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18 Avril

Grosse queue
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Premier épisode | Épisode précédent

La danse de Cyrillo | 3


Cyrillo :

Te revoilà donc dans mon cul, Romain !

Je t’avais laissé une clé sans explication, tu l’as prise le sourire en coin, l’a glissée dans ton 501 posé sur le fauteuil, puis en visiteur sans guide tu es parti dans la salle de bain.
Je me suis branlé, je n’avais pas joui de la nuit et encore remué de spasme, contractions anales, j’ai craché jusque sur l’oreiller. J’ai refermé le peignoir sur mon ventre pour éponger tout ce sperme et t’écouter les yeux clos te doucher.

De retour sous tes cheveux tout mouillés, nous avons eu une conversation que je qualifierais de « Météo » Il fait beau, j’ai mal à la tête, j’ai plus de clopes, tu vas faire quoi…
Ça ne mérite pas beaucoup de concentration et ces blablas laissaient une grande place à mon observation et je me régalais. Était-ce le plus bel homme que j’ai eu, devant moi, qui se rhabille ? Je n’ai pas peur de tes silences, ils sont même une porte ouverte à mon imagination, il m’est permis de penser que tu vas revenir, que je pourrais ressentir un manque de toi.

Te voilà fringant tout habillé même si tes vêtements renseignent, dénoncent une nuit blanche, là où ça boit et fume, là ou ça traine dans les caves. Malgré ça, tu as une bonne tête de gendre parfait. C’est très excitant.
Tu viens m’embrasser, j’ai encore le gout de toi, et toi celui de mon bain de bouche.
Tu m’invites à ne pas bouger et t’en vas en m’enfermant chez moi.
Je souris. Sur le balcon, je mate ton p’tit cul qui se balade et s’en va.
Comme une gamine je me demande si tu vas te retourner, tu ne le fais pas.

Je suis retourné au Club tous les soirs puisque tu ne t’es jamais servi de la clé.
J’ouvrais chaque jour la boite aux lettres avec une sorte d’angoisse.
Je fonctionnais chez moi avec une seule oreille puisque l’autre avait pour seule fonction l’écoute de la serrure.
Quotidiennement, à 23 h, je sautais dans un jeans et mes boots pour aller « danser ».
La routine, la valse des émotions.

La première déception en descendant les marches du Club, celle de ton absence.
La gaité des retrouvailles des copains de comptoir.
La compassion pour ceux qui cherchent quelqu’un ici, le visage éclairé par la lumière jaune de Grindr.
L’envie de boire.

J’ai là un fan, un amoureux transi que je malmène, il est d’une laideur banale, sans humour, mais bien utile. Il me suffit d’observer sous ses lunettes son regard menaçant envers quelqu’un, pour savoir à qui je plais. Je délègue ainsi la première étape de la chasse, je gagne un temps fou tout en évitant les râteaux et je couvre un large territoire tant sa jalousie est immense.
La deuxième déception à 1 h, puis la troisième quand j’entends la chanson sur laquelle tu as dansé la première fois devant moi. How deep is your love… et tu n’es pas là.
Alors je consulte mon chien et son flair. Selon la pulsion de la nuit, je conduis un homme dans la chiotte, l’y mets à genoux et me vide dedans. Ou bien je la ramène chez moi pour l’enculer dans un maximum de confort.

Tu n’as rien trouvé de mieux de débarquer et m’enculer à sec ce soir-là.
À côtés, prêt à bondir comme un batracien effrayé, mon mignon du soir se demande quoi faire. Tu l’invites à se détendre et à participer.
C’est le toi le dernier arrivé et tu invites à participer… Je suis amusé.

Je t’avais laissé une clé, mais pas celle de mon cul !
Je suis à la fois révolté et admiratif, tu fais fi de mon statut d’actif, mâle dominant, en présence d’un jeune homme que je venais de loper.
Je t’ai donné mes fesses à remplir dès le premier soir, mais en expert du cul, tu sais très bien que ce n’est pas le genre de la maison. Me voilà donc avec un casseur d’actif à grosse bite.

