Agriculteur | Saison 25 | Le retour

15 | Le ballet des engins – Le récit de Julien

C’est la voix de Nicolas Stoufflet sur France Inter qui me réveille en sursaut : « c’est déjà le matin » et le jour pointe.
À mes côtés, Romain s’étire comme un chat, avec un sourire canaille. Puis il glisse sous le drap pour venir se blottir. Je l’arrête d’une main ferme.
- « Dis-moi, je te croyais presque officiellement fiancé à une jolie demoiselle. »
Il plisse ses yeux, opine du chef ; sa main se faufile.
- « Absolument ! Mais ... »
Ses yeux se plantent dans les miens.
- « Pourquoi devrais-je renoncer à certains plaisirs ? Ne puis-je avoir les uns ET les autres ? Ici même, ne puis-je passer d’un aimable dîner dans la grande maison avec Monsieur et Madame Lecourt directement dans ton lit ? Il n’y a que quelques pas à faire... »
Le ton est enjoué, la mine angélique, l’œil d’un bleu sans nuage …
Je tique, indécis.
Ses doigts, légers et ensorceleurs, se font plus précis sur ma hampe. Il rit.
- « Voyons, Julien, les apparences sont sauves … mais c’est d’un autre âge ! Aujourd’hui, TOUT LE MONDE soupçonne et devine clairement ce qui se passe entre vous. »
Il hausse une épaule.
- « et sache bien que la plupart des gens s’en fiche. »
Il a chassé le drap et me caresse voluptueusement, son œil s’adoucit et sa paupière se plisse.
- « Mais moi, je compte bien obtenir une juste rétribution à mon travail de stagiaire. Le père Lecourt devra se contenter des rogatons. »
Basculant en avant, il engloutit suavement mon barreau tandis que ses doigts enveloppent confortablement mes couilles, se faufilent dans la broussaille de mon périnée qu’ils compriment de mille pressions. C’est étourdissant ! Et si surprenant que j’en bondis sur mes genoux, reins cambrés, je rugis pour couvrir le vrombissement de l’hélicoptère qui, soudain, sature mes oreilles et m’assourdit, ma main vient appuyer vigoureusement derrière sa tête comme pour l’empaler et je sens que mon gland, écrasé entre langue et palais, force sa luette.
Je relâche aussitôt ma pression, bras ballants, presque confus de mon emportement. Lui, il se redresse, toussotant, les yeux rougis, la bave au coin de ses lèvres qui s’étirent en un sourire carnassier. Il reste ainsi quelques secondes à me regarder fixement puis se retourne vers le chevet où il farfouille rapidement.
D’un coup de dents, il perce l’étui, dégage la capote qu’il déroule sur mon pieu d’une main de maître, le lubrifie d’un coup de poignet affirmé avant de s’enduire soigneusement le fion, absorbé, les yeux au ciel. Puis, mandibule avancée, il me lâche un « maintenant, fourre-moi ! » rageur et il se retourne. Son joli cul ferme de mec, légèrement soulevé et fendu, se balance sur le ressort de ses cuisses et il me jette un regard impérieux par dessus son épaule. Putain !
D’un coup, le sang me monte à la tête : ce n’est pas un ado fragile mais bien un adulte expert qui me met ainsi au défi. Ma main vole et claque sa fesse puis l’empoigne pour l’attirer à moi tandis que, l’index en éperon, je lui troue le cul.
- « C’est ça que tu cherches ? »
Mais il soupire déjà, ce costaud, et ne peut que miauler un « oui » à demi étranglé. Mon bras gauche passe sous son torse pour le redresser et le ramener à moi tandis que ma main droite soutient et guide ma flèche sur laquelle il vient s’enfiler lentement en poussant de petits cris précipités qui scandent la pénétration. Mon bras le retient et l’entoure et, de ma main libre, je caresse son flanc pour l’accompagner dans son effort pour me dévorer. Avec succès, je dois dire !
Son étreinte me ferait me damner si ce n’était fait depuis belle lurette. J’aime me faire coiffer le dard ainsi, tôt le matin avec la montée de la sève. Alors, quand il frétille du croupion sur mes cuisses, pensant avoir réussi à gober l’intégralité de mon appendice turgescent, une sèche détente de mon rein le rappelle à plus de modestie, ce gandin prétentieux.
Cependant, alors qu’il est tombé à quatre pattes sous le coup de boutoir, sitôt qu’il a retrouvé son souffle, il ne peut retenir une provocation.
- « Vas-y, bourre-moi le cul rudement ! J’aime les mecs virils. »
Il me ferait perdre mon calme, pour un peu. Ma main gauche le redresse et le pousse vers l’avant pour qu’il se soutienne à la tête de lit, mon bassin le presse et ma main droite le garde bien fiché sur mon rostre. L’ayant ainsi plaqué à la paroi, ma bouche vient à son oreille.
- « Qu’est-ce que tu attends de moi ? Que je te baise comme un soudard ou qu’on se fasse mutuellement plaisir ? »
Je suis venu pincer cruellement son pavillon, le faisant crier, avant de poursuivre.
- « Je te l’ai dit hier ; j’aime enculer les garçons à qui ma bite donne du plaisir ... »
J’ai relâché imperceptiblement ma prise de fer et je l’ai senti s’épanouir, comme un gant de peau se fait à la main qui le réchauffe. Je souris, ma prise s’arrondit à sa taille.
