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Cyrillo :
Mais c’est quoi ce bordel Romain ?!!!
Entre mon cul et mon pubis, je nage dans le foutre et ça sonne encore à la porte !
- Bobby ! Va ouvrir putain !
J’entends ses bonds de grand rat de l’Opéra se diriger vers la porte, puis vers la chambre.
- Cyril y a un couple pas très content à la porte, ils (…)
- OK j’y vais, fais chier…
Je tire le drap avant immaculé, mais maintenant couleur paillasse à putain, et me crée une magnifique toge haute couture.
De fait, ça te découvre et je vois que tu bandes encore.
Je soupire… Mais c’est quoi ce mec !
Impérial dans mon sarrau improvisé, je passe devant le chef scout blond bouclé et je le vois qui reluque ta bite comme si c’était un billet de 200 euros qui traine par terre. Genre je prends / je prend pas.
J’ordonne à Bobby de dégager, il y a encore de la flotte à éponger, ça va niquer le parquet, dépêche !
César se fait attendre à l’entrée, mais le voilà !
- Bonjour …
- Vous commencez à nous ennuyer prodigieusement !
Je reluque le couple du bas. Monsieur devant, madame bien derrière, plantée sur l’avant-dernière marche de l’escalier, elle n’ose même pas poser un seul pied sur mon palier.
Elle hoche une tête pleine de bigoudis pour faire mine qu’elle est d’accord avec son mari.
« Vous » « prodigieux » Je me dis que c’est courtois, essayons de rester dans cette zone de confort.
- Que puis-je faire pour vous ?
- Arrêter de nous emmerder !!!!
Il gueule, le ton a déjà changé.
- C’est l’eau de la salle de bain coule chez vous, pas celle des toilettes, rassurez-vous !
Il n’aime pas mon esprit et en rajoute :
- Cet étage c’est pire que l’Marais ! Déjà votre oncle avec son regard dégueulasse sur moi et mon fils, mais vous… vous transformez cette adresse en bois de Boulogne, ça commence à bien faire ! J’vous préviens j’appelle la police, on va pas vous supporter comme ça bien longtemps !
- Je connais bien le commissaire, voulez-vous que je vous le passe, où est mon téléphone déjà …
- Oui oui ! vous rigolerez moins !
- Je suis sérieux…
Et je fais mine d’aller chercher mon téléphone dans le salon.
J’entends la baronne qui commente ma tenue… T’as raison chérie, y font un bal masqué ici ou quoi ? ça doit bien s’enculer…
À peine suis-je de retour, suivi de ma traine blanche, qu’il me demande d’arrêter mes conneries.
- OK, soyons sérieux Monsieur. Ça va se calmer, c’est juste le branle-bas de combat avec cette histoire de confinement. Je regarde dans mon téléphone et vous donne les coordonnées de mon assureur. Autre chose ?
- Oui, on veut plus voir ni entendre vos trucs dégueulasses !
Madame hoche toujours la tête comme un mobile, le chien de plage arrière, vous voyez ?
Je préfère leur fermer la porte au nez.
Je ramasse ma traine et passe au-dessus de Bobby qui éponge vaillamment en silence pour te rejoindre dans la chambre.
Je me retourne sur lui et intime de faire tourner une machine de serviette quand il aura fini.
Je me laisse choir sur le lit, ou plutôt je me prends les pieds dans la toge trop over-size et m’écroule sur toi.
Toi qui bandes toujours…
- Quand t’auras fini, Romain, de bander comme un bonobo… On peut s’parler ?
- Elle est bien grosse, mais j’ai toujours le cerveau irrigué, tu sais ? Vas-y, je t’écoute.
- J’fais quoi du Scout-toujours ? Bobby…
- Bah chez Tonton Alexandre non ? Dis-tu en riant !
- J’y ai pensé, mais ce serait dégueulasse pour lui.