Salsa mon gars ! un coup de bassin et te voilà à genoux sur le lit la bite en l’air.
Et 1, 2, 3, 4. Compte les pas !
1 Je te fais face
2 Je tire le minet par les cheveux.
3 Il t’avale forcé en fond de gorge.
4 Je lance mon menton vers toi, regard cynique et haussement d’un sourcil.
Ça veut dire « tu as vraiment cru que ça allait se passer comme ça ? »

1 J’emboite la lope par-derrière, tu étouffes son râle avec ton large gourdin.
2 Nous sommes yeux dans les yeux, défiants, qui de nous deux tendra les lèvres le premier.
3 Il n’y a pas à réfléchir, je prends ta nuque et te remplis la bouche avec ma langue pendant que mon bassin s’agite davantage, que ma bite défonce à ce nouveau ce p’tit cul lisse.
4 Je ne sais pas pourquoi, emporté dans ma pulsion, je sens les larmes monter, je me recule et te colle une claque virile. Tu as cette espèce de regard victorieux et je me sens dévoilé.

1 Je me lève et tire ta tête en arrière
2 Le visage ainsi offert j’écrase ma queue sur ta joue et te tape avec
3 Je t’ordonne te tirer la langue
4 Je me branle dessus

On en oublie notre ami, peut-être est-il asphyxié ainsi comprimé contre ton pubis.
Tu le dégages de ton oppression et le retournes comme un petit animal léger, à quatre pattes, le cul tendu, tu l’encules profond à tour.
À peine peut-il respirer librement qu’il est haletant sous tes coups de butoir.
Je viens m’assoir sur son dos, prends ta gueule par le menton dans une main et te regarde droit et profond dans les yeux.
Putain qui il y a-t-il dans cet homme. Je ne loupe rien de chacune de tes expressions, j’en oublie le dessin de ton visage. Je vois bleu et je ressens rouge.

Je ne sais pas ce que mes yeux te disent, mais je vois dans les tiens que tu jouis déjà, dans quelques minutes c’est physiquement que tu le feras aussi.
Je recule un peu et je vois toute la splendeur de ta puissance, tes pectoraux se contractent à vive allure, tes bras forts tirent et repoussent les hanches de ton enculé, et comme si ça ne suffisait pas, tu le pilonnes à coup de reins.
Ton front sue et goutte de ton nez à la raie de son cul.

Tu vas me faire cracher sans même m’avoir touché, sucé, baisé.

À coup de poignet, j’envoie valser une bonne giclée contre ton torse, une autre dans le cou, une dernière sur ton ventre.
C’est là que tu attrapes fermement son cul et lui balances une dernière frappe de ton bassin, tu jouis en silence, les lèvres pincées, tu expires par les naseaux comme un taureau.
Le mec s’effondre à plat ventre, toi en arrière, je suis debout au milieu de vous deux, comme un dieu qui observe le KO.

Un saut à terre, je ramasse ton pull qui traine au pied du lit, l’enfile et vais fumer une clope sur le balcon.


Romain :

Alors je jouis, frustré et humilié, sous le regard vainqueur de Cyrillo. Sans aucune considération pour mon statut de mâle alpha, d’une pichenette tu me renverses en arrière sur mes jambes repliées. Tu descends du lit en te la jouant les Apollons vainqueurs et tu t’empares de mon pull comme d’un trophée.

M’abandonnant à ton mecton qui persiste à m’aspirer, tu vas te griller une clope sur le balcon.

Bras en croix, je ne peux m’empêcher de glousser de rire. Il en faut bien davantage pour ébrécher mon orgueil de mâle. J’ai joué et j’ai perdu. Il faut être beau joueur, mais j’aurai ma revanche, ça, je me le jure. Tu ne perds rien pour attendre, Cyrillo !
Ça fait plus d’une semaine que je ne me suis pas touché et j’ai un volcan dans le ventre.

Fataliste, mais vibrant comme diapason, je te regarde revenir sur les lieux de ton forfait. Avec ton sourire agaçant, tu te penches sur moi pour saisir ma queue qui redevient aussitôt raide. Ton regard ne m’annonce rien de bon pour mon proche avenir, mais tu te contentes d’ordonner à ton mignon d’aller te faire un café dans la cuisine avant de m’accorder quelque attention.

- J’ai déjà joui deux fois ce soir Romain, alors je ne pourrais pas te tringler comme tu le mérites. Mais ce sera pour la prochaine fois. Ronronnes-tu.

Autrement dit, tu me congédies ? Je n’en crois pas mes oreilles !!! Mais pour qui te prends-tu ???
T’as la grosse tête, mec !!! Ce n’est pas parce que tes fans te lèchent quotidiennement le cul qu’il faut te prendre pour Madonna !!!