- « Là, je sens que tu comprends. Donne-toi, viens chercher ton plaisir, caresse-toi sur mon mandrin, il est à ta disposition pour te faire couiner. »
Je le devine maintenant tout de miel et bien disposé alors ma main accentue les balancements de son popotin de joli mec. Il relève ses mains en appui au mur, creuse son rein en vagues et se ramone goulûment sur ma queue en vagissant. Putain que c’est beau, ce jeune mec qui se lime le cul sur moi !
- « Voilà, c’est ça ! Chante-moi ton plaisir ! C’est comme ça que tu me fais le mieux bander et, ça, tu peux m’en redemander autant que tu veux ! »
Les chevaux étaient lâchés et une cavalcade furieuse nous emporte à bride abattue jusqu’à mon plaisir. Nous retombons bras et jambes emmêlés. Il veut se dégager mais je le retiens, le renverse sur le dos, me jette sur lui, mon torse barrant le sien, offrant mon dos à sa vue, écartant des deux mains ses cuisses en grenouille pour mieux engloutir sa bite dont j’avais eu fort peu à me préoccuper jusqu’alors.
Gagné! Comme je l’imaginais, c’est un charmant sucre d’orge prompt à se redresser et les doigts que je lui fourre dans le cul ne lui font pas courber l’échine. Il peut bien battre le matelas des deux jambes, y caler ses talons pour arquer son rein et se soulever, rien n’y fait. Je lui sers un florilège de mes talents de suceur – lécheur – branleur qui, associé aux touches que lui dispensent mes doigts plantés en lui, le sidère et le suffoque. Il jouit comme un geyser, tétanisé et les orteils en éventail, dans une plainte modulée.
Quand je bascule vers l’arrière, en appui sur un coude pour le contempler, je le vois encore hébété, je souris. Je le cueille par le menton, approche mes lèvres des siennes.
- « Pour quelqu’un qui parle de lui comme d’une grosse salope, je te trouve bien émotif ! »
Il a sursauté mais je l’ai bâillonné d’une grosse langue paresseuse et il répond à mon baiser avec fougue et peut-être un peu plus. Mais c’est lui qui a voulu jouer …
- « Bon, on a du travail alors file à la douche pendant que je prépare un café. »
Le temps de mettre le breuvage à couler et je le rejoins sous l’eau chaude. Je l’entoure de mes bras, le frictionne énergiquement et d’un coup, le colle au mur pour gronder à son oreille.
- « Quels observateurs t’ont rencardé sur mon coup de rein, dis-moi ? … Ces manigances, c’est avec Adrien ? »
Il ne répond pas, buté, alors je feins de céder. Je lui lance une serviette, il s’éponge et, à nouveau, je l’empoigne par surprise, ma main presse sa nuque et le casse en appui contre le lavabo.
- « Viens ici, que j’envisage les dégâts. »
D’une main impérieuse, j’écarte ses fesses puis j’enduis son anus légèrement boursouflé d’une pommade apaisante, mon doigt s’enfonçant un peu plus que nécessaire. Je ronfle d’une voix de barbon.
- « Est-ce qu’également ton observateur t’a dit comme j’aime prendre soin de mes amants, après l’amour ? »
Ma main s’arrondit pour envelopper sa jolie fesse ferme d’une caresse fugitive, puis je romps.
- « Maintenant, un café et au travail. »
Le ballet des engins a repris, entre l’andaineuse et la presse, nous n’avons pas chômé. D’un coup, je le vois stopper son tracteur, en descendre, me faire signe et venir vers moi au travers du pré. J’arrête le mien, il me rejoint, ouvre ma portière, met le pied sur la marche, se hausse en gardant la tête baissée.
- « Excuse-moi, Julien. »
Dans le même mouvement, il a allongé le bras et sa main glisse à plat, moulant ma cuisse en la remontant. C’est à ce moment-là qu’il relève des yeux pleins d’incertitude dans les miens.
J’ai beau hocher de la tête en me mordant les joues, je ne parviens pas à réprimer un sourire qui creuse mes joues de deux fossettes, il le voit et son visage s’éclaire.
- « Sache qu’en cas d’extrême urgence, il y a des capotes dans la pharmacie de l’écurie. »
Son sourire s’élargit.
- « Je sais ! Adrien m’a tout expliqué. »
« Car tous ceux à qui / la chose ne fait rien / n’aiment pas ceux à qui / la chose fait du bien. Ils ont l’œil triste, le cou tendu, les ratés de la bagatelle."

Fin de la saison 25

Suivez-vous toujours, sans vous perdre, les aventures de Julien ? En vingt-cinq saisons, forcément, on croise beaucoup de personnages, on les perd, on les oublie puis ils ressurgissent … et ce n’est pas fini ! La saison 26, d’ores et déjà annoncée, nous emmènera jusqu’à Noël. Mais vous l’aviez compris !
Échangeons sur vos plaisirs de lecture, mais aussi sur vos surprises, vos incompréhensions parfois. Vos encouragements, tout autant que vos remarques, questions, suggestions alimentent cette entreprise d’écriture au long cours. Croyez bien que je les apprécie ...
Exprimez-les, tous sont les bienvenus. Merci à tous ceux qui l’ont déjà fait, refait parfois. Je m’efforcerai de répondre à chacun d’entre vous aussi rapidement que possible.