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Chapitre-25
Ils ont pris leur temps le matin pour émerger les uns après les autres, les visages encore endormis comme de grands ados qui auraient passé une nuit blanche.
Mais les sourires sont là quand, sur la terrasse où le soleil pointe son nez, ils ont vu le lac sui s'allonge au milieu de la forêt touffue. Des villas les pieds dans l'eau sont visibles au loin. Les gens n'habitent pas près les uns des autres.
C'est Benjamin qui les presse un peu en disant qu'ils ont du boulot pour la journée et qu'il faut se préparer.
Pierre est parti au travail et ne rentre que le soir.
Il ne reste qu'une petite heure pour arriver à Québec, cette belle ville style médiévale au cadre magnifique. Tout est beau, magnifique et tout semble calme dans cette ville ensoleillée. Même la population est ravie d'avoir des touristes, ils sourient, parlent facilement avec eux pour savoir d'où ils viennent et leur donnent des conseils pour aller voir tel ou tel site.
Au déjeuner du midi, Benjamin leur fait goûter à la fameuse poutine, mais aucun des jeunes ne trouve que cela est énorme. La folle nuit de passée, la demi journée de marche les ont mis en appétit et ils dévorent tout ce qu'on leur amène.
L'accent canadien est énorme mais que dire de l'accent québécois encore plus prononcé avec des expressions inédites que les français ne comprennent pas, mais que le tenancier et les serveurs leur expliquent en riant.
Tout se déroule dans la bonne humeur.
Ils continuent leur périple durant tout l'après-midi jusque 19 heures, pour finir devant l'estuaire du St Laurent où l'on distingue à peine l'autre versant.
Tout est gigantisme dans cette belle ville ancienne, très peu de constructions modernes, tout semble être de l'ancien "neuf" et vivre au ralenti dans la bonne humeur.
Lorsqu'ils rentrent au chalet il est 20 heures passées et Pierre les attend, tout sourire.
-tiens mon bûcheron est en avance ce soir! dit Benjamin en se réfugiant dans ses bras pour lui faire un doux baiser.
-alors cette balade ? elle est pas belle notre bonne ville de Québec ?
Comme réponse il a eu un brouhaha de voix tous les sourires dehors.
-je vous attendais, la nuit ne tombe que dans une heure, je vous emmène vous baigner dans le lac, mais les frileux doivent s'abstenir, l'eau est fraîche dit Pierre en riant.
-je dirais même très fraîche certains jours dit Benjamin.
Mais ils sont tous partant bien sûr, Hassan un peu moins, lui le méditerranéen, mais il suit le mouvement.
Tous en maillot de bains, ils suivent Pierre sur un petit sentier qui descend du chalet à travers la forêt pour arriver à un embarcadère où deux petits bateaux sont amarrés. Pierre les entraîne sur le ponton où sans façon il enlève son maillot, se retrouvant nu devant tout le monde, un beau cul blanc qui ne voit pas le soleil souvent et plonge dans le lac et s'éloigne en nageant vigoureusement.
C'est Joris qui commence en bon canadien, enlève son maillot et plonge, suivi de Romain à poil également et le rejoint en criant :
-elle est bonne les gars! venez.
Benjamin se décide, et le reste de la bande en fait autant, mais là quand ils plongent, les français frissonnent et crient que c'est froid.
S'ils commençaient à bander avant de plonger, là ça se recroquevillait et ils étaient obligés de nager pour ne pas avoir froid, car la flotte ben elle était plus que fraîche pense Hassan.
Les chamailleries ont commencé, les corps se sont frôlés, ils se sont regroupés pour se faire des bisous sans forcément être avec leur chéri.
C'est comme ça que Pierre s'est retrouvé avec un Ryan bandant collé à lui, venir lui faire tout plein de compliments quand à sa maison et le remercier pour son hospitalité.
-ils vous a pas dit mon voyou de flic que j'allais me payer sur les bêtes présentes sous mon toit ?
-non il ne l'a pas dit, mais je veux bien être la première bête à être sacrifiée!
-mais que va dire ton chéri ?
-regarde dans quels bras il se trouve, avec son chéri de cœur, son préféré ce bon commandant, mais toi, ton flic comme tu dis ?
-regarde il a Manuel dans les bras, alors tout va bien.
Ils se sont amusés quelques instants en se frottant les corps, se faisant bander encore plus et c'est Pierre qui a sifflé la fin de la récré.
-bon faut sortir sinon on va geler dit il en rigolant.
Fallait voir le tableau quand ils sont sortis de l'eau, tous bandaient en suivant Pierre retournant au chalet pour prendre une douche chaude.
-J'avais pensé vous faire une poutine dit Pierre sans rire, mais c'est lourd le soir pour des estomacs français.