Je me relève d’un bond, mais ne trouve rien d’autre à dire que :

- Rends-moi mon pull !

Voilà pas que ta larve t’apporte ton café que tu dégustes, les yeux clos.
Je me refringue, les mâchoires bloquées et je me tire en claquant la porte.
Cette fois-ci, en remontant la rue, je ne te ferais pas la parade du cul.
Va te faire foutre, Cyrillo !!!

Les jours passent, longs, si longs. Je m’interdis de penser à toi et pourtant je ne fais que ça. Merde !

Je n’ai même pas envie de m’astiquer. J’vous dis pas comment ça bouillonne. Quelquefois cependant, quand je me fais chier grave, le soir, je vais à la discothèque. C’est sans surprise que je redécouvre le Cyrillo perché sur la piste de danse. Toujours royal, nimbé de son sexe-appeal, il rythme nonchalamment les danses à la mode les unes après les autres, entouré de ses teckels qui gigotent frénétiquement. Ça commence à devenir monotone. Va falloir booster un peu tout ça…

Cela me donne une idée.

Dans notre petit appartement triste de la banlieue, Maman parfois pleurait. Alors je sortais le 33 tours des : « Earth, Wind & Fire » pour qu’elle recouvre le sourire. Ensemble nous dansions au rythme de « September Song ». Elle redevenait alors une jeune déesse de la danse. Heureuse, elle me souriait à travers ses larmes et me disait :

- Que tu es beau, Romain. Tu danses aussi bien que ton père. Qu’il était beau ton père quand il dansait. Danse Romain, il n’y a que cela de vrai. Danse.

C’est ainsi que le môme que j’étais a appris ce qu’étaient la joie et la douleur d’une vie. C’est ainsi aussi que j’ai appris à danser autant avec mon corps qu’avec mon âme. Tu es perdu Cyrillo, je vais t’anéantir.

Je grimpe à la tribune du disque-jockey pour lui demander de programmer « September ». Il me rétorque que c’est un peu ringard, mais comme il sait que je le récompenserai d’un bon coup de queue, il s’exécute.

Sans me préoccuper de Sa Majesté dansante et de sa cour trépignante, je vais sur la piste et arrache ma chemise dès les premiers accents de la musique. Je balance la chemise sur la tête d’une nana qui me dévore des yeux et commence lentement à onduler des hanches.

Là, les gars, faut pas que je me rate. Dans ce genre d’exercice il n’y a pas de demi-mesure, c’est le grotesque ou bien le sublime. Je veux le sublime. Maman revient danser avec moi, entraine-moi dans ta grâce. Dans ton bonheur et dans ta souffrance, fais-moi danser comme un dieu.

Regardez tous. Regardez Romain danser. Il est certes au septembre de sa vie, mais il mange bio et va en salle de muscu deux fois par semaine. Regardez ses muscles se tresser dans son dos. Regardez ses bras devenirent des serpents. Regardez ses épaules et ses pectoraux se strier sous la lumière aveuglante. Regardez ses abdos se quadriller érotiquement. Regardez les hétéros, je suis Romain.

La piste se vide. Toi et ton troupeau de chihuahuas rejoignez le bar, me laissant le champ libre. Alors je m’éclate, je me déploie et je deviens la Danse. Mes jambes sont longues et faites de rythme. Do you remember me, Cyril ? Cause if we met we'd be strangers… écoute bien les paroles.

Derrière le song, il y a un mur de silence. Merci maman, grâce à toi j’ai obnubilé, ensorcelé la salle. Quand je m’immobilise, c’est le triomphe. On applaudit, on siffle, on bis. Le disque-jockey remet ça et c’est reparti pour un tour. Cette fois-ci, je donne tout et quand je descends de la piste, luisant de sueur, des mains amoureuses glissent partout sur mon torse.

Maintenant, il faut que je réussisse ma sortie, manière Cendrillon retournant à son carrosse avant qu’il ne redevienne citrouille. Chemise sur l’épaule, je passe « modestement » devant toi qui s’est accroché un petit sourire ironique aux lèvres.

Il fait presque froid dans la rue. J’enfile mon blouson et je m’adosse à une bagnole pour m’allumer une clope. Je suis assez content de moi, mais qu’ai-je obtenu ?