- Plus que ta façon de le traiter ? Alexandre est un homme plein d’attention.
- Oui plein d’intention dégueulasse plutôt ! Que je rouspète.
Nan, je ne peux pas le confier à Alexandre, il est déjà martyrisé par son père, il a le courage de s’échapper, il est vulnérable, ce n’est pas pour le donner à manger à un autre.
Et laissons tata tranquille et se faire emmancher à tour de bras par les deux Village People.
- Fais comme tu veux Cyril, mais c’est clair que je vais te dézinguer le carillon de l’entrée à ce train-là. Et c’est qui Bobby pour toi ?
- Un ex-amant
- Quel scoop ! et sinon ?
- j’lai rencontré à Vincennes, au petit matin, j’étais tout seul à poils au soleil, c’était 8h en semaine, tranquille. Je l’ai vu passer plusieurs fois avec son VTT, il a failli se prendre dans la gueule le panneau de la zone naturiste à ne pas regarder devant lui.
Je suis allé en fumer une, caché sous les arbres, j’ai compris qu’il me cherchait. J’ai adoré le manège. Il allait repartir alors je suis vite sorti du feuillage, la bite en l’air, à bien m’étirer au soleil, bras en croix. Il a mis un coup de frein à gicler par-dessus le guidon et fait demi-tour. On a baisé comme ça, simplement, contre un arbre, sans rien se dire. Il avait envie de se faire prendre, mais ça n’est pas rentré. Il a un cul d’enfer et j’ai fini par me branler et juter sur son cul. Il voulait absolument me revoir pour « le faire ». C’était ok pour moi, pour vraiment me le faire. Très vite il a joué au soumis et (…)
Nous sommes encore interrompus par une sonnerie ! Ouf ce n’est pas la porte d’entrée, ça vient de la salle d’eau.
Dans la salle de bain, Bobby est en prière à genoux devant la machine à laver.
J’abrège sa souffrance et débranchant la machine qui clignote comme une machine de casino en plein jackpot, la rebranche, et lance le programme coton 60° d’un clic.
Ça y est, Bobby a vu la vierge il se relève tout ébloui.
Je suis la vierge !
On éclate de rire.
Le bonheur de rire nous fait tourner la tête et celui de te trouver si beau quand tes grands yeux, irrigués de larmes, signent ta joie, la notre partagée.
Ding, Dong !
On sursaute.
Silence total !
C’est ton téléphone. Ouf…
Mais quelle notification de merde ! C’est une cause de divorce ça !
Je te vois lire concentré et je me surprends à tenter de lire en biais sur ton écran… Bravo Cyril…
T’as collé un filtre de discrétion et je me demande pourquoi ! de mieux en mieux Cyril !
T’as l’air bien embêté en reposant l’appareil.
Tu finis par me dire que Margaux est coincée à Paris, plus de vol pour Shanghai et plus de vol pour retourner chez elle.
- Romain ? C’est qui Margaux ? Et quoi ?
Romain :
Dans quelle galère me suis-je embarqué en acceptant de partager le confinement avec toi Cyril ???
À peine le Ding-dong de la sonnerie entendu, que tu bondis hors du lit en rugissant :
- Bobby ! Va ouvrir putain !!!
Un clapotement de pieds nus m’annonce que l’esclave blondinet s’empresse de t’obéir en se précipitant vers la porte d’entrée. J’entends des aboiements mécontents qui me font comprendre que le voisin du dessous vient de se prendre les 80 litres d’eau de la baignoire sur la gueule.
Fort mécontent, tu arraches le drap de lit pour t’en draper manière romaine. Faut dire que tu ne manques pas d’allure ainsi vêtu. On dirait un Caligula colérique… prêt à faire trancher la tête de tous les sénateurs de Rome.