Ils ont tous donné leur avis sur celle qu'ils avaient mangé le midi et le repas a été lancé. Ils s'intéressaient tous à Pierre, assaillit de questions sur son travail, où, quand comment ? ils ne le laissaient pas respirer, se remplaçant les uns les autres pour l'entourer et oser le caresser et ce voyou de bûcheron prenait un malin plaisir à se laisser faire par tous ses étudiants curieux.
Les bisous pleuvaient, les caresses dans le dos, sur les cuisses mais Hassan trouvait bizarre qu'aucun n'ose aller plus loin comme quand ils venaient dans ses bras, ils ne se gênaient pas pour le tripoter en lui demandant : qui va profiter de tout ça ce soir ?
Quand ils se sont mis à bailler les uns après les autres, Pierre a pris Benjamin par l'épaule :
-bon il est temps d'aller se reposer les gars, demain vous avez encore du boulot et demain soir on ira faire du bateau sur le lac, je vous en ferais visiter une partie et demain soir une grande surprise vous attend!
-tu devrais pas leur dire ça Pierre, ils vont être intenable demain!
-eh eh et moi je ne suis pas avec vous, et vous pouvez essayer de faire parler Benjamin le beau flic, il ne sait rien non plus, je suis le seul à savoir! Bonne nuit bande de voyous!
Ils se retrouvent chacun avec son chéri, se regardent d'un air de dire : on fait quoi ?
-ben on va se coucher dit Hassan, vous avez entendu le chef bûcheron ?
-et t'as rien dit commandant ? dit Jocelyn.
-mais je n'ai rien à dire, je suis comme vous j'obéis! Au lit et…
Il les regarde tous en rigolant :
-j'allais dire qui m'aime me suivre, mais je dirais juste que mon chéri me rejoigne s'il n'a pas envisagé autre chose!
Ils avaient pourtant envie de dormir, mais il fallait qu'ils restent ensemble, parlent encore et encore, riant et finir enfin par rejoindre leur chambre.
Lorsque Manuel a rejoint sa chambre, Hassan semblait dormir sous le drap. Manuel se déshabille et vient se glisser près de lui et Hassan le prend dans ses bras, le serre contre lui.
-j'ai failli m'endormir en t'attendant voyou! Mais vous aviez quoi de si important à vous dire encore ?
-mais rien, parler c'est tout! dit Manuel en riant, mais pourquoi tu m'attendais si impatiemment ?
-pourquoi ? parce que j'avais envie ce soir de t'entendre crier doucement, feuler en gémissant quand mon zob va venir voir l'intérieur de ton petit cul!
-mais j'ai envie de dormir moi dit Manuel sur un ton plaintif.
-fallait pas tarder autant, donne ton cul à ton homme voyou de toulousain!
Manuel rigole en se laissant dévorer par son ogre de chéri.
Quand Joris a retrouvé Romain sous la couette, ils se souriaient en se faisant des bisous :
-on dit que les jours se suivent et ne se ressemblent pas dit Joris.
-oui dit Romain et bien là on est servi depuis trois jours, l'arrivée du commandant avec son chéri, le procès, et maintenant ici chez un bûcheron humm je me ferais bien abattre par lui dans un coin de la forêt.
-oui peut-être, mais ce soir c'est moi qui ai l'instrument pour t'abattre et te faire dormir mon bébé!
-je crois que je t'aime de plus en plus tu sais dit Romain et on ne peut pas dire que notre rencontre est banale!
-non mais tu sais que je n'aime pas trop en parler.
-oui je sais, mais j'aimerais que tu comprennes Joris, que parmi ces journées d'horreur que nous avons vécu, sans nous voir, notre rencontre a été une belle chose, je crois que je t'ai aimé dès que je t'ai vu.
-moi tu le sais, c'est le commandant qui m'a demandé de m'occuper de toi, je m'en souviendrais toujours "fais le marcher et raconter son histoire", Jocelyn n'était pas loin, mais il n'y avait que moi que tu regardais et on s'est raconté nos malheurs ensemble.
-et depuis on ne s'est pas quitté et mon amour grandit tous les jours.
Ils s'embrassent tendrement comme ils aiment le faire depuis leur rencontre, les corps se soudent, les mains deviennent baladeuses. Les soupirs sont là, les gémissements quand ils se prennent par le sexe et se tournent pour un 69 silencieux au début, mais les couinements arrivent en même temps que les doigts trouvent les anus et ils se doigtent en se pipant. Les plaisirs arrivent simultanément pour leur plus grand bonheur et se retrouvent dans les bras l'un de l'autre, les queues dégonflées, ils s'endorment paisiblement serrés l'un contre l'autre.
Toujours les airs fatigués quand ils se lèvent tous, réveillés par Benjamin qui les houspille gentiment et la question les surprend lorsqu'ils prennent le petit déjeuner :
-personne n'a le mal de mer ?
