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Chapitre 4 | Mille et une nuits
Le récit de Toni
Dans la voiture, je distingue son profil souriant sur la nuit tandis qu’il conduit. Sa main droite lâche le volant et vient se poser sur ma cuisse, sans qu’il quitte la route des yeux.
- « pas trop éprouvante, cette journée, Toni ? »
J’ouvre complaisamment ma cuisse vers lui pour que sa main s’y pose largement et, après un « humm » pensif, je laisse mes yeux errer dans l’obscurité, songeant à tous les évènements qui se sont précipités au long de ce dimanche. Sa main a remonté ma cuisse et ses doigts tâtonnent malhabilement vers ma braguette.
- « je peux caresser la queue du p’tit chat ? »
Je souris, replace sa main sur le plat de ma cuisse … Mais il reprend :
- « je veux caresser la queue du p’tit chat »
Alors, amusé, je défais le bouton, baisse la glissière et le laisse avancer ses doigts qui s’emparent de ma bite.
- « mais dis-moi, le p’tit chat n’a pas de culotte ! »
Après l’enthousiasme de nos ébats dans l’écurie, dans la pénombre, je n’ai retrouvé qu’une chaussette et … mon slip, lui, est demeuré introuvable ! Il rit en caressant du plat de la main ma bite chaude et molle, posée sur mes poils comme une charcuterie allemande sur la choucroute. Il a un murmure approbateur, me décalotte, repose ma bite et poursuit sa flatterie du bout des doigts.
- « ai-je gagné un palet de Monique ? »
Je m’esclaffe.
- « si tu veux obtenir un palet, il n’est pas nécessaire de me faire sortir ma bite ! »
- « Qui sait, Toni ? D’ailleurs, pourrais-tu citer au moins une de tes motivations pour être assis à cette place, à côté de moi, en ce moment ? »
Je glousse et souffle en affectant un air excédé.
- « Comment ? N’ai-je pas encore montré assez d’entrain à vot’e service, M’sieur ? »
Mais il referme sa main autour de ma bite en riant.
- « non, désolé Toni ! Tu confonds cause et conséquence. Moi je te demande ce qui, maintenant que tu as gagné ton pari, te donne envie de rester à mes côtés et nous permet de jouer avec ça … » et il secoue ma queue vigoureusement à deux reprises.
– « avec de plus en plus d’audace et de plaisir, d’ailleurs ! » Il repose ma bite doucement, reprend sa caresse et ajoute : « Réfléchis »
Et le silence se fait alors qu’il promène la pulpe de ses doigts sur ma hampe dans une caresse légère, presqu’impalpable.
- « Quelles raisons m’ont donné envie de te garder dans mon lit après un premier coup … disons, moyen, et sont les vrais moteurs de cette relation, Toni ? Or les moteurs, ça s’entretient, ça s’alimente pour qu’ils tournent bien et longtemps, non ? »
Dans la nuit, la voiture roule régulièrement, négociant souplement les courbes et je me vois ainsi tiré de la béatitude qui me berçait. Je tourne ma tête vers l’extérieur pour lui répondre sans plus d’embarras.
- « ce que je sais, Adrien, c’est que cette place, tu m’as mis au défi de la gagner, que j’ai dû alors beaucoup prendre sur moi mais que l’enjeu m’a galvanisé ... Je suis aujourd’hui comme Shéhérazade des Mille et une nuits* qui, chaque nuit, parvient à retenir l’intérêt du sultan par l’enchâssement de ses contes et diffère ainsi l’heure de sa mort ... »
Il rit !
– « joli conte mais, moi, ce sont les garçons que j’aime et c’est un footeux, portugais et poilu qui a retenu mon attention ! J’aime que tu aies une belle bite et du poil, Toni ! Mais surtout, j’aime que tu sois allé chercher en toi les ressources pour me retenir, plutôt que de tenter vainement de me séduire par des minauderies. »
Il a poursuivi ses caresses et, maintenant, toute sa paume coulisse sur ma queue réveillée en mi molle, ses doigts s’insinuant parfois dans mon froc pour rouler sur mes boules lisses ou se prendre dans ma toison.
Quand il gare le coupé, je me rajuste en hâte et, lorsque je sors mes affaires et les réserves préparées par ma mère, mon pantalon descend sur mes fesses. Je l’entends rire derrière moi. Il s’approche pour me soulager d’un sac. Dans l’ascenseur, il en sourit encore.
- « je ne me lasse pas du spectacle que tu offres quand tu te penches, Toni ! Ton pantalon qui tombe et dévoile ta lune fendue, l’ombre de tes poils sur ta peau mate, tandis que tu te défends maladroitement en rougissant de ton embarras » et il ajoute à mon oreille « rien que pour voir ça … » et, devant mes yeux incrédules, il retire mon slip de sa poche et l’agite sous mon nez. Comme je feins de m’offusquer de sa traitrise, il esquive :
- « taratata, Toni ! Nous avons d’abord quelques aménagements à faire, comme nous en avons parlé ce midi. »
Il imprime de nouveaux cartels pour la boite aux lettres et les sonnettes, faisant précéder le bien français « Lecourt » de mon patronyme plus exotique et nous descendons les poser puis il propose un partage des penderies et tiroirs. Comme j’évoque la modestie de ma garde-robe, il s’approche, m’entoure de ses bras et pose ses deux mains dans mon dos en me regardant dans les yeux. Il les fait glisser doucement en prenant grand soin de les introduire dans mon pantalon pour atteindre mes fesses.
– « j’adore mater ton cul charnu et envisager ce joli sillon qui mène à ta grotte aux délices, Toni, mais tu devras adopter des tenues plus conformes à tes futures responsabilités si tu veux être pris au sérieux … et réserver cet appétissant panorama à des circonstances plus personnelles ! »
Mais, tout en tenant ce discours raisonnable, son œil frise, sa main s’attarde sur mes rondeurs et joue à friser les poils dans mes reins, comme s’il attendait un signe de ma part. Or j’ai, moi aussi, appris à rester impassible, l’œil terne et vide, hors d’atteinte.
Mais d’un coup, j’introduis l’index et le majeur dans sa chemise pour encadrer une boutonnière et, d’une pression du pouce, je fais sauter un premier bouton ; puis un deuxième … La lueur flambe dans sa pupille, ses bras se resserrent et, à peine ai-je fais mine de redresser le menton que ses lèvres captent les miennes pour un bisou léger comme une plume et c’est moi qui dois, de la pointe de la langue, me frayer un chemin pour atteindre la sienne tandis que mes doigts fouillent la mousse de sa toison.
Je le sens gagné par le feu !
*Recueil de textes universellement connu, les Mille et Une Nuits rassemblent des anecdotes et récits autour d'un thème central : chaque nuit, sa bravoure et sa ruse permettent à Shéhérazade, la conteuse, de sauver les femmes de la violence et d’échapper à la barbarie en différant l'heure de sa mort par une nouvelle histoire qui garde le calife en haleine ... Mentionné pour la première fois au Xe siècle, le recueil anonyme, a été traduit dans le goût de son époque par le savant et voyageur français Antoine Galland qui, entre 1704 et 1717, le publie en douze volumes qui connaissent un immense succès.
(A suivre)
Amical72
amical072@gmail.com
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