Tu jettes un regard peu amène sur mon sexe toujours à la verticale. Tu découvres ainsi que je n’ai pas assez joui, mais pour moi cela n’a pas beaucoup d’importance puisque tu viens de dégorger autant de foutre que pour deux. Faut pas être aussi mesquin, Cyril… Cyrillus César Imperator.
Plus impérial que jamais, tu vas affronter tes copropriétaires pas contents. D’après les échos, je crois comprendre que tu as affaire à des Bidochons enrichis par le Loto. Ça fait beaucoup de bruit !
Quand, triomphant, tu reviens dans la chambre avec un teint qui vire au rouge brique, tu éjectes tout d’abord le joli Bobby qui était venu une nouvelle fois vérifier si mon mât de cocagne était toujours debout, et tu t’écroules sur moi en me faisant cracher tout l’air de mes poumons.
Me saisissant la queue, histoire de t’occuper les mains, tu me demandes ce que nous allons bien pouvoir faire du petit Bobby. Tu t’insurges quand je te propose de le loger chez Tonton Alexandre. Ce serait jeter le pauvre bichon dans la fosse aux lions !!!
Tu es un sacré manipulateur, Cyrillo, car je te soupçonne déjà de vouloir faire de ce pauvret ton maître d’hôtel. Une sonnerie stridente me donne raison. Il s’agit de l’alerte de la machine à laver que ton bel esclave est incapable de mettre en marche. Tu te rues dans la salle de bain et je t’entends, telle une bourgeoise du XIXe siècle donner un cours de domesticité à ton minou. Dorénavant, il saura faire marcher le lave-linge. Nous sommes sur la bonne voie. Nous nous sommes trouvés un larbin pour faire le ménage et la cuisine. Ce confinement va être une Dolce Vita…
Je me tords de rire quand tu reviens dans la chambre, tout content de toi. Sacré Cyril, dans ton rôle de grand chef tu n’as pas ton égal. Le plus marrant c’est que tu n’as même pas conscience de ton autoritarisme. Ça me fait craquer !
Je rigole beaucoup moins quand mon téléphone se met à sonner et que s’affiche le nom : « Margaux ». En lisant le SMS, mon sang se fige.
Margaux est coincée à l’aéroport Charles-de-Gaulle et elle m’appelle à l’aide. Son vol Shanghai-Pudong a été annulé pour cause de Covid-19.
Il lui est également impossible de repartir à Londres où elle réside. Au nom de notre ancien amour, elle compte sur moi.
C’est la cata ! Je débande d’un coup et tombe à la renverse sur l’oreiller en gémissant « Margaux… ?! Oh non… !»
- Romain ? C’est qui Margaux ? Et quoi ? M’interroges-tu d’un ton presque inquiet.
Pour te répondre, il faudrait que je reprenne mes esprits, mais c’est trop le bordel dans ma tête. Que vais-je faire ??? Je ne peux pas laisser tomber Margaux, elle a trop fait pour moi. Elle m’a secouru et elle m’a remis sur pied alors que je partais en vrille. J’ai un flash-back et je me revois après la mort de mon mec, me torchant la gueule dans un piano-bar. Pas lavé, pas rasé, j’enfilais les scotchs par séries, avachi sur une banquette. J’avais sans cesse des larmes au bord des yeux et j’envisageais de me faire sauter le caisson. Le monde était trop vide, j’étais trop malheureux.
Une femme est venue s’asseoir à côté de moi, une coupe de champagne à la main. Elle m’a parlé et ses paroles étaient douces, simples et réconfortantes. Il me semblait qu’elle avait tout deviné et qu’il n’était pas nécessaire que je lui explique pourquoi j’étais dans cet état. Je l’ai suivi chez elle en titubant. Elle m’a couché sur un grand lit et m’a déshabillé. Le lendemain, quand je me suis réveillé, elle était debout devant moi avec une tasse de café à la main. L’appartement était somptueux et la femme magnifique.
