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3 | Revivre
Récit de Julien
J’ai retrouvé mes vingt ans. Et quoi qu’il en dise, Arnaud également.
On bosse ! Cette période de l’année ne laisse guère d’espace au désœuvrement à la ferme, alors on retrousse nos manches et on fait ce qu’il y a à faire. En équipe et avec le souci du travail bien fait, c’est cette satisfaction qui nous récompense de nos efforts. Et là …
Nos regards changent, l’un guettant l’autre, lequel comprend immédiatement.
Ce matin, c’est un box inoccupé qui nous accueille : là ! Nos bouches se soudent fébrilement mais nos corps restent à distance. Arnaud défait sa ceinture, ses boutons ; je suis resté fidèle à la cotte et il me suffit de tirer sa languette, de dégager mes épaules d’un chassé croisé vif et, seul, mon slip emprisonne encore ma queue. Mais ce dernier obstacle, je l’abandonne à Arnaud quand moi, je m’occupe du sien.
Sa garde robe est modeste, issue de la friperie où s’habillent les Compagnons, les tissus sont souples, doux et un peu lâches comme ceux des vêtements déjà beaucoup portés et j’aime les froisser dans mes grandes paluches pour dessiner les formes fermes qu’ils enveloppent : une pour m’emparer du manche et l’autre pour s’arrondir sur le joli fruit fendu.
J’essaie de percevoir les subtiles indications corporelles que me donne alors Arnaud. Pour m’y conformer ou, à rebours, pour les contrarier, selon mon humeur. Et réciproquement, lui aussi, parfois il s’oppose et me bouscule. Le charme du dialogue ! Celui de l’imprévu et celui de l’accord.
Ce matin.
Ce matin, il a visiblement décidé de diriger à la manœuvre, à voir la lueur qui scintille dans sa prunelle. C’est lui qui ouvre la porte du box, lui qui dessine à deux mains le profil de mon braquemart tendu, lui qui frétille du bassin pour que ma main glisse et tombe au fond de sa crevasse moite, lui qui épanouit son œillet aussitôt que mon majeur s’y pose et lui, enfin, qui soupire. Lui encore qui a judicieusement disposé du gel à portée de main.
Préméditation.
Il se retourne, pieds légèrement écartés, prend appui de ses deux avants bras parallèles sur la paroi, se cambre et décolle ses talons, outrageusement offert.
Magnifiquement offert, à moi, mon roudoudou !
D’une main, je cerne précisément la cible et de l’autre, je pointe. Et c’est extrêmement maîtrisé pour une grande précision du tir. Et lentement, pour profiter de chacun des millimètres qui nous encastrent, il pousse vers moi quand je résiste et il me dévore en ronflant. Un grondement de la gorge, sourd qui s’interrompt quand, à nouveau, il inspire. Puis il reprend, jusqu’à ce que ses deux ischions écrasent mon pubis. Je le retiens à deux mains sur ses hanches, le pressant éperdument comme s’il restait une marge de progrès, encore un peu de crème dentifrice à extraire du tube déjà aplati, fléchissant sur mes cuisses pour me redresser en le soulevant, comme un trophée planté sur une pique. Il gémit.
Mes paluches vont et viennent sur ses flancs, cassent son rein, inversent la voussure naturelle des épaules, rapprochent sa tête qui pivote pour m’offrir sa bouche. Son baiser est vorace et charnu, mouillé de salive, sa langue m’envahit.
- « Putain, Julien ! J’ai envie de ta bite et je la sens bien, là. Elle me remplit. »
Qu’est devenu le rouquin timoré qui n’osait pas dire qu’il aime se faire enculer ? A deux mains, il écarte ses fesses ; les contractions spasmodiques de son anus me massent délicieusement et m’envoient des impulsions éblouissantes mais terriblement dangereuses. Alors je me retire, lentement et il me laisse filer, s’ajustant juste assez pour que rien ne lui échappe puis je le laisse revenir, m’engloutir à nouveau, reprendre possession de toute la mesure de mon gourdin.
Il roule du cul, contracte ses muscles abdominaux, se repousse, bascule sur ses appuis pour m’offrir la meilleure posture,les plus délicats frissons, la plus moelleuse des grottes et se caresse langoureusement l’intérieur à l’aide de mon bambou dressé.
Soudainement, je décule et il sursaute.
Et je me positionne à nouveau, pour une entrée en fanfare, résolue, martiale dans son cul maintenant calibré, détendu et affamé. Je l’écrase au mur, retiens sa tête pour le galocher en gougeât, grosse langue intrusive et abondance de salive. Et je le tamponne à petits coups, courts et secs, répétés, mécaniques et implacables. Il m’a chauffé et je vais lui donner sa ration. Il le sent ! Il tête avidement ma langue et, dans un éblouissement, je crie, je le plante au plus profond, mes mains se crispent à le marquer de l’empreinte de mes doigts férocement crispés, et lui aussi, une série de hoquets en rafale le font tressauter.
Sa main a retenu mon visage, sa langue a voluptueusement envahi ma bouche, ses fesses ont pressé ma queue comme pour m’épuiser et il est resté pour me soutenir dans ce moment de vide qui suit le plaisir. Je pense qu’il n’a pas joui mais il semble vouloir se réserver. C’est sans aucun doute pour mieux différer. Hummm !
Petite toilette joyeuse et nous partons déjeuner. En traversant la cour, je suis happé par le soleil et sa chaleur bienfaisante. J’étire mes bras, mon dos, en tous sens, comme après une longue séquence d’effort physique, sous le regard amusé d’Arnaud. Mon corps semble retrouver sa capacité à me réjouir.
- « Moi aussi, je me sens revivre en ta compagnie, Arnaud, et nos galipettes impromptues en sont une bien agréable illustration. »
Amical72
amical072@gmail.com
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