À la troisième bouffée, il y a un grand mec en face de moi. C’est toi. Tu me chopes par la nuque pour me rouler une pelle de crocodile. Tu me bouffes la langue tandis que nos dents s’entrechoquent.

Parole, tu veux m’étouffer ?

Je suis vraiment heureux et je ne sais pas pourquoi, mais j’ai comme un petit sanglot rigolo dans la gorge quand il me traite de reine des putes. Serait-ce un titre de noblesse ?

- Viens ! Que tu dis en me prenant par le bras.

Épaule contre épaule nous marchons, avec bien entendu un mignon sur les talons. Arrivés à ton immeuble cossu, j’hésite. Ça va trop vite pour moi. Alors, presque brutalement, tu me pousses à l’intérieur d’une bourrade dans le dos.

Dans la chambre, on a vite fait de se déloquer et je m’amuse de t’entendre ordonner à ta lope de plier et de ranger nos affaires. Si je n’ai pas encore compris que c’est un mâle dominant, c’est que je suis bouché à l’émeri.

Je te vois ouvrir un tiroir pour en sortir une matraque de caoutchouc noir et une paire de pinces à seins japonaises. La nuit s’annonce difficile…

Vais-je me laisser faire ? Je l’ignore encore, mais dans tes yeux, je lis quelque chose d’étrange.
J’ai comme l’impression que tu es curieux de moi. Tu te demandes quel homme je peux bien être et aussi si tu peux aimer cet homme. Je ne me déroberai pas. Comme cela tu auras les réponses.

Tout en fredonnant : « How Deep Is Your Love », tu m’ornes les pectoraux avec ses putains de pinces qui me font un mal de chien. Tu places un tendre baiser sur mes lèvres pour faire disparaître ma grimace. Tu ne souris plus quand tu m’enfonces la matraque dans le trou.
Les sphincters écartelés, je gueule un bon coup.

La douleur m’a foutu la suée. Faut dire que je me fais mettre toutes les morts de pape, c’est-à-dire pas très souvent. Enfoiré, tu devais le savoir pour vouloir me « roder » de cette façon.
Comme je n’ai pas changé de position, tu peux très aisément me baratter le fion tout en me branlant. À l’intérieur de moi, la matraque me semble gigantesque, mais je trique à m’en faire péter les veines.

Puisqu’il me faut boire la coupe jusqu’à la lie, je t’invite à t’assoir sur mon phallus. Tu minaudes et bois tout d’abord une coupe que vient de t’apporter ton petit esclave d’opérette. Sa Seigneurie se fait prier…

Pourtant, quand tu m’enfourches pour t’embrocher sur moi, tu n’y vas pas de main morte et me ploie les reins sous tout son poids. Je m’efforce de faire bonne figure jusqu’à ce que tu ordonnes à ton larbin d’actionner la matraque et de me bousculer les roupettes.
Là, on ne rigole plus parce que cette petite salope paraît prendre grand plaisir à me pilonner la prostate tout en me mastiquant les testicules.

Seigneur chevauchant, quant à toi, est très occupée à martyriser les tétons de sa monture qui commence à transpirer pour de bon. Du trot nous passons au galop… puis très vite au triple galop.

La lumière du matin découpe les larges épaules de l’homme qui me chevauche et fait comme une auréole autour de ses cheveux blond cendré. Je distingue à peine ton visage, mais je sais que tes yeux scrutent mes traits. Tu dois te régaler. Tu montes et descends en serrant tes anneaux autour de ma tige turgescente. Tu me tues avec douceur.

Dans ma posture de yogi, assailli de toutes parts par la matraque, les dents de la petite pute, les pinces à seins… et les puissants sphincters de mon vainqueur… je refuse de capituler.

Et pourtant, lamentablement, au bout d’un long moment, je gueule ma jouissance en crachant mon foutre dans ton ventre. Tu planes au-dessus de moi tel un sphinx énigmatique puis te penches pour m’embrasser.
C’est un baiser profond, simple et sincère. C’est un baiser d’homme à homme.

Le poids de ton torse sur le mien m’apaise, mais… je ne suis pas heureux.
Dans ton oreille je souffle : « Ce n’est pas ça... faire l’amour... »


Suite de l'histoire


Cyrillo & Romain

cyrillo@cyrillo.biz | alain.romain@orange.fr

TOP AUTEUR 2020 ROMAIN

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