Imaginez le sosie de Charlize Theron, avec une plus grosse poitrine, et des jambes plus longues, et vous aurez le portrait de Margaux Trampling, PDG de l’énorme multinationale Trampling’SexToys basée à Shanghai pour d’évidentes raisons fiscales.
J’avais une gueule de bois de dinosaure et j’étais encore à moitié mort. Mais quand elle a gobé mes couilles en me faisant des gratouillis sur le gland, j’ai commencé à ressusciter. Margaux est un aspirateur. Quand elle fume, il lui suffit de tirer trois bouffées pour carboniser entièrement la cigarette. Je n’imaginais pas être capable de produire autant de sperme. J’étais devenu une fontaine dont elle s’abreuvait jour et nuit. Elle m’écartelait, lié sur ses draps de satin pour me chevaucher telle une Walkyrie. Je n’étais plus alors qu’un étalon qu’elle fouettait impitoyablement pour qu’il l’emporte sans cesse dans un galop wagnérien.
Elle me baisait tellement que je n’avais même plus le temps de penser. Je me souviens seulement d’avoir entendu ma voix quand je réclamais vainement grâce. Durant de longues semaines, Margaux m’emporta ainsi, non pas vers l’oubli, mais vers la redécouverte de mon corps et du plaisir de vivre. Elle m’épuisa durant trois mois. Je n’avais plus un atome de graisse et ma musculature saillait comme celle d’un écorché. Cet aspect ne faisait que davantage l’exciter…
Un jour, sur une plage tropicale, elle me parla. Elle me dit qu’elle avait toujours aimé le pouvoir et l’argent qu’elle avait obtenus par quatre riches mariages, mais surtout par son opiniâtreté. Mais elle n’était pas pour autant heureuse, car maintenant, l’âge était venu et il lui fallait lutter comme une diablesse pour conserver sa jeunesse. Elle ne pourrait plus avoir d’enfants et pourtant, quand elle rencontrait un homme comme moi, le désir de maternité la taraudait. Un vent tiède et parfumé d’embruns faisait voler ses cheveux. Elle était très belle.
Nous nous sommes quittés dans un aéroport. Elle partait continuer sa vie de femme de pouvoir mais moi je ne voulais pas la suivre. Elle a peut-être pleuré un peu, mais pas trop à cause de son maquillage.
Comme au loin, j’entends ta voix qui repose la même question :
- Romain, c’est qui Margaux ?
- Margaux c’est une ex à moi. Je l’adore, mais encore plus quand elle n’est pas là. C’est une femme couguar.
- Une femme couguar ??? Quel âge a-t-elle ta mémère ???
- Margaux n’a pas d’âge, Cyril. Elle pourrait aussi bien être ma grande sœur que ma mère ou ma grand-mère. Je n’en sais rien, je t’assure.
- Tu rigoles là ou quoi ? Dis-lui toujours de venir, elle fera du tricot sur le balcon et nous fera la tambouille. Que tu t’esclaffes.
- Non je ne rigole pas, Cyril ! Il va falloir que je reparte chez moi avec elle. Je ne peux pas laisser tomber Margaux et je ne veux pas non plus t’imposer sa présence. Cette femme est une dévoreuse d’hommes. Ce serait un vrai carnage si elle entrait ici.
Du coup, tu te roules sur le lit en t’étouffant littéralement de rire, un doigt pointé sur moi. Tu agites tes pieds en l’air, au paroxysme de l’hilarité. Dépité, j’attends patiemment que tu te calmes mais c’est encore en hoquetant que tu me réponds :
- No problem Romain ! À part toi, je ne vois pas ce qu’elle pourrait se mettre sous la dent. Ici, c’est le bastion des homos purs et durs. Il va crever de faim ton cougar, c’est moi qui te le dis !
- Mais je t’assure que… Que je tente une ultime fois de t’avertir.
