrir, lentement. Je pousse en sens inverse et il me pénètre, dans une glissade.
Je n'ai pas mal, pas vraiment de plaisir non plus. Tout au plus une sorte de gène, qui semble se dissiper quelque peu tandis qu'il me lime souplement. Bientôt, il halète, ses yeux se révulsent, ses paupières clignent et je vois ma délivrance approcher ...
Mais il s'effondre en pouffant, se retire, secoue sa tête latéralement, revient capter mon regard. Je suis désarçonné.
- "C'est pas ton truc, hein!"
Il s'est allongé contre moi, m'embrasse les lèvres, le cou ... J'hésite à faire le moindre mouvement, paralysé par l'incertitude. Sa bouche vient à mon oreille.
- "Alors que moi, avec toi, je grimpe au ciel !"
Il s'est laissé renverser en riant, les membres en désordre et je le chevauche pour tenter de les ramener dans une position plus confortable, parallèles aux miens. De ma main en pince, j'emprisonne son menton et je le baillonne de mes lèvres, ma langue se rue en envahisseuse, encercle la sienne, s'en empare et pille tous les trésors de sensualité qu'elle lui concède.
Bien volontiers.
Je presse mon bas ventre contre son flanc pour lui faire sentir combien j'ai recouvert ma forme olympique. Sa main arrache le préservatif qui, aux deux tiers dégagé, pendouillait tel une baudruche ridiculement flasque, un drapeau en berne à l'extrémité du mat retendu, puis elle me caresse, légère comme une plume, tandis que nos langues se mélangent, se chiffonnent, se bousculent, dans la joie expansive de leurs âpres retrouvailles.
A ainsi gigoter, onduler, je suis totalement allongé sur lui quand, d'un coup, il plaque son rein bascule son bassin et écarte les cuisses entre lesquelles je m'encastre. Puis il crochète ses pieds au-dessus de moi pour refermer le cercle qui entoure mes jambes. Eloquent appel.
Le temps d'échanger un regard puis de me recapoter, je reviens me couler dans ce triangle qui, pour moi, mène au paradis. Et au velours qui filtre entre ses paupières presque closes, à son demi sourire, je comprends qu'il m'invite à emprunter ce chemin au plus vite. Je m'active, tatonne, vise, pointe et, d'une détente du rein, je le perce.
Il a gémi son approbation comme après une longue attente enfin satisfaite et, aussitôt, la fièvre s'empare de nous.
Je passe mes deux bras sous ses jambes et remonte ses genoux à ses épaules. Le piston circule parfaitement dans une culasse précisément usinée au diamètre, idéalement huilée et, fort de ce test positif, la mécanique s'ébranle. Rapidement, la machine est lancée et Mehdi s'astique au rythme de mes aller retour. Une enivrante course en puissance et sans entrave, l'ivresse d'un mouvement hypnotique, régulier, qui nous embarque.
D'un coup, je suffoque, trébuche, me retiens. Son poignet devient frénétique, sa bouche arrondie module un râle qui va crecendo. Je me rassemble et donne un ultime coup de bassin. Il crie, m'éclabousse, étrangle ma queue de son anus contracté. Nous sommes successivement secoués en rafales qui nous soulèvent.
C'est comme une délivrance après tant de tensions. Je me retire et m'affale sur lui, dans son foutre où je me bauge tel un sanglier, tout en couvrant son visage de bisous. Je ris, je suis complet et rien, jamais, ne pourra m'enlever le bonheur d'avoir atteint cet éblouissement avec lui.
Amical72
amical072@gmail.com
* « Ceux de Varsovie, / De Liverpool ou bien d’ailleurs / Ceux de l’Italie, / Du nouveau monde ou bien d’ailleurs / Ils chantent comme nous / Ils s’aiment comme nous / Ils ont la même faim de vivre » Par une grande dame bien oubliée de la chanson, Jacqueline Dulac « Ceux de Varsovie »
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