Premier épisode | Épisode précédent
10 | De nouveaux possibles
Le récit d’Adrien
Je contemple ce mystère qui advient chaque fois et, chaque fois, m’interroge et me transporte, moi qui suis, peut-être bêtement, exclusivement actif.
Sitôt la première phalange en lui, de vorace et conquérant, aussitôt, Toni s’abandonne, alangui et ouvert, avant de redevenir lui-même, déterminé et affamé, jusqu’à être empli de ma queue, nichée en lui comme un indispensable complément. Je guette l’apparition de cette étincelle qui grandit alors dans sa pupille, l’expression de son désir qui me convoque et va faire de nous des gémeaux.
Mais, ce soir est spécial, qui voit tomber un interdit et le cérémonial du capotage devenir une option. Désormais, nous n’avons plus l’obligation de cette fine membrane de latex entre nous. J’ignorais ce que Toni pensait de ce moment et le texto reçu ce matin ne m’avait guère éclairé mais là, j’ai envie de l’entourer d’attentions, pour faire de cet échange une découverte, une intimité supplémentaire et généreuse.
Le voilà qui ouvre à nouveau les yeux dévoilant cette pupille marron grillé, pétillante de lubricité gourmande, un abîme dont la profondeur fascinante m’appelle. Son sourire découvre ses jolies dents régulières. Je l’enfouis prestement sous l’éponge bouclée d’une serviette comme on envelopperait l’objet familier fragile que l’on veut absolument préserver des chocs. Pour l’aveugler aussi et l’entraîner à tâtons jusqu’au lit où je le renverse tout en le frictionnant, glissant mes mains entre les plis du tissu jusqu’à sa peau qui se dénude par places que j’embrasse avec appétit.
Jusqu’à retrousser l’étoffe sur ses fesses, le haut de ses cuisses puissantes, cette peau légèrement ambrée, ce duvet sombre, ces poils drus, sa fesse veloutée comme un fruit d’été avec la naissance de sa raie. Un fruit rond, plein, ferme, dont je m’empare fermement sans crainte de le taler mais, cependant, avec tous les égards qui lui sont dus. J’en goûte le léger parfum de musc de la pointe de la langue d’abord, avant d’y plonger goulûment, lapant ce petit fripé avec toute l’ardeur que stimulent les petits geignements du bénéficiaire.
Toni aussi, lui tout à l’heure gigotant, frétillant, jouant de mes caresses comme de chatouilles irrésistibles, s’est soudain immobilisé comme pour accorder un peu de solennité à l’instant. Il se love, il ondule maintenant, offrant sans cesse au lécheur impénitent que je suis, une nouvelle posture dont je peux, chaque fois, tirer quelque nouvel avantage.
J’aime lui bouffer le cul.
Je déguste son anneau qui se détend, souple et ourlé, entouré de sa couronne de poils drus et je le caresse également de la pointe de mes doigts pour l’aider à s’épanouir et mesurer le lent travail de ma langue qui le creuse, de mes lèvres qui le suçotent, …
Soudain, Toni se cambre, fessiers contractés, reins tendus dans une courte expiration forcée, puis il réclame :
- « viens m’embrasser Adrien »
Comment résister à sa supplique gorgée de plaisirs dont je pense être la cause ? Je me glisse le long de son dos, courbe mon cou pour basculer par-dessus son épaule, happer ses lèvres et mêler nos langues, partageant ses subtils arômes de jeune mâle. Mais le voyou, en douce glissade, m’aide discrètement à trouver la juste place à laquelle ma queue aspire, coulissant dans son sillon jusqu’à heurter à sa porte dans un soupir.
« Heurter » n’est pas le mot d’ailleurs tant j’y suis attendu, espéré, même. Il roule du bassin et, d’une main précise, m’ajuste et me guide.
Je progresse lentement dans son conduit qui me fait fête, tunnel souple et soyeux qui me gaine voluptueusement, m’accueille en m’offrant ma juste place en lui, exacte, sur mesure. Pour la première fois, il n’y a aucune membrane, fut-elle fine et lubrifiée, entre nous et je découvre, avec émerveillement, sa douceur et mon privilège. Et tandis qu’enfin je me niche dans ce gîte douillet, je réalise que Toni, alors qu’il a écarté les cuisses à l’horizontale et remonté son cul, gémit doucement, un chant doux et modulé, au moindre de mes mouvements. Sans doute est-il tout aussi réjoui que moi par la nouveauté de cette liberté, mon p’tit chat.
Je redresse mon torse sur mes bras tendus, l’encadrant de mes poings serrés pour basculer mon bassin vers l’avant et je le pousse ainsi de mon barreau puissamment engagé. J’écoute son murmure se hacher tandis que je l’écrase et je le regarde rouler des épaules et dodeliner de la tête.
Je bascule alors des épaules vers lui, ouvrant largement les lèvres pour saisir son deltoïde souplement mais à pleine bouche et, alors que ma dague se retire lentement hors de son fourreau velouté, je le sens se précipiter, se contracter pour tenter de m’aspirer pour me garder en lui alors qu’inexorablement, je tente de m’extraire.
Puis, d’un coup, je replonge en lui, l’envahissant à nouveau, l’écrasant de toute ma masse, le rein dur pour me nicher fermement en lui avant de le poinçonner fébrilement jusqu’à n’en plus pouvoir, pour céder au plaisir immédiat, sans détour.
- « Toni, tu es diabolique ! »
J’explose en lui dans une gerbe de décharges nerveuses et m’écrase sur lui, comme un chiffon trempé, puis je bascule sur le dos, membres en croix, pour reprendre mes esprits tandis qu’à mes côtés, Toni pivote sur lui-même. Sa tête hirsute glisse sur mon flanc et il saisit ma queue flasque pour l’aspirer en bouche en m’arrachant un sursaut, une décharge électrique dans les reins.
Je le saisis par sa tignasse pour délivrer ma queue de sa ventouse de sangsue implacable. Ses yeux se plantent dans les miens et il darde sa langue en creuset pour m’exhiber les traces blanchâtres recueillies. Ainsi soulevé sur ses bras tendus, ses pupilles brunes fichées dans les miennes, je m’aperçois qu’il a, lui, joui dans sa serviette, accordant nos plaisirs. Je recueille alors sa semence avec mon index et lui donne à téter, lécher puis je le galoche dans nos sèves mêlées.
Je reste le visage face au sien, le retenant d’une main dans sa chevelure, me gardant à distance de ses tentatives de baiser, mes yeux fichés dans les siens pailletés, joyeux.
- « Quel joli cadeau, Toni ! Je vais maintenant t’emmener dîner en ville, en tête à tête, pour une digression dilatoire … Puis j’aimerais, à mon tour, fêter avec toi ces nouvelles possibilités comme je l’entends, si tu es d’accord ! »
Fin de la saison 11. Merci encore à tous ceux dont l’intérêt et les encouragements, toujours bienvenus, m’invitent à poursuivre et … A bientôt pour la suite.
Amical72
amical072@gmail.com
Autres histoires de l'auteur :