- Pas de problème, je te dis, Romain. Je ne veux pas que tu partes. Alors, dis à ton cougar femelle qu’elle peut rappliquer. On la logera chez Tonton le général, ça lui donnera l’occasion de faire des mondanités. Il adore. Que tu décides une fois de plus, d’un ton péremptoire.
- Général ???
- Ouais, tu ne le savais pas mais Alexandre est un général de la gendarmerie à la retraite. J’ai un parrain général. Classe non ? Que tu continues de hurler de rire en te claquant les cuisses.
Je ne t’ai jamais vu aussi hilare… pourvu que ça dure…
Bon, allons-y. À moitié rassuré, j’envoie un SMS à Margaux pour lui dire que je peux l’héberger chez des amis à l’adresse indiquée. La réponse ne tarde pas. Elle arrive !!!
Branle-bas de combat ! Les mains moites, je sonne à la porte d’Alexandre pour l’informer, un peu tard, qu’il va devoir héberger une reine de l’industrie. À mon grand soulagement, il semble ravi. Quand une heure plus tard, un énorme taxi se pointe et que la porte de l’ascenseur s’ouvre, Cyril et moi sommes au garde-à-vous. La créature qui s’avance vers nous semble tout droit sorti d’un film à grand budget de la Metro Goldwyn Mayer. Silhouette de femme fatale, démarche de mannequin et la hanche tanguante, elle arbore le sourire d’une tigresse câline.
Je glisse un regard vers toi pour constater que ta mâchoire s’est décrochée à l’apparition de la flamboyante créature. Ton expression me fait songer à celle d’un paisible baigneur qui voit surgir devant lui les Dents de la mer. Regretterais-tu en cet instant d’avoir offert l’hospitalité à ma grande copine Margaux ?
- Romain mamour!!! Oh, darling chéri, quel bonheur de te retrouver ! Tu es encore plus beau que dans mes souvenirs ! Viens que je te mange !!! S’exclame la femme couguar d’une voix de gorge en m’étreignant comme pour m’étouffer.
La mâchoire toujours décrochée, tu assistes à nos retrouvailles. Tu as une lueur de panique dans les yeux quand Margaux se tourne vers toi en t’enveloppant d’un regard carnivore.
- Vous êtes donc Cyrillo, l’ami de mon Romain chéri !? Venez que je vous embrasse, vous êtes trop gentil de m’accueillir. Dit-elle en t’étouffant à ton tour et en te soulevant presque du sol.
Je fais les présentations et j’explique en quelques mots à Margaux chez qui elle sera logée. Nous nous dirigeons vers la porte d’entrée d’Alexandre qui s’ouvre déjà. Tonton apparaît, superbe dans un costume Hugo Boss. La rencontre d’Alexandre et de Margaux est à peu près comme celle du roi Salomon et de la reine de Saba. Simple et très peu protocolaire.
- Je suis enchantée générâââl, qu’il est aimâââble à vous d’héberger une femme dans la détrêêêsse. Feule le couguar.
- C’est un honneur pour moi, chère Madâââme, de vous accueillir dans ma môôôdeste demeure. Trémolote un Alexandre ébloui qui s’incline pour faire un baisemain.
Sous l'œil goguenard de Raoul, qui se cure les dents, et celui dubitatif de Fred qui se remonte le paquet en matant les gros nichons de la bombasse, le couple mondain s’éloigne dans le couloir en direction de la chambre d’amis la plus vaste de l’appartement. Comme cette chambre est équipée d’une salle de bain, nous espérons que la présence de la dame ne sera pas trop envahissante. Margaux est ravie.
Il nous reste cependant encore un problème à résoudre.
Celui d’introduire les bagages de Margaux dans l’appartement. Après plusieurs voyages, nous nous retrouvons avec un Himalaya de valises, de sacs et de vanity cases dans le couloir. Nous sommes éreintés.
Les yeux que tu braques sur moi sont comme des kaléidoscopes. J’avale ma salive.
Cyrillo & Romain