Ils se regardent tous sans répondre.
-bon eh bien on retourne à Québec finir la visite et cet après-midi je vous fait faire un tour de bateau dans l'estuaire du St Laurent.
-on ne va pas jusqu'au golfe voir si les baleines sont là ? demande Joris.
Les français le regardent étonnés.
-tu sais bien que ce n'est pas tellement la saison, c'est très rare en cette période, non on va aller vers le golfe pour admirer le paysage sauvage.
Ils étaient redevenus des vacanciers, mais les surprises les attendaient encore, Benjamin n'avait pas tout dit et en arrivant à l'embranchement pour aller à Québec, il est allé tout droit.
-t'as oublié de tourner Benjamin dit Romain en riant.
-non j'ai pensé à autre chose.
Les chutes de Montmorency sont apparues de la route, de grandes cascades d'eau qui coulaient dans un boucan d'enfer émettant de la brume. C'était encore merveilleux. Ils se sont baladés pour aller sous la brume et voir les chutes d'eau au plus près.
-ne me dis pas que tu avais oublié ? dit Hassan en riant.
-bien sûr que non, bon ce ne sont pas les chutes du Niagara, mais elles sont magnifiques quand même et les hivers, elles gèlent, cela fait bizarre d'entendre l'eau couler et de voir de grandes chutes de glaces.
Ils sont retournés à Québec faire un tour de la ville en voiture, pour ne pas que vous oubliez cette belle ville les français! Ils ont mangé rapidement, léger a dit Benjamin car si l'estuaire est déchaîné comme souvent… vos estomacs ne vont pas tenir le coup.
Ils ont embarqué à 14h30 pour revenir à 19h30, les jambes un peu tremblantes de retrouver la terre ferme, mais quelle balade ils avaient fait. Beau temps, petit vent agréable tellement qu'ils avaient pris des coups de soleil, et les paysages qu'ils avaient vus, à couper le souffle. Comme il y avait quand même pas mal de monde sur le bateau, ils étaient obligés de se tenir correctement, mais Benjamin a reçu plus de bisous en une après-midi qu'il n'avait du recevoir depuis longtemps!
Tout le monde était ravi, les yeux brillaient et tout le temps du retour, ils se rappelaient tout ce qu'ils avaient vu, et s'émerveillaient.
Pierre était rentré et les attendait.
-je vous propose une petite balade sur le lac, vous verrez ça sera plus tranquille que le gros bateau, mais là faut ramer!
Ils sont allés jusqu'au milieu du lac pour avoir un aperçu de l'ensemble sous le soleil qui se couchait derrière la colline. Le paysage était encore à couper le souffle et pour une fois ils restaient sans voix.
Mais pas pour le repas où leurs voix étaient bien revenus et ils devenaient intenables ces étudiants!
Pierre était installé près de Benjamin, mais tous les autres, n'étaient pas à côté de leur chéri, profitant de leurs voisins, s'excitant et Hassan a bien vu le regard de Pierre qui les observait en souriant, parler tout bas à l'oreille de Benjamin qui parait surpris mais qui rigole et Hassan croit comprendre sur les lèvres de Benjamin : mais tu vas les rendre fous complètement et les exciter!
Pierre a haussé les épaules et regarde Hassan en lui souriant.
Hassan qui se faisait caresser d'un côté par Joris et de l'autre par Ryan qui entretenaient sa raideur à tour de rôle, plusieurs fois ils lui avaient demandé ce qu'était la surprise de Pierre. Hassan avait bien une idée mais n'a pas voulu leur dire au cas où cela ne serait pas ça!
Dans le brouhaha, Pierre s'est levé, s'est mis derrière Benjamin, l'entourant de ses bras, lui fait des bisous dans le cou offert, les lèvres remontent sur la joue, ils arrêtent de parler les uns après les autres pour le regarder faire, et Pierre dans le silence maintenant embrasse sauvagement Benjamin qui pousse un gémissement. Pierre dresse la tête, les regarde :
-alors les étudiants vous ne savez que regarder sans rien dire ? si j'aime mon flic je ne détesterais pas goûter à un français, désolé les canadiens je connais!
Comme par miracle ils ont retrouvé la voix, criant, sifflant et les français sont venus se jeter sur Pierre le décollant de Benjamin.
Trois français dans ses bras, trois bouches dans sa barbe, trois corps qui se collent à lui, trois paires de bras qui l'étouffent, et la voix de Benjamin :
-faut assumer le bûcheron maintenant!
Joris a sauté sur les genoux d'Hassan en disant :
-toi tu aimes bien un canadien commandant ?
-bien sûr, moi j'aime tout le monde tu le sais bien!
Et Benjamin a récupéré un Romain souriant qui ne s'est pas gêné par commencer à lui rouler une pelle d'amoureux.
Fabrice
nico.tendre@orange.fr
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