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Premier épisodeÉpisode précédent

Agriculteur | S13 Accepter son désir

7 | Mille regretz

Le récit de Julien

A mon air, Lecourt comprend immédiatement que quelque chose vient de se produire qui m'affecte douloureusement.

- "Que se passe-t-il Julien ?"s'enquiert-il aussitôt.

Au sien, j'ai tout aussi instantanément réalisé l'attachement profond qui nous lie l'un à l'autre et que nul Mehdi à la peau douce ne pourra jamais supplanter, j'en suis bien certain. Encore une fois, je lis dans ses yeux son inquiètude sincère, son empathie absolue, son indéfectible soutien affectueux, sa disponibilité totale ... Et il me touche.

Lui que je n'ai jamais vu confronté à une de ces pertes irréparables qui marquent une vie, je ne sais comment il réagirait.

Ce que je sais, en revanche, c'est que je voudrais alors lui ressembler, être cet étai discret mais solidement campé, un ballast qui, par sa masse, stabilise la barque de la vie, l'empêche de se retourner et de sombrer, être de ceux dont la simple affection dense et sans faille nous fait espérer de la bienveillance de nos semblables contre tous les malheurs du monde et souligne cette interdépendance, vitale, qui nous rapproche comme des frères plutôt que nous confronter comme des rivaux.

Ô combien nous avons BESOIN les uns des autres.

D'un coup d'oeil, il désigne l'enveloppe que ma main n'a pas lachée. Je lui la tends. Il lit.

- "Peut-être pourrais-tu tenter d'aller le retrouver, pour discuter ..."

Je secoue vigoureusement la tête en signe de dénégation.

- "L'attendre sur son palier, devant sa porte et le supplier de m'écouter ? " Je hausse une épaule de dépit. "D'ailleurs comment pourrait-il ressentir ma présence sur son paillasson autrement que comme un acharnement, presqu'une menace ? Ou une faiblesse ... Mais ce que je ne parviens pas à comprendre, c'est quelle maladresse j'ai commise pour qu'il ..."

Lecourt opine cérémonieusement du bonnet et, par une légère inclinaison de son buste, son pas m'invite et entraîne le mien, j'avance tel un automate. Sans un mot de plus, bonhomme, il me mène jusqu'aux paddocks tandis qu'un maelstrom d'images et de sensations en myriade d'éclats tourne dans ma tête, porté par cette question restant désespérément sans réponse : quelle faute ai-je bien pu commettre ?

Ah l'oreille musicale des chevaux! Ils ne peuvent résister au froissement sonore d'un papier dans une poche et s'approchent de la source de ce son évocateur d'un pas résolu. Comment résister à leur encolure étirée, à cette lourde tête tendue vers nous par dessus la lice, naseaux palpitants, souffle profond, grands yeux sombres et angéliques aux cils délicats qui vont de l'un à l'autre, espérant sans vergogne débusquer celui qui détient la gourmandise et l'offrira ?

Comment ne pas céder à ces grosses lèvres qui clabotent, à ce menton rond qui tremblote, à ce ladre si doux sous le doigt, à cette chaude odeur animale ? Ils m'offrent un refuge de paix et me décollent de ma peine, bien réelle, qui apparait aussitôt dérisoire en regard de la puissance de cette vie qui se perpétue. La nature, tiens, se fiche bien de nos petits drames humains.

J'intercepte une lueur inquiète dans le regard de Lecourt.

- "Merci patron!"

Voilà qu'à mon tour, je fais du Lecourt, du sobre, du retenu. Appuyé des deux avant-bras sur la lice, je me surprends à sourire de moi-même. La main qu'il pose alors sur mon épaule, son bras qui pèse en travers de mon dos, sa seule présence à mes côtés valent tous les antalgiques du monde et m'apportent le seul réconfort qui vaille.

Cependant, j'y repense ... alors qu'il ne sait rien ou presque de ma relation à Mehdi, ce "conseil" d'aller le retrouver, avancé tout à l'heure ... celà lui ressemble si peu ...

Pourtant si ... Sa question m'a conduit à DIRE, à lui mais également à moi même, que non, ce réel n'est pas réparable, et que je dois faire mon deuil de mes espoirs. Est-ce pour m'écarter de la tentation de remâcher, de ruminer de l'amertume mais, tout à rebours, me sortir la tête de cette eau froide qui, sur l'instant m'a submergé, pour m'engager dans l'action, pour me mobiliser prêt à reprendre les rènes de ma vie, moi qu'elle n'a guère épargné ?

Sur le chemin du retour, je réalise que sa seule présence a suffi, elle m'a servi d'amer pour garder le cap pendant cette bourrasque. Les mésaventures de la vie peuvent avoir ceci de bon de rappeler à notre mémoire, souvent ingrate, tout l'amour dont nous avons su nous entourer – ou pas- Alors, je le tire par la manche et il m'emboite le pas jusqu'à l'écurie.

Je ne me paie pas de mots. J'ouvre grand les bras et lui, sans surprise, tout aussi largement les siens pour que je m'y engouffre, qu'ils m'engloutissent, m'enveloppent, me protègent, moi qui me prenais pour un colosse et qui, soudain, vacille. Nous nous serrons étroitement l'un contre l'autre en silence et, ainsi à l'abri, je peux laisser s'épanouir la peine dans mon coeur.

Je peux enfin ME DIRE : "Mehdi est parti et je ne saurai probablement jamais pourquoi, ni quelle faute j'ai commise qui en est la cause."

Et c'est cette question en suspens qui cristallise la grande part de ma douleur.

Mais je sais aussi qu'autour de moi, je ne manque pas de regards, de bras, de coeurs accueillants, chaleureux, sincères qui étoufferont lentement cette blessure sous leur baume.

Je ne suis pas d'un caractère facile, je suis plutôt solitaire mais cette exigence même a forgé la qualité de mon entourage qui, d'un coup, m'apparait en pleine lumière. On se pense fort, on pense maîtriser sa vie et puis elle nous frappe et nous réalisons que nous n'avons que le recours d'une paire de bras amis où nous réfugier le temps de panser nos plaies.

Quand je relâche notre étreinte, Lecourt me retient brièvement de la main.

- "Tu déjeunes avec Monique, bien sûr."

J'ai opiné en baissant la tête pour masquer la naissance d'un sourire. Oui, je vais déjeuner avec elle et, d'ailleurs, ces prochains jours, je vais être un homme sociable comme rarement, vous pouvez m'en croire.

Monique! A mon entrée dans sa cuisine, elle me gratifie d'un bref coup d'oeil noir et, aussitôt, rebaisse les yeux et marmonne.

- "Ah! Te voilà! Tu tombes bien, j'ai besoin d'une solide paire de bras."

Elle trottine à petits pas précipités, ses avant-bras nus volètent et, sans cesse, l'une, l'autre ou ses deux mains empoignent, soulèvent, déplacent, saisissent l'angle de son tablier de devant pour effacer une coulure, s'éponger vigoureusement puis, de nouveau, astiquent, remuent, épluchent, tranchent ...

Elle m'assigne une place devant l'évier où, chevauchant un saladier, l'antique moulin à légumes au gros bouton rond de bois peint en rouge vif m'attend.

- "Tourne!" dit-elle, péremptoire.

Elle verse dans l'engin de grandes louches des mûres que j'ai cueillies la veille et qu'elle a mis à crever longuement dans son faitout. Elle surveille que mon mouvement régulier a bien extrait toute la matière des fruits avant d'en rajouter. De temps à autre, elle me fait inverser le sens de rotation puis elle ôte à la cuiller les pépins amalgamés qui obstruent la grille fine. Avec mille précautions.

- "Tu comprends, ça tache et ça ne part pas."

Et pas question non plus de voir quelques granules s'échapper dans la purée sombre ainsi obtenue !

"Ils s'écrasent et se collent si fortement aux dents que ça gâcherait toute ma gelée !" fulmine-t-elle avec une grimace.

Elle me houspille, exige, ordonne ... Humblement obéissant, je me laisse guider et me range à ses consignes mais je perçois ce regard attentif dont elle m'envisage de temps à autre. Une sacrée bonne femme, une femme sacrément bonne. Je la happe d'une main, l'enferme dans mes grands bras, dépose un baiser sonore sur son front.

Puis je la libère précipitamment et me retourne pour reprendre assidûment l'exécution du labeur subalterne mais délicat qu'elle m'a confié.

Je suis également allé passer une soirée avec ma mère qui, sans poser plus de question, se réjouit de ce moment paisible en tête à tête avec celui qui demeure "son grand." Elle me regarde avec une affection inconditionnelle, de la fierté aussi, je crois, pour ce fils un peu secret qui a su tracer sa voie singulière.

Comme un enfant qui, conscient de ce dénuement qui le rend incapable d'affronter seul les aléas de l'existence, vient chercher aide et protection auprès de ses parents, j'abdique un peu de ma force qu'on pourrait regarder pour de la toute puissance, de mes certitudes d'adulte quadragénaire pour me régaler de la tendresse réciproque qui baigne cette veillée. J'aspire à pleins poumons les senteurs balsamiques d'une enfance avec laquelle, maintenant qu'elle s'est éloignée et avec elle les cruels tourments de ma différence, je suis parvenu à me réconcilier.

Sur la route du retour, dans la noirceur épaisse de ces nuits de fin d'été, j'écoute ces voix s'échapper en volutes des hauts-parleurs.

"Mille regretz de vous abandonner / Et d'eslonger vostre face amoureuse / Jay si grand deuil et paine douloureuse / Quon me verra brief mes jours definer."

J'accueille cette nostalgie qui s'infiltre en moi, m'envahit, me fait frissonner associée à l'air soudain frais. Ce n'est plus la violente cigüe qui me tordait de douleur il y a peu ; juste une boisson douce amère au goût de ce quinquina ménager dont, enfant, je lappais en secret les dernières gouttes au fond des verres à liqueur. J'apprivoise cet animal sauvage qui griffe, mord, se rebelle, en vue d'un compagnonnage que je sais inéluctable.

"Les pédés sont des êtres sensibles ..." Vrai! ... Pour moi, tout du moins.

Pourtant, il reste en moi une question dont le venin me corrode : qu'est-ce que j'ai bien pu faire qui a blessé Mehdi et l'a fait me fuir ? Tout paraissait pourtant si bien s'accorder.

Et, nonobstant le réconfort de toutes ces affections qui m'entourent, cette culpabilité, cette incertitude continue de me ronger.

Amical72

amical072@gmail.com

Mille regretz de vous abandonner / (regretz : plaintes, lamentations, cris, remords)

Et d'eslonger vostre face amoureuse / (eslonger : m'éloigner de, quitter)

Jay si grand deuil et paine douloureuse / (brief (bref) : bientôt)

Quon me verra brief mes jours definer / (définer : décliner, mourir)

Une chanson de Josquin des Prez, compositeur de la renaissance : « Mille Regretz »

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