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Chapitre 7 | Récupération
Quand je suis de retour dans la cuisine après le départ de Stéphane, Toni me demande d’un ton amusé :
- « tu avais besoin d’une exposition auprès de ton collègue ? »
- « juste pour éclaircir la situation et lever les ambiguïtés. »
- « il me semble pourtant qu’il porte une alliance … »
Je ris, je m’approche de lui et pose mes mains en cercle autour de sa taille. J’enfouis mon visage dans sa tignasse. Il se retourne entre mes doigts et se blottit face à moi.
– « Avec ou sans alliance, les hommes ont une oreille de chaque côté de la tête, comme les bols bretons, pour qu’on puisse aisément les faire changer de direction. »
Mes mains ont glissé de sa taille sur ses fesses qu’elles pressent pour coller nos bassins l’un à l’autre ; les siennes ont, elles, glissé en remontant au-dessus de ma ceinture pour s’attaquer aux boutons de la chemise. Il relève son visage vers le mien.
- « il t’a fait une offre de service ? »
Mais je n’ai pas envie de vaines paroles et je pique son visage de petits bisous secs jusqu’à ce qu’il m’offre ses lèvres. Je les effleure des miennes puis je les dessine de la pointe de ma langue avant de la glisser souplement entre elles, juste la pointe, frétillante. Mais quand ses doigts ont enfin déboutonné toute ma chemise et que ses mains, glissant à plat, ont chacune trouvé un mamelon dans ma toison, sa langue se noue à la mienne dans un murmure de satisfaction.
C’est un baiser gras, avec de la mâche, un baiser pour de solides appétits que l’on termine dans un bruit de ventouse en relevant le menton d’un coup sec, restant liés par un fil de salive, et qui nous laisse les traces luisantes de nos gloutonneries ; dans lequel on replonge de concert avec des bruits de muqueuses et de petits claquements secs de ventouse qui se décollent. C’est un baiser qui écrit un brouillon de contrat, pour se balancer, s’empoigner, s’enlacer.
Il plante ses yeux canailles dans les miens, passe ses bras sur mes épaules, relève le menton pour une interpellation :
- « Tu m’emportes ? »
Et aussitôt, il saute à mon cou, enthousiaste comme un enfant, entourant ma taille de ses cuisses puissantes, manquant nous déséquilibrer, et dans un fou rire de chahut, je cavale jusqu’à la chambre pour nous balancer en vrac sur le lit.
Je suis allongé sur le dos et lui, collé à moi. Mon bras s’est enroulé à sa taille et ma main repose paresseusement sur sa fesse et je perçois les contractions de son rein quand il me pique le visage de petits bisous avec gourmandise.
- « et comment va le trou du cul de mon petit chat ? » Il suspend ses élans, me regarde.
- « Il récupère. »
Il m’a semblé que son regard s’est brouillé un instant. Ma main a quitté son rein pour peser entre ses omoplates et le serrer contre moi prenant pleine conscience du plaisir d’avoir son corps ferme et son odeur contre moi. Je lui murmure à l’oreille :
- « Le petit chat aurait-il quelques hésitations, voir même de petits regrets, de s’être ainsi laissé aller à tant de générosité, dimanche ? » Il garde le visage enfoui dans mon cou mais se décolle pour répondre.
- « Je n’ai pas la moindre honte, Adrien, mais je suis un peu … disons, alerté. » Il me regarde à nouveau. « Il m’a semblé que nous sortions de nous-mêmes, au-delà du plaisir pour arracher un orgasme qui en devenait une délivrance. C’est un peu vertigineux, non ? » Puis ses yeux pétillent « et en même temps, une jouissance de dingue m’a anéanti. »
- « J’ai essayé de prendre grand soin de mon athlète anéanti puis j’ai veillé sur ton repos ! » Je ris. « En fait, j’étais tout autant vidé que toi et, à peine t’avais-je pris dans mes bras que je t’ai rejoint dans le sommeil »
Nous restons ainsi enlacés à nous bercer quelques minutes, et son corps chaud et plein serré contre moi me parait être une redécouverte, celle de la chose la plus élémentaire et essentielle dont l’enfance nous gratifie sans compter et qu’on parait oublier en voulant devenir grand ... La confiance.
- « tu dois avoir faim, Adrien, la piscine ça creuse ! »
* Fin 2019, la chaine Mac Donald’s a limogé son directeur général Steeve Easterbrook, considérant qu'il avait commis une erreur de jugement en engageant récemment une liaison certes "consentie" avec un ou une salariée (l’entreprise n’a rien divulgué sur la personne concernée, pas même son sexe), mais contraire aux règles de l'entreprise. Ceci intervient après plusieurs autres cas similaires : en juin 2018, par exemple, le PDG du fabricant de microprocesseurs Intel, Brian Krzanich, a été obligé de démissionner pour "violation de la politique de non-fraternisation". Aux Etats-Unis, près de la moitié des entreprises interdit toute relation entre ses employés. En France, ces relations sont théoriquement protégées dans la loi par le respect de la vie privée.
Amical72
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