Premier épisode | Épisode précédent
Chapitre 8 | Bonne nuit
Après de tels ébats, je me laisse tomber lourdement, en croix, couché sur le dos pour souffler. Toni se pelotonne contre moi. Je ris
- « t’as pris des cours, non ? »
Sa main m’effleure le flanc, juste à la lisière des poils. Silence.
- « Tu m’as épuisé, Toni ! et toi, ça va ? »
Re silence.
Je me redresse et lui pique un bisou au hasard sur son épaule. Et je retombe dans un souffle.
- « Réponds moi Toni, s’il te plait. Sinon, je vais penser que je peux disposer de toi »
Il bouge, bascule sur le côté et se colle contre moi, ses cheveux sous mon aisselle, se redresse pour embrasser mon flanc, se rapproche encore et sa main saisit ma bite flaccide dans le creux de sa main, avec la douce attention qu’on porte à son doudou :
- « moi ça va bien, Adrien »
- « On va se laver et tu restes dormir ? »
- « Oui »
Je bascule sur le côté, vers lui, l’enserre de mes bras, plonge mon visage dans sa tignasse pour le respirer, retrouver sa bonne odeur.
- « Merci Toni »
Je lui dépose un dernier bisou puis, dans une détente de tout mon corps, je me redresse, le houspille et le bouscule hors du lit. Je l’entraîne d’une main pour aller chercher sa brosse à dents dans la chambre d’amis et le ramène dans ma salle d’eau où je le pousse dans la cabine de douche. Frictions et caresses réciproques, la fougue de Toni qui m’embrasse à pleine bouche ! Un affamé ! Son enthousiasme m’amuse … et me flatte.
De retour dans la chambre, j’arrache la couette et le drap souillé. Spontanément, Toni se place à l’autre extrémité de la tête de lit pour m’aider à tendre le drap housse propre et partager ce moment domestique avec lui me plait. Puis nous allons dans la cuisine nous désaltérer. Je m’empare d’une bouteille d’eau gazeuse et me retourne, Toni me regarde avec de grands yeux innocents ; à ma surprise, il a déjà disposé deux verres. Je sers, on trinque. Je le regarde : il est souriant et, pourtant, il y a encore quelque chose de buté en lui. Accoudé au comptoir, je m’amuse :
- « un futur ingénieur a du sens pratique et sait organiser le quotidien simplement et sans drame, non ? »
Il a ce mouvement des yeux que je connais bien maintenant, décrochant des miens pour y revenir, décrocher et revenir encore. Il bafouille un « oui » timide, je le sens qui chancelle, incertain de ce qui va suivre.
- « Alors, on peut essayer de s’organiser pour que ça ajoute du positif à nos deux vies »
Il s’approche de moi et s’appuie contre moi dans mon dos, m’entourant de ses bras pendant que je termine mon verre. Je me sens apaisé d’avoir pris cette décision : accepter de faire entrer du désordre dans mon existence, d’en perdre la totale maîtrise.
J’aime me laisser couler dans des draps frais et tendus, rabattre sur moi une couette légère comme une vague et glisser dans le sommeil comme dans une eau profonde et calme.
Là, j’y retrouve Toni, plein, chaud, ferme, qui se colle à moi. Je l’entoure d’un bras et nous nous enfonçons ensemble dans la nuit.
Amical72
amical072@gmail.com
Autres histoires de l